par meichler » 05 Jan 2007, 10:10
Tout l'arc-en-ciel multicolore et chamarré du gauchisme va venir ici affirmer sur tous les tons que le PS a bien des traits de la bourgeoisie : le programme, sa politique (passée, présente et à venir...), et sa composition sociale : vous avez vu ça ?! Guère d'ouvriers là-dedans ! Quant à son électorat, hum hum ! pas si clair que ça.... Etc, etc...
Mais bien entendu mes petits camarades, le PS a de nombreux traits de la bourgeoisie. Mais vous ne pourrez pas (pas plus que ses propres dirigeants, et pourtant ils le voudraient bien !) lui enlever son histoire, qui le marque encore de façon (pour le moment) indélébile : il demeure le successeur de la SFIO (et tout le mouvement socialiste, POF, etc. qui l'a précédé, partis constitués par la classe ouvrière pour être leur représentants politiques et pour l'aider à accomplir la révolution socialiste), et cela le marque de façon très immédiate dans son étiquette même : "parti socialiste", dont à ce jour il n'a pas encore pu se défaire, malgré" les multiples tentatives des ses dirigeants.
Oui c'est une contradiction, mais elle n'est pas dans l'analyse, elle est dans la réalité.
La dialectique est chose étrange et incompréhensible pour les gauchistes. Elle est pourtant très simple pour les masses. Elles vont voter pour ce parti de traîtres, corrompus, salauds, tout ce que vous voulez, non pas parce qu'elles ont beaucoup d'illusions en lui, mais parce que c'est tout ce qui leur reste entre les mains comme instrument politique, issu de leur histoire passée, en tant que classe. Parce que les masses ne saisissent pas les partis essentiellement comme "idéologies" mais comme instruments pratiques, outils politiques de leurs combats. Elles savent bien que cet outil est de plus en plus déglingué et pourri, mais elles savent aussi la puissance qui est en face et la force qu'il va falloir pour la combattre. Et elles ne voient pas actuellement d'autre outil qui ait la force suffisante pour pouvoir leur servir, pour faire ce qu'elles traduisent par "battre Sarkozy".
Rien ne sert de pleurer, c'est ainsi. Le passé, l'histoire, continue à vivre à travers les organisations, même s'il est perverti et prostitué par ces mêmes organisations.
Reconnaître cela ne signifie en rien (bien au contraire) diminuer la condamnation de la politique du PS, ou "mettre un bémol aux critiques" à son encontre, ou encore préciser que sa politique, son programme, sont de nature 100% bourgeois.
Oui, il faut un autre parti, un parti qui soit aussi fidèle aux intérêts de la classe ouvrière que les partis comme l'UMP le sont à ceux de la bourgeoisie, un parti ouvrier révolutionnaire, fondé sur la programme du marxisme et de la révolution socialiste, et cela implique d'en finir avec le PS, mais en finir avec une "chemise sale", très sale même, cela signifie pour les masses (car le nouveau parti devra être un parti de masse) avoir une autre chemise à se mettre sur le dos. Et pour le moment elles ne la voient pas, il n'y en a pas.
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»
(Baruch SPINOZA)