Jean Moulin

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par artza » 04 Déc 2012, 10:10

...retransmis hier soir à la télé qui ne manque pas d'intérêt politique.

Nous y voyons combien les chefs résistants non-communistes étaient de fieffés réactionnaires et pas seulement ceux assez nombreux qui venaient de l'extrême-droite royaliste, cagoularde etc... "le crime de Pétain c'est l'armistice" qui interdit à la France la curée des vainqueurs.

Qu'un Jean Moulin fut le fils d'un franc-maçon radical-socialiste et le collaborateur d'un ministre du gouvernement de Front populaire en faisait à leurs yeux un crypto-bolchevik!
Que pouvait bien espérer la classe ouvrière, les petites gens et les colonisés d'un tel personnel politique?

Une réalité sociale et politique qui échappe peut-être même à l'auteur du film.

Qu'à cela ne tienne c'est toujours dans les mêmes vieilles casseroles percées de l'honneur et de l'intérêt national qu'on mijote les mêmes soupes empoisonnées.
artza
 
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résistance...

Message par com_71 » 07 Nov 2013, 06:13

Un vote du conseiller municipal LO de Lanester :
A propos du vœu demandant une journée nationale de la résistance.


Conseil municipal du 16 mai 2013
Mon intervention à propos du vœu proposé:

Ce vœu demande à ce que la date du 27 mai soit retenue pour la reconnaissance d’une journée nationale de la résistance. Cette date est en effet tout à fait symbolique puisque le 27 mai 1943 se tenait la première réunion du Conseil Nationale de la Résistance. Comme vous l’écrivez dans votre vœu : « la création de cet organisme concrétise l’union politique de toute la résistance derrière le général De Gaulle ».
On nous dit que l’union sacrée était alors un moindre mal, qu’il valait mieux de Gaulle que Pétain, qu’il valait mieux la domination américaine sur le monde que celle de l’Allemagne hitlérienne, et qu’il est resté au moins de la « Libération » des « acquis sociaux ».
Il est vrai que, ce que l’on appelle la « Libération », vit le retour à la plupart des libertés démocratiques. Pour des milliers de juifs, pour tous ceux qui défendaient des idées qui n’étaient pas celles du régime de Vichy, ce fut enfin la possibilité de vivre sans se dire chaque jour qu’ils ne seraient peut-être plus libres le lendemain.
Mais au-delà quelle a été la politique du gouvernement issu du CNR ? Où était-il le retour aux libertés démocratiques pour les milliers d’Algériens bombardés, mitraillés, fusillés, à Sétif en 1945 ? Pour les Malgaches dont les aspirations à la liberté furent sauvagement réprimées en 1947 par l’armée française ? Pour les Indochinois qui durent supporter pendant des années une guerre commencée par les Leclerc, et autres généraux français ou pour les peuples des ex-colonies françaises d’Afrique noires ?
Et pour ceux qui voulaient défendre les intérêts des travailleurs, il leur fut demandé de se taire au prétexte que de Gaulle valait mieux que Pétain.
Les « acquis sociaux » de cette période 1944-47 n’ont été qu’une maigre compensation pour faire supporter aux travailleurs la continuation de l’exploitation, des bas salaires et des rations de misère.
Il n’y avait pas alors, pas plus que maintenant d’intérêt commun entre les classes sociales, entre exploiteurs et exploités.
S’il fallait s’inspirer des combattants qui, comme vous l’écrivez, « ont eu le courage de désobéir au péril de leur vie », ce devrait être pour encourager la population laborieuse à résister aux attaques incessantes qu'elle subit de la part du patronat que ce soit Hollande ou Sarkozy qui gouvernent. C’est la servilité des gouvernants envers le monde de la finance qui, en appauvrissant le monde du travail et en marginalisant une fraction de la population, favorise la montée des idées réactionnaires. La progression actuelle de l’extrême-droite en France et en Europe appelle de toutes autres réponses que telle ou telle forme d’union sacrée comme ce fut encore le cas lors de l'appel au vote pour Chirac contre Le Pen en 2002.
Aujourd'hui comme hier l'idée qu'il y aurait au sein de chaque pays un intérêt et des valeurs communes entre les classes sociales n'est qu'un mensonge destiné à détourner les travailleurs de la nécessité de défendre leurs véritables intérêts.
Vous comprendrez donc que je vote contre ce vœu.

Cyril Le Bail
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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