Je précise à toutes fins utiles que ce fil n'est pas à des fins de polémiques par des petits bouts de lorgnette mais parce que le sujet m'intéresse vraiment.
Dans ce texte d'Engels, extrait de Ludwig Feuerbach et la fin de la philosophie classique allemande,
http://jeanzin.fr/ecorevo/philo/pretapen/engels.htm
on trouve cette phrase : " Et lorsque apparut la bourgeoisie, l'hérésie protestante se développa, en opposition au catholicisme féodal, d'abord dans le midi de la France, chez les Albigeois, à l'époque de la plus grande prospérité des villes de cette région. "
Engels semble tenir le caractère bourgeois du mouvement Cathare pour acquis. La revendication d'une Eglise bon marché et soumise aux institutions politiques est effectivement le cri de ralliement de la bourgeoisie au 16è siècle, avec notamment le développement du protestantisme... L'article montre bien les rapports de rivalité entre princes et Eglises qui vont devenir des rapports encore plus complexes entre bourgeoisie, royauté, princes, Eglise. Effectivement au 12è/13è siècle, on voit une lutte entre seigneurs et Eglise pour le pouvoir de leurs institutions respectives et bien des seigneurs féodaux pouvaient être tenté par le projet d'une Eglise pauvre et apolitique. Mais finalement les princes allemands et la royauté anglaise, pour ne citer qu'eux, trouveront bien leur compte dans le protestantisme. Comme il est dit dans l'éphéméride, la région de Toulouse était en plein essor commercial. Dans un Que Sais-Je sur le catharisme, l'auteur allait jusqu'à dire de Toulouse qu'elle était la troisième ville occidentale la plus développée après Rome et Venise. Et si je ne m'abuse l'organisation de la ville de Toulouse était de type communale, avec élections des instances dirigeantes de la ville, ce qui était à l'époque un moyen pour accorder des bribes de pouvoir politique à la bourgeoisie locale.
Dans le Que Sais-Je si l'auteur réfutait le caractère bourgeois du mouvement, c'était pour une mauvaise raison à savoir qu'il y avait des individus de chaque couches et classes sociales qui avaient participé au mouvement, ce qui est plus ou moins le lot de tout mouvement massif.
Bref, l'éphéméride est loin de mettre l'accent sur un quelconque caractère bourgeois du catharisme et me voilà tout perplexe. Est-ce que des camarades ont des billes là dessus ? J'espère un peu secrètement que l'auteur de cet article fréquente le FALO.