
(Artza sur le fil "il faut décoloniser la France" a écrit :Le problème de la Corse depuis cinquante c'est pas d'être une colonie mais qu'il n'y ait plus de colonie.
Ah, du temps de l'Indochine, avec le boy et la congaï, les "petites maisons" de Cholon, l'apéro rue Catinat et les journées à se prélasser au Cap-St-Jacques. Après ces années au service de la mission civilisatrice de la France , le retour avec la pension.
Tu as l'air d'en connaître un rayon.
Si là est le fond de toute l'affaire, à savoir la fin des retombées du colonialisme

Je sais qu'effectivement la Corse a fourni un nombre important de candidats à l'aventure coloniale.
Mais rien de ce que je sais n'a de "chair" : ni film, ni roman pour illustrer les "spécificités" de ce que les Corses ont pu vivre.
l'autre phénomène qui a effectivement marqué la Corse, et particulièrement le mouvement nationaliste : le retour des pieds-noirs (probablement ceux originaires de Corse).
Le mouvement nationaliste semble avoir décollé suite aux conséquences de ce retour, ou peut-être à la politique de l'Etat français en Corse vis à vis de ce phénomène (du type "diviser pour régner"), je ne sais pas.
Sur un site présentant une chronologie très sommaire du nationalisme ("le portail politique de la lutte de libération nationale"), la première date citée est : 1957 et des plans de développement du tourisme d'une part et de l'agriculture d'autre part, avec des subventions à la clef.
Ensuite, on saute en 1964, avec le "problème des pieds noirs" sans préciser lequel.
L'acte de naissance du nationalisme est souvent cité comme étant "la prise d'Aléria" en 1975
(http://storiacorsa.unita-naziunale.org/H1975.htm a écrit :
Le 17 août 1975 : à CORTI, 8000 personnes se sont réunies sous le chapiteau lors d'une réunion de l'ARC, c'est le neuvième congrès
Le 21/21 août 1975 : "LA PRISE D'ALERIA"
Après l'arrivée des "pieds-noirs" en Corse en 1962 et à la suite de magouilles dans les caves viticoles, des autonomistes de l'A.R.C., conduits par EDMOND SIMEONI prennent en otages les ouvriers de la cave DEPEILLE à ALERIA.
Deux membres des forces de répression sont tués par des tireurs isolés, aucun coup de feu mortel n'est parti de la Cave viticole : le maréchal des logis MICHEL HUGEL et le gendarme GIRAUD et plusieurs blessés dont un grave : PETRU SUSINI, militant de l'A.R.C.
Présent dans la cave : EDMOND SIMEONI, PETRU SUSINI, PETRU POGGIOLI
Le soir du 22 août à BASTIA, un automobiliste est blessé à l'épaule par un coup de feu d'un CRS trop nerveux.
Le mercredi 27 août 1975 : après la prise d'ALERIA, dissolution de l'ARC dans l'après-midi.
Dans la nuit du 27 août 1975 au jeudi 28 août 1975 : le soir même des incidents opposent les forces de répression et les manifestants, au départ des jets de bouteille en verre, puis des patrouilles de fourgons chargés de CRS, les pierres volent, les premiers blessés matraqués par les CRS, un directeur de garage et son fils, le bar LE RALLYE est pris d'assaut par les flics, les pierres et autres objets font front contre les grenades lacrymogènes. Plus de deux heures durant, le jeu du chat et de la souris, les vitrines du Crédit Agricole, du BIAO, de la BNP et autres officines de l'Etat volent en éclats. A deux heures trente du matin, le sang coule à BASTIA au cours d'une véritable insurrection où les armes à feu prennent le relais des pierres. Quatre CRS blessés au premier coup de feu, puis un CRS est tué.
La "nuit rouge de BASTIA", à l'appel de l'ARC, c'est la révolte contre les "forces d'occupations étrangères".
Première action coup de poing (cette chronologie ne dit pas si elle a été décidée à l'occasion du 9è congrès de l'ARC, mais la proximité des dates le suggère fortement), premier affrontement avec l'Etat français et sa police. Des blessés, des tués, une "insurection".
La chronologie ne dit pas non plus s'il s'agit d'une insurection des "manifestant" ou de la population du quartier de Bastia où les affrontements ont lieu.
(herodote.net a écrit :Des militants de l'ARC (Action de la Renaissance de la Corse), un groupuscule dirigé par le médecin Edmond Simeoni, avaient occupé la veille une cave viticole de la plaine d'Aléria, qui appartenait à un réfugié pied-noir d'Algérie. Ils exigeaient que soient mieux pris en considération les intérêts des Corses et mis fin à une certaine «colonisation» de l'île.
Depuis le retour des pieds-noirs d'Algérie, treize ans plus tôt, le gouvernement français avait en effet facilité l'installation de plusieurs d'entre eux, anciens exploitants agricoles de la plaine de la Mitidja, dans les friches de la plaine d'Aléria.
Le matin du 22 août, trois escadrons de gendarmerie venus du continent, au total un millier d'hommes, prennent position autour de la cave. Une réaction de fermeté qui surprend par sa démesure, de la part du gouvernement de Jacques Chirac, Valéry Giscard d'Estaing étant président de la République.
Face aux forces de l'ordre, les militants sont au nombre d'une douzaine, armés de fusils de chasse. Ils refusent de se rendre et l'assaut est donné à 16 heures. Plusieurs assiégés sont blessés. Deux gendarmes sont tués.
Quelques jours plus tard, une manifestation à Bastia fait à nouveau un mort dans les forces de l'ordre. C'est le début d'une longue période de troubles dont l'île de Beauté peine à sortir.
Edmond Simeoni est condamné à 5 ans de prison dont deux avec sursis.
On a d'un côté la volonté des nationalistes de montrer leur force et leur détermination sur un sujet... les "magouilles de pieds-noirs en Corse"
De l'autre celle de l'Etat français de manifester leur fermeté à ne pas tolérer l'activisme des nationalistes - ou celle de protéger les pieds noirs ?.
Au fait, en quoi a consisté la première "action" médiatisée des bolchéviks ?
- l'agitation dans les usines conduisant à des grèves et par réaction à la répression tsariste et l'arrestation des militants ? Pas une grève "fameuse" en particulier ?
- les campagnes pour les élections legislatives et l'obtention de députés bolchéviks au parlement tsariste ?
- la révolution d'octobre 1917 (en 1905, ils n'étaient pas, je crois, sur le devant de la scène) ?