(Sinoue @ samedi 26 juin 2010 à 01:53 a écrit : Certains essayent de se demander si c’est plus ou moins la faute des anciens, ou des « néophytes » ; mais dans un cas comme dans l’autre c’est bien le résultat du contexte social. Ceux qui disent le contraire ne sont pas marxistes.
Ben non ce n'est vraiment pas ça, ta formulation est réductrice au point d'être fausse... Le marxisme n'est pas un bête historicisme. Contextualiser et analyser, c'est très bien, mais ce n'est pas ce qui fonde la méthode scientifique de Marx ou son programme d'action. On peut deviser ad nauseam sur les circonstances de tel développement historique, on peut s'amuser à identifier toute cause pour chaque conséquence... mais d'une part ça n'a rien de spécifique à Marx, et d'autre part, plus chiant, poussé à l'extrême c'est une invitation à ne pas innover dans son mode d'action, dans l'attente d'un facteur déclencheur qui fera le boulot pour nous. "C'est le contexte, c'est le contexte", c'est tautologique dans la mesure où ça ne dit rien sur comment peser sur ledit contexte.
J'avance une idée au fond assez simple et pas si polémique, après 70 années de progression lente alors que l'histoire a été riche, les révolutionnaires portent une responsabilité dans la situation. 70 années, c'est une éternité. Je n'ai pas de programme particulier à proposer, c'est juste un forum et je n'ai ni mandat ni temps pour réfléchir à une motion ( :w00t2: ). Je répondais à artza qui tournait en dérision l'incapacité des jeunes à s'intéresser à la politique aujourd'hui. C'est stérile. Je préfère me moquer de ceux qui n'arrivent pas plaire aux dits jeunes (et je m'inclue dans le lot). Si je crois en une chose, c'est l'audace et j'ai l'impression qu'on en manque. Les mécaniques bien huilées et la routine, faire le dos rond, conserver les Grands Livres à la façon d'un bibliothécaire pour les générations suivantes (voir les déclarations d'un camarade de LO dans l'émission de radio de Jean Birnbaum sur les Trotskystes), je ne sais pas si on peut en déduire une caractérisation de classe, mais au moins de génération : c'est un truc de vieux. Alors il ne faut pas être infantile non plus, réajustons le curseur vers un âge raisonnable, mais en tout cas je n'aime pas qu'on se moque de l'immense majorité de jeunes qui ne vont pas vers l'extrême-gauche... Ce n'est pas juste la "période", on rate plein de gens supers.
De toute évidence, sans trahir de grands secrets, c'est une discussion en termes très simples qui invite à causer d'un truc moins moral, les "possibilités de la période" (pour reprendre un tic de langage de la famille) et les objectifs du militantisme actuel, faut-il se préserver un milieu bienveillant ou peut-on être plus directement politique, etc... Mais même si on est le plus pessimiste, on peut être emmerdé par une attitude dédouanant parfaitement les organisations quant aux échecs du recrutement. Je n'y crois pas, il faut vraiment faire une critique attentive, même quand on est premier sur son secteur, on ne va pas attendre que quelqu'un fasse mieux nécessairement...
Sinon, tu t'égares complètement avec les considérations sur le parti ou ma foi dans l'action collective, que-sais-je encore, tu plaques tes préjugés et c'est vraiment hors-sujet... Si ça peut te rassurer, l'Etincelle n'a pas théorisé la nécessité de s'accrocher à un plus gros groupe du fait d'un "contexte" nondescript.