Pétrole: la Norvège brise la grève

Message par emman » 26 Oct 2004, 09:56

a écrit :Un conflit social de quatre mois menaçait de paralyser les plates-formes du pays.
Pétrole: la Norvège brise la grève et évite l'embrasement
Par Olivier TRUC

mardi 26 octobre 2004 (Liberation - 06:00)

Stockholm de notre correspondant


ans un secteur pétrolier à cran, les Norvégiens ont hier failli mettre le feu aux salles de marché des traders. Ulcérée par une grève qui lui gâchait la vie depuis quatre mois, la Fédération norvégienne des armateurs a déposé hier matin un préavis de lock-out qui devait entrer en vigueur dans la nuit du 8 au 9 novembre et dont la conséquence aurait été l'arrêt de toute la production d'hydrocarbures du pays, troisième exportateur mondial de pétrole et de gaz. La Norvège, qui produit 2,5 millions de barils de pétrole par jour (moyenne du mois d'août dernier), est notamment le premier fournisseur de pétrole et de gaz de la France, assurant 23 % des importations françaises de pétrole et 32,8 % de ses approvisionnements de long terme en gaz.

Le gouvernement norvégien de centre droit a réagi au quart de tour. Convoqués hier à 17 heures à Oslo, les partenaires sociaux sont ressortis dix minutes plus tard. Entre-temps, le ministre du Travail Dagfinn Høybråten a eu le temps de leur annoncer que le gouvernement allait «proposer au Parlement une médiation forcée». En clair : à partir de là, la grève devient illégale. Le Parlement prendra officiellement la décision vendredi et le syndicat devait décider hier soir s'il arrêtait dès aujourd'hui son mouvement de grève ou s'il le poursuivait jusqu'à vendredi, en guise de baroud d'honneur.

Robinets. Les conséquences du lock-out seraient catastrophiques : en l'espace d'une semaine, ce seraient 94 navires, bateaux de soutien aux plates-formes et tankers qui auraient été immobilisés, forçant les compagnies pétrolières à couper les robinets. La production de pétrole et de gaz norvégiens aurait cessé totalement. Un désastre, au moment où les marchés suréagissent à la moindre nouvelle en provenance d'Irak ou de Russie. A la menace de lock-out, le cours du baril de pétrole de la mer du Nord a grimpé, avant de retomber en début d'après-midi en dessous de son niveau de vendredi, lorsque les courtiers ont «senti» venir l'intervention du gouvernement.

Le conflit avait démarré début juillet lorsque OFS, l'un des syndicats des travailleurs pétroliers et parapétroliers, représentant 5 500 des 18 000 employés du secteur, avait entamé une grève. Environ 660 de ses membres travaillant sur sept plates-formes mobiles et six fixes, soit environ 20 % de ceux travaillant sur les plates-formes, ont cessé le travail, entraînant une perte de production de 55 000 barils par jour. «De plus en plus de travailleurs étrangers viennent prendre nos emplois, s'insurge Terje Nustad, l'un des responsables du syndicat. Il y a déjà plusieurs centaines d'Anglais qui sont arrivés depuis ce printemps, moins chers que les Norvégiens et sous contrat avec des sociétés établies à Singapour ou aux Barbades, sans droits syndicaux. Nous ne faisons rien d'autres que défendre la sécurité du travail de nos membres.» «Ces exigences sont inacceptables, rétorque Jørgen Vatne, directeur de NR, la fédération des armateurs norvégiens. Le syndicat OFS réclame que tout employé norvégien travaillant sur une plate-forme en mer du Nord soit salarié d'une compagnie norvégienne, ce qui est interdit par les règles de l'Union européenne car il y aurait risque de discrimination pour les travailleurs étrangers. OFS veut en outre que les conditions d'embauche, par exemple sur les champs pétroliers au Brésil, soient les mêmes qu'en Norvège. C'est impossible vu le coût élevé de la main-d'oeuvre norvégienne.» «Nous voulons simplement que tous les employés aient les mêmes conditions d'emploi», réplique OFS.

Menace. Pour sortir de cette situation de blocage, les armateurs ont donc choisi de brandir la menace de lock-out, l'arme ultime en Norvège, qui rend illégale toute grève. En juin déjà, un conflit opposant OFS à l'Association de l'industrie pétrolière (OLF) durant une semaine avait sèchement tourné court dès que le patronat avait déposé un préavis de lock-out.

Là encore, dès l'annonce du préavis de lock-out, le gouvernement avait choisi de s'interposer. Le ministre du Travail avait notamment fait valoir «la renommée de la Norvège comme nation pétrolière et gazière», puisque les hydrocarbures représentent environ 20 % de son PIB et près de 40 % de ses exportations.

A l'époque, le patronat avait obtenu gain de cause sur presque toutes ces revendications. C'est bien ce qui inquiète aujourd'hui les grévistes.


:wacko:
emman
 
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