par Oel » 22 Fév 2012, 13:18
Quelques citations en vrac de JE
« Pour la compréhension de la genèse du monde moderne, il n’y a pas meilleur guide, à mon sens, que Marx »
« C’est une erreur d’interpréter sa pensée en disant que le capitaliste vole à l’ouvrier une partie de la valeur produite ou qu’il garde pour lui une partie de son salaire. Au contraire, Marx souligne toujours avec force que le capitaliste ne vole rien, que c’est le mécanisme lui-même qui est ainsi. Sa position est beaucoup plus forte que celle de l’indigné qui affirme que le capitaliste est un oppresseur et que l’ouvrier est dépouillé. S’il en était ainsi, nous serions sur le terrain de la morale. Un patron qui serait bon, juste, équitable, pourrait ne pas voler ses ouvriers, ne pas faire de profit, ni exiger un sur-travail. Or c’est exactement ce que Marx exclut : la qualité morale du patron ne change rien, ce sont des mécanismes objectifs qui produisent le profit et qui engendrent la plus-value. »
Une idéologie est la dégradation sentimentale et vulgarisée d’une doctrine politique ou d’une conception globale du monde. Elle comporte donc un mélange d’éléments intellectuels peu cohérents et de passions, se rapportant en tout cas toujours à l’actualité »
tout en considérant le marxisme comme une idéologie
"dans l’État communiste, l’homme ne reçoit pour idéal que la production économique et son accroissement. Toute liberté individuelle est supprimée pour la production sociale. Tout le bonheur de l’homme est résumé en deux termes: d’une part “produire plus”, d’autre part “le confort”"
« les répressions de Cronstadt et d’Ukraine m’apparaissaient contraires à l’orientation de Marx. Peut-on parler d’une libre détermination pour l’ensemble des républiques socialistes, alors qu’elles étaient contraintes ? »
« la raison du succès de Lénine, c’est l’échec du socialisme marxiste »
« En réalité, Lénine (faisait là allusion à) la création de l’industrie lourde. Celle que, selon Marx, la bourgeoisie était chargée de faire ! Or, que ce soit en régime communiste ou en régime capitaliste, la création de cette industrie ne peut s’effectuer que par la capitalisation. (…) La seule différence, c’est que dans le cas du communisme, tout le profit revient à l’État (qui n’a rien de prolétarien !), tandis que dans le cas du capitalisme, une part de ce profit enrichit des personnes privées. (…) En 1954, j’avais expliqué le mécanisme du profit en URSS. Mais c’est seulement depuis 1970 que l’on admet cette conception du capitalisme d’État, sans toutefois en tirer la conséquence radicale : là où il y a capitalisation, il y a inévitablement création de prolétariat. Autrement dit, l’URSS a été la seconde étape de création du prolétariat mondial. »
« Saisis par la fièvre technicienne, le monde dirigeant de l’URSS obéit aux mêmes lois que le monde dirigeant capitaliste : toujours plus efficace, toujours plus rapide, toujours plus puissant.»
« si Marx revenait aujourd’hui, quel phénomène retiendrait-il pour caractériser notre société ? (...) ce ne serait plus ni le capital ni le capitalisme, mais le développement de la technique, le phénomène de la croissance technicienne »
Un nouveau dans le club Staline-Attali-Zemmour :halalala:
"Le pouvoir et la capacité de reproduction de la valeur ne sont plus liés au capital mais à la technique"
« Il est vain de déblatérer contre le capitalisme : ce n’est pas lui qui crée ce monde, c’est la machine »
Il en ressort qu'Ellul semble considérer la technique comme faisant partie de l'infrastructure...
« Je considère l’anarchisme comme la forme la plus complète et la plus sérieuse du socialisme » Ellul s'est intéressé à Proudhon
Antemonda, je suis d'accord avec toi sur le points d'Ellul sur la liberté.
La "liberté-prétexte" est celle qui fait croire au prolétariat qu'il est libre, la liberté comme justification à la domination. Mai quand le prolétariat dépassé cette illusion, comme dans les années 20-30, la bourgeoisie montre qu'elle s'assoit dessus (fascisme)
« Ce qu’on appelle le plus souvent “liberté” n’est en fait qu’un prétexte que l’on se donne pour suivre ses penchants naturels. En son nom, on peut tout faire, aussi bien une chose et son contraire ! À l’opposé, la vraie liberté est la marque de l’unité de la personne, de sa cohérence, de sa continuité, de sa fidélité à autrui. Elle s’incarne dans la durée. (…) La liberté-prétexte est le fondement de toute notre société, c’est celle du libéralisme économique, qui autorise le plus fort à écraser autrui, et celle du libéralisme politique, qui permet à la classe bourgeoise de justifier sa domination sur la classe ouvrière. (…) En lui-même, le principe de la justification constitue une négation de la liberté. Se justifier soi-même est la plus grande entreprise de l’homme, après la volonté de puissance. »
Cette citation aurait peut etre contextualisée, qu'on comprenne mieux
"Je ne veux pas dire que Dieu interviendra directement sur la technique, comme à la Tour de Babel, pour la faire échouer. Mais c'est avec l'appui de la révélation du Dieu biblique que l'homme peut retrouver une lucidité, un courage et une espérance qui lui permettent d'intervenir sur la technique. Sans cela, il ne peut que se laisser aller au désespoir."