Homophobie, sexisme: le mauvais cocktail Matignon

Message par hans borgensraad » 23 Oct 2004, 16:44

si tu savais le nombre d'homo qui me disent etre hillare quand on leur dit "sale pd"
et ce n'est surement en interdisant les propos sexistes que l'on ameliorera la condition de la femme dans notre societe.
quand cette loi sera votee une femme touchera toujours 75% du salaire d'un homme pour les memes responsabilites, et ce type de details me semble reellement etre l'expression d'un mepris envers les femmes.
hans borgensraad
 
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Message par hans borgensraad » 24 Oct 2004, 15:05

"Ce n'est pas la "communication" qui pourra battre en brêche les préjugés, mais bien des perspectives politiques, adjointes à une éducation qui ira de pair".

Une lois interdisant de dire sale pute et encule est pour toi une perspectice politique. Dis-moi que non!
hans borgensraad
 
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Message par Nadia » 25 Oct 2004, 10:37

(hans borgensraad @ dimanche 24 octobre 2004 à 16:05 a écrit : Une lois interdisant de dire sale pute et encule est pour toi une perspectice politique. Dis-moi que non!
C'est un moins-pire. Ce ne sont pas des façons correctes de s'interpeler, de même que les termes racistes ou xénophobes. Si on a un problème avec quelqu'un, qu'on parle de ce problème, et non de la couleur de peau, d'orientation sexuelle ou de sexe qui n'ont rien à voir avec le problème.

J'aime à croire qu'une retenue linguistique peut favoriser une retenue des actes (violences notamment).

Et c'est troublant que l'Eglise puisse s'insurger quand on lui interdit les injures sexistes !
Nadia
 
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Message par gerard_wegan » 25 Oct 2004, 18:08

Une remarque en passant : je crains qu'il y ait là un faux débat !

Aucun militant révolutionnaire ne croira, j'espère, que faire passer une loi représente une perspective politique... mais ça ne répond pas à la question de la position à prendre par rapport à une loi présentée et/ou soumise au parlement tout à fait indépendamment de nous !

Conclusion : il y a évidemment un certain nombre de lois ou de textes que des députés révolutionnaires seraient conduits à voter... même avec des réserves & même présentés par un gouvernement réactionnaire (La loi Veil sur l'IVG, par ex.). Ce qui non seulement ne dispense pas, mais au contraire impose, de défendre publiquement sur un tel texte l'ensemble de ses positions. Que cela nous plaise ou non, on ne peut pas opposer les deux...

Autre distinction à faire : il ne faudrait pas confondre l'autodérision et les attaques mal intentionnées ! Que pas mal d'homos se désignent eux-mêmes "pd", voire puissent à l'occasion se marrer en entendant "sale pd", ne change rien à l'existence de l'homophobie... et à ses manifestations qui, elles, ne prètent pas vraiment à rire ! Dans la même eau, chacun sait que c'est dans les milieux juifs qu'on entend le plus de blagues caustiques sur les Juifs... qui seraient évidemment accueillies différement si elles venaient d'un antisémite patenté. Bref, c'est toujours la même histoire : on peut rire de tout... mais pas avec tout le monde !
gerard_wegan
 
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Message par Valiere » 26 Oct 2004, 07:49

a écrit :Aucun militant révolutionnaire ne croira, j'espère, que faire passer une loi représente une perspective politique...


Si parfois comme la loi sur l'avortement par exemple ou une loi contre l'homophobie...Elles sont des points d'appuis utiles mais il faut aussi mener un combat politique de conviction det d'information....
Pareil pour les lois sociales; elles ont aussi leur utilité.
Valiere
 
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Message par alex » 19 Nov 2004, 15:59

(valiere @ a écrit :Si parfois comme la loi sur l'avortement par exemple ou une loi contre l'homophobie...Elles sont des points d'appuis utiles mais il faut aussi mener un combat politique de conviction det d'information....


Leur société Lutte Ouvrière n°1894 du 19 novembre 2004

La Poste (direction du courrier international) : un harcèlement révoltant


À La Poste, les pressions continuelles pour obtenir des "résultats", selon le jargon "manager", se traduisent par une aggravation de l'exploitation des agents, mais aussi par des tensions dans les relations prenant parfois un tour dramatique.

Ainsi, à la DCI (Direction du courrier international) à Paris, Catherine Froidurot, cadre reclassée après la fermeture de l'École des ventes où elle était formatrice de conseillers courrier et financier, subit depuis 1998 un harcèlement incessant.

Isolée puis proposée à des postes déjà pris, affectée ensuite dans un service sans mission précise, elle a été victime de multiples brimades du genre: on lui livre un bureau, qu'on fait porter ensuite à la cave. On oublie aussi de la noter pendant trois ans, ce qui pour un cadre signifie un blocage de carrière.

En réponse à ses demandes d'explication, sa hiérarchie lui tient des propos particulièrement blessants: "Je serai directe avec toi, je dirai comme X.., c'est poubelle" et lui envoie un courrier avec son nom transformé de manière désobligeante.

En guise de mise au point sur sa situation, elle est convoquée pour une enquête administrative qui sera un interrogatoire disciplinaire humiliant. Rien ne lui est dit alors sur ce qui lui est reproché. Toutes les suppositions peuvent être faites: problèmes d'organisation à l'intérieur du service, conflit de pouvoir entre responsables, restructurations incessantes avec réductions d'effectifs... Sans doute un peu de tout cela, mais aussi le fait qui passe très mal auprès de certains: elle est homosexuelle et elle vit avec une compagne, elle aussi à La Poste.

