(Vérié @ mardi 14 avril 2009 à 18:51 a écrit :
Mais Boisset a tout de même fait mieux : RAS, Allons enfants, L'attentat, Dupont Lajoie, c'était nettement au dessus. (Dans RAS, on voit des militants de la IV peindre des inscriptions sur les trains au moment du mouvement des rappelés.) Dans ces années-là, Boisset était critique de gauche du PC et sincèrement engagé.
Oui, Boisset a fait des films honnêtes.
Pour RAS il avait engagé les étudiants du service d'ordre de la LCR qui jouèrent les gendarmes ce qui leur permit de gagner un peu d'argent. Pour s'amuser ils signèrent "IVème Inter." les slogans écrits sur les wagons, ce qui n'a rien d'historique.
Au début des années 70, un ouvrier tunisien, Bechir Rassaa qui lança le stand du Brick à l'oeuf à la fête de LO fut assassiné dans la banlieue sud de Paris. Les flics le laissèrent agoniser sur son palier.
LO fit toute une campagne sur la ville de Vanves.
Boisset fut très sympa, prêta ses films, parraina un comité etc, je n'en dirais pas autant du reste de l'extrême-gauche et du journal Libération :hinhin:
Boisset critiquait à l'époque le PC sur sa gauche, ce qui n'était pas très difficile et pas si rare à l'époque et qui chez certains pouvait faire bon ménage avec un anticommunisme profond et un peu de mépris pour la classe ouvrière organisée.
Dans ce téléfilm on voit bien l'acharnement du gouvernement de Front populaire à démobiliser les travailleurs, faire cesser les grèves, que surtout les masses n'interviennent pas, ne déploient pas leur force.
Blum et Salengro accusent plusieurs fois le PC de pousser à la grève, c'est historiquement complètement faux, "il faut savoir arrêter une grève" (Maurice Thorez).
On voit aussi la personalité d'un politicien de gauche, origine modeste, débonnaire, en proximité avec les ouviers, les petites gens qu'il connait, dont il souhaite sincèrement améliorer le sort mais dont il craint par dessus tout l'intervention directe.
Sous l'allure bonhomme, l'ambition et le goût de l'autorité, la roublardise du parlementeur.
Une peur maladive de "l'anarchie", le culte de l'ordre, une profonde servilité envers les puissants.
Et surtout le téléfilm nous montre la droite, celle de l'époque qui est un peu celle de toujours.
Et la saloperie de la calomnie l'arme des escrocs et des faussaires de la politique.
Une arme que les révolutionnaires ignorent. La vérité leur suffit.