(LouisChristianRené @ Tuesday 29 October 2002, 13:40 a écrit :
Dernier probleme, celui des organisations qui ne se situent pas du tout sur le terrain de la lutte des classes, comme les verts (mais pas seulement) A priori, comme il ne se situent pas sur le terrain de la lutte de classe, on les situe automatiquement dans le camp de la bourgeoisie. Mais c'est un poil plus compliqué
voyons par exemple la manif de soutien a Alain Hébert On y a vu une forte proportion de verts et d'écolo
"Sentence inique", lancent les manifestants venus apporter leur soutien au cégétiste, qui attend d'être fixé sur la date de son appel. "Chirac, Papon, Messier en prison, Hébert à la maison", scande la sono. Les Verts, en délicatesse avec les syndicats locaux depuis l'accueil houleux réservé à Daniel Cohn-Bendit à la Hague en janvier 1999 (Le Monde du 21 janvier 1999), participent au mouvement. "Nous serons toujours là dès qu'il s'agira de défendre les libertés syndicales, associatives et politiques", explique Didier Anger, conseiller régional Vert de Basse-Normandie. Tout aussi surprenant dans ce Cotentin très nucléarisé : la présence de Greenpeace. "La démocratie a besoin de contre-pouvoirs, nous nous mobiliserons toujours quand ils seront attaqués", indique François Veilerette, président de Greenpeace France."
Est ce a dire que la défense d'un syndicaliste préoccupe plus les écolo que le pc lo ou cps ?? En fait, les jugements a l'emporte piece que font trop souvent lo ou cps leur empeche d'avoir une vue saine de la situation. Parce que les verts ou les écolo (c'est pas exactement la meme chose) sont typiquement des forces "petites bourgeoises" et a ce titre releve d'une stratégie d'alliance sur lequelle trotsky s'est longtemps expliqué. Je me fout totalement d'etre "ortodoxe, mais dans ce cas la filiation n'est certainement pas de se réferer a une lecture simpliste des textes
Je vais d'abord répondre sur ce point car la question me semble bien posée.
Oui, les Verts sont un parti bourgeois car il n'existe pas 36 catégories. Mais, c'est quand même ce que nous ont appris les anciens, distinguer l'essentiel du secondaire ne nous empêche pas d'analyser le scondaire...qui peut prendre toute son importance dans la lutte quotidienne.
Bien des Verts sont des ex-gauchistes, issus de 68, et qui seraient probablement surpris que l'on dise que leur parti est bourgeois. S'ils ne croient plus au communisme, ils sont devenus "sociaux" et le sort des exclus et même de la classe ouvrière les interpelle

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Mais, dans mon entreprise, il y a un gars du RPR qui a toujours été très combatif, qui participe à tous les mouvements, grèves...quel que soit le gouvernement en place. Cela ne change rien à la nature de son parti préféré.
Les Verts ne s'en prennent pas au capital et leurs solutions écologiques (faire payer l'eau, l'essence plus cher) sont de taxer la population, pas le grand capital. Quand, indirectement, une mesure pourrait déranger les capitalistes (arrêt des centrales nucléaires), on voit avec quelle "énergie" ils empêchent le gouvernement, auquel ils participent , de continuer comme avant.
Mais alors, pourquoi le PS et le PC seraient-ils des partis bourgeois, eux qui ne s'en sont pas plus pris au capital que les Verts.
Tout d'abord, pour des raisons historiques : ils ont été fondés comme des partis de la classe ouvrière (même s'ils se réclament de moins en moins de cette dernière : on se souvient de Jospin redécouvrant la classe ouvrière quand, dans sa campagne, il ne décollait pas), ensuite parce que formellement au moins ils s'en réclament (ou réclamaient) et que les ouvriers considèrent (de plus en plus "considéraient") que c'étaient leurs partis.
Cette caractérisation d'un parti, s'il peut servir de boussole dans certaines occasions ne doit pas nous empêcher d'analyser et l'évolution d'un parti et le contexte historique. Un ouvrier de 50 ans et même de 80 ans (à la retraite) reste un membre de la classe ouvrière; s'il devient chef d'équipe aussi. Par contre s'il monte tellement socialement qu'il devient le patron de son entreprise, il ne serait plus seulement "moins ouvrier", ni "un peu ouvrier quand même pour des raisons historiques". Il ne serait pas non plus ouvrier/patron. Non, il serait devenu, pour ce qui nous intéresse, un patron.
Sur le contexte historique, le parti social-démocrate allemand en 1919, incontestablement un parti ouvrier, trahissant la révolution, défend à 100 % l'ordre bourgeois (il n'est pas question de FUO à cette époque). Ce même parti, est menacé, au début des années 30, comme toute la classe ouvrière allemande, en tant que parti ouvrier, par le nazisme. Le FUO s'impose de toute évidence. Seul Trotsky, nous le savons défendra cette politique. On connait la suite.
Dans la discussion qui nous intéresse, j'aimerais que nous avancions en démontant en quoi le PS est encore un parti ouvrier et en quoi il ne l'est plus. Quand Trotsky parlait de parti ouvrier/bourgeois, il s'agissait non pas d'une caractérisation figée comme un objet qui est en métal ou moitié-moitié métal moitié bois, mais de quelque chose de mouvant. Ainsi, ce parti pouvait être 100% bourgeois dans certaines circonstances (défendre l'empire colonial de son Etat par exemple) ou 100% ouvrier (menacé de disparition sous les coups du fascisme).
Je ne donne ici que quelques éléments pour la discussion que j'espère la plus lisible possible.