Très déstabilisée, Catherine Froidurot fera une dépression; elle est en arrêt depuis 2000. Engageant de multiples procédures auprès de différentes instances pour défendre sa dignité, avec le soutien de plusieurs syndicats, d'avocats, d'un collectif de soutien (Copostel) qui rend public son combat, elle se heurtera à un véritable blocage de la part de la direction de La Poste, qui n'hésite pas à bafouer les votes de commission administrative et se livre à toutes sortes de manoeuvres. Dernièrement elle vient de la faire convoquer à la police pour restitution de sa carte professionnelle.

De tels faits particulièrement scandaleux se multiplient. Rien que pour l'Ile-de-France, Copostel en a recensé six sur une période récente. Aujourd'hui, pour certains dirigeants de La Poste, tous les coups sont permis pour mettre au pas le personnel. Autant dire que le respect des êtres humains et du service public est complètement à l'opposé de leurs préoccupations.

Alain VALLER
alex
 
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Message par alex » 19 Nov 2004, 17:14

La commission des droits de l'homme demande le retrait du projet de loi contre l'homophobie

Elle redoute une dérive communautariste.
La douche coule froide pour les militants de la cause gay, délicieusement tiède pour les parlementaires rétifs au projet de loi contre l'homophobie. La commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH) a estimé, dans un avis voté, jeudi 18 novembre à la majorité de 26 voix contre 17, que ce texte "de circonstance (...) doit être retiré".

Petit parlement où siègent les représentants des différents courants de pensée (associations de défense des droits de l'homme, syndicats, églises), la CNCDH s'était saisie de ce projet de loi qui vise à réprimer d'une part le délit de "provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence en raison du sexe ou de l'orientation sexuelle", et d'autre part celui de "diffamation" ou d'"injure commise à raison de l'orientation sexuelle de la personne". Avant même cet avis négatif, le texte a déjà connu une vie mouvementée : promis par Jean-Pierre Raffarin en juillet 2003, il n'a été adopté par le conseil des ministres qu'un an plus tard. Son examen par les députés, prévu au début de l'été avait été repoussé au grand dam des associations de défense des droits des homosexuels, pour être finalement inscrit en décembre sur l'agenda de l'assemblée nationale.

La discussion, si elle se nourrit de l'avis de la CNCDH, s'annonce vive. La commission a en effet saisi l'occasion du débat sur le projet de loi contre l'homophobie, pour rédiger un avis de principe motivé par la défense du principe d'universalité des droits de l'homme, la défense de la liberté de la presse et le refus du communautarisme.

Certes, la CNCDH "reconnaît", au dernier alinéa de son avis, "la réalité et la gravité des discriminations sexistes et/ou liées à l'orientation sexuelles des personnes". Mais "elle estime que c'est par l'éducation, par l'information et par le débat que l'on combattra le plus efficacement l'intolérance et non en restreignant les libertés".

LES GAYS PAS VULNÉRABLES

A propos du risque général du communautarisme, la commission "émet des réserves sur la multiplication des catégories de personnes nécessitant une protection spécifique". "Cette segmentation de la protection des droits de l'homme, poursuit-elle, remet en cause leur universalité et leur indivisibilité". Ainsi, légiférer afin de protéger "une catégorie de personnes" risque de se faire "au détriment des autres et, à terme, de porter atteinte à l'égalité des droits", observe la CNCDH en rejetant "cette méthode empruntée à la tradition juridique anglo-saxonne".

Lapidaire, la commission estime que le principe de la protection des personnes vulnérables par l'Etat ne "semble pas" avoir matière à s'appliquer en matière d'homophobie. "L'affirmation du contraire consisterait, poursuit la commission placée auprès du premier ministre, à ériger l'orientation sexuelle en composante identitaire au même titre que l'origine ethnique, la nationalité, le genre sexuel, voire la religion et donc à segmenter la société française en communautés sexuelles, accentuant l'émergence des tendances communautaristes en France".

Le second pilier de l'argumentation de la Commission s'appuie sur la défense de la loi de 1881 sur la presse que le projet gouvernemental vise à modifier une nouvelle fois dans un sens restrictif.

De fait, la majorité qui s'est dégagée pour adopter cet avis au canon, regroupe des défenseurs de la liberté de la presse comme l'association Reporters sans frontières, d'autres de défense de l'enfance comme la Voix de l'enfant, et l'église catholique, dont l'amendement a même été annexé à l'avis publié vendredi.

Les associations comme la Ligue des droits de l'homme, favorables à la première partie du texte réprimant la provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence, mais hostiles à la seconde concernant la diffamation et l'injure, n'ont pas été suivies jusqu'au bout, mais leur avis a été entendu. L'avis formule des recommandations précisément dans ce sens "s'il s'avère que le gouvernement décide néanmoins de présenter ce projet au parlement". Outre le fait que les dispositions du projet de loi sur la diffamation et l'injure introduisent une distinction entre l'homophobie (seule réprimée) et le sexisme, elles suscitent, par leur flou, l'inquiétude des professionnels de la presse.

Philippe Bernard

• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 20.11.04
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