PS: parti ouvrier-bourgeois ou bourgeois ?

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par anderson » 04 Jan 2007, 19:46

Le PS est-il devenu un parti bourgeois ou demeure t-il un vieux parti ouvrier sur lequel les masses se réfugient à défaut du grand parti révolutionnaire encore inexistant ?
Je sais que la question divise beaucoup et dans tous les partis d'EG, que bien souvent celà conditionne les positions de chacun.
Pourrait-il y avoir un débat sur ce sujet ou ça doit rester tabou?
anderson
 
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Message par LesPaul » 04 Jan 2007, 22:42

Mais vous êtes en cheville avec des pro-Fabius, non?
LesPaul
 
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Message par anderson » 04 Jan 2007, 22:50

(LesPaul @ jeudi 4 janvier 2007 à 22:42 a écrit : Mais vous êtes en cheville avec des pro-Fabius, non?
bah, c'est pas une analyse ça !!!
C'est même limite provoc... mais bon, je n'y répondrai pas.
anderson
 
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Message par LesPaul » 04 Jan 2007, 23:02

Ca ne s'adressait pas à toi, désolé, mais à l'intervenant qui a posté l'article qui précède!! Par ailleurs si tu veux qu'on poursuive ce qui a été entamé sur les autres fils, ce sera avec plaisir.

Sur le PS, ça serait bien que tu dises ce que tu en penses (sans copier collé please)!

Bonne soirée
LesPaul
 
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Message par meichler » 05 Jan 2007, 02:33

(anderson @ jeudi 4 janvier 2007 à 19:46 a écrit : Le PS est-il devenu un parti bourgeois ou demeure t-il un vieux parti ouvrier sur lequel les masses se réfugient à défaut du grand parti révolutionnaire encore inexistant ?
Je sais que la question divise beaucoup et dans tous les partis d'EG, que bien souvent celà conditionne les positions de chacun.
Pourrait-il y avoir un débat sur ce sujet ou ça doit rester tabou?

Oui un "vieux parti ouvrier" (de par ses origines historiques et les relations, essentiellement électorales, de représentation politique, bien sûr traître, qu'il continue à entretenir avec le prolétariat) mais un parti ouvrier qui connaît un processus avancé de décomposition, de dénaturation, un parti dont les caractères ouvriers se sont singulièrement amenuisés, et continuent de le faire, ainsi que ses liens avec la classe qui l'avait constitué (ou plutôt qui avait constitué la SFIO, dont il est issu, mais indirectement).

Ainsi l'étiquette de la nature d'un parti (dans le cas du PS : "ouvrier-bourgeois" au sens où Lénine l'entendait), pour importante qu'elle soit, n'épuise pas toute la question. Le PS d'aujourd'hui n'est pas celui de Blum en 1920, ni même que la SFIO de 1936, ni même le parti de Guy Mollet, ni même le PS de Mitterrand entre 1972 et 1981. Il n'y a pas eu de changement qualitatif, mais les modifications "quantitatives" sont considérables. Et il n'y a pas eu de changement qualitatif parce que cela ne pourrait arriver que sur la base d'une défaite politique considérable de la classe ouvrière. La destruction de la social-démocratie comme parti ouvrier de masse représentant politiquement le prolétariat (en le trahissant) ne peut pas se faire à froid. Si cela ne se fait pas au profit de l'édification d'un parti ouvrier révolutionnaire (et dans l'état actuel des choses cela ne peut être le cas), cela ne peut avoir qu'une signification : la classe ouvrière n'a plus de représentation politique du tout (en tant que classe). Cela impliquerait une énorme défaite, que la bourgeoisie est aujourd'hui incapable d'infliger. D'où la situation de lente décomposition-dénaturation que nous connaissons dans la période actuelle.

Lorsque la direction du PCI a proclamé en 1984 : "la classe ouvrière n'a plus de représentation politique. Il faut désormais construire un parti "large" sur la base de la ligne de la démocratie", elle affirmait une énormité puisqu'elle signifiait ipso-facto : PS et PC ne sont plus des partis ouvriