(jeug @ samedi 17 septembre 2011 à 10:26 a écrit : C'est apparemment un site qui se veut rassembleur pour lutter contre l'idéologie d'exrème droite.
Dénoncer l'extrème droite et surtout expliquer ce que c'est, si tant est qu'on soit capable de le faire, c'est à dire en sortant des sentiers battus par la "démocratie" bourgeoise, c'est bien.
Mais ça ne suffit pas. Il faut offrir des perspectives car c'est aussi l'absence de perspectives, sociales et idéologiques, qui entraîne certaines oreilles à se tendre vers les plus cours chemins.
Le plus court chemin ?
Voudrais-tu dire que les gens qui lorgnent vers l'extrême-droite sont juste des gens de bon sens ?
L'extrême-droite ne montre pas "le plus court chemin", quel drôle d'idée.
Elle montre les chemins vers l'enfer pour la classe ouvrière, elle constitue une fuite en avant pour des gens des milieux populaires suffisamment crétins et réacs pour croire que l'ennemi, c'est son pendant des autres pays ou les gens de son pays encore plus pauvres que soi. Elle répond avec complaisance au racisme, au sexisme, à la paranoïa qui sont des attitudes absurdes et réactionnaires.
"Le plus court chemin", ce sont nous, les communistes qui le montrons. Même si la classe ouvrière a tendance à le trouver trop abrupt, et il l'est sans doute un peu, ce n'est rien à coté des chemins qui tournent en rond que l'on emprunte (comme dit LO, au pas cadencé, gauche, droite, gauche, droite) depuis des décennies.
Pour moi, "dénoncer l'extrême-droite" au quotidien est un truc compliqué pour la raison suivante :
Dans la vraie vie, je ne parle de l'extrême-droite que si les gens en parlent. S'ils en parlent pour me dire tout le mal qu'ils en pensent, c'est une discussion intéressante et sympa, on affûte nos arguments ensemble, entre gens d'accord.
Une copine de gauche me disait l'autre jour "Bah, Marine Le Pen, on s'en fout, elle ne sera jamais présidente !" J'avoue l'avoir fort contrariée, en lui disant "Ah bon ? Je te trouve bien sûr de toi là. Tu sais que dans les 20 ans qui viennent, il n'y a aucun risque ? Qu'est-ce qui te permet d'être aussi confiante, dans un pays où l'extrême-droite attire 1 vote sur 5 ou 6 depuis bientôt 30 ans ?"
S'ils m'en parlent parce qu'ils reprennent ses inepties (on ne va pas dire ses "thèses" !), j'ai tendance à m'énerver très très vite. Bon dieu, la tolérance a ses limites et je reconnais humblement que j'ai du mal à croire que j'ai une vraie chance de faire changer d'avis quelqu'un d'aussi... puant. Je songe à des cousins et cousines ouvriers qui votent extrême-droite depuis 30 ans (un couple et leurs 3 enfants devenus adultes), je me contente de les éviter comme j'évite les gens qui sentent trop mauvais. Et je leur en veux beaucoup. Malheureusement pour moi, "les électeurs de Le Pen", ça n'est pas un concept théorique.