(stef @ mercredi 5 février 2003 à 16:48 a écrit :
Bref, au lieu d'éclairer les travailleurs sur la démagogie de Miterrand, on les conforterait dans ces illusions.... C'est l'opportunisme le plus plat.
Voyons voyons stef,
tu sais parfaitement que l'appel à voter pour Mitterand au second tour ne comportait pas une once "d'illusion": LO a dit et répété que Mitterand ne mènerait pas une politique fondamentalement différente de celle de Giscard, mais que puisque l'immense majorité des travailleurs voulaient en faire l'expérience, nous n'avions aucune raison de nous y opposer. Cela sans rien cacher du passé de Mitterand, ni faire croire à un nouveau Juin 36 comme d'autres. (si quelqu'un a les extraits de déclarations, je ne les ai pas sous la main)
Pour ce qui est de l'opportunisme, tu admettras que ce n'est pas ce qui caractérise le mieux LO. Le second tour Chirac-Le Pen l'a illustré: là oui, nous avions des raisons politique de nous retrouver au besoin isolés et momentanément incompris (mais finalement, on ne l'a pas été tant que ça).
Mais si tenir compte de ce que veulent et pensent les travailleurs pour définir une politique est de l'opportunisme, sur quoi faut il donc se baser?
-Sur le simple caractère ouvrier de ces partis (sans revenir sur le débat sur le PS)? Le parti social démocrate allemand était indubitablement ouvrier. Fallait-il appeler à voter pour Noske et Hebert qui faisaient tirer sur les ouvriers?
- parce que les travailleurs subissent plus d'attaque aujourdh'hui? bien sur qu'ils en subissent plus. Et qu'est ce qui les a mis dans cette situation de ne pas réussir à réagir à ces attaques? Les partis pour lesquels tu appelles à voter ne porte-t-ils pas une responsabilité dans cette situation
-parce que "Mais enfin, dans ce magma il y a des différences."? Bien sur, il y a toujours des différence: entre Just et Pablo, Hue et Jospin, Chirac et Madelin, De Villiers et Le Pen... De même, entre Hindenburg et Hitler, et quelle différence. "Préserver ce qui peut l'être" est bien souvent la pire des politique pour les révolutionnaires: préserver la république espagnole, la démocratie allemande, la démocratie Chilienne, où ça a mené?...
En fait, pour "Préserver ce qui peut l'être", la seule solution est bien souvent de ne pas suivre la politique de ces partis et de défendre une véritable politique ouvrière...
Si tu appelles cela de l'opportunisme, c'est à n'y plus rien comprendre
la réalité, c'est que l'immense majorité de la classe ouvrière n'attend plus rien de la gauche plurielle. Je ne vois aucune raison de leur donner des arguments du genre "ça vous protégera quand même un peu puisque les autres sont pires". Non, rien ne protège les travailleurs que leur lutte. Et dans la situation actuelle, un tel appel ne renforce pas leurs luttes, bien au contraire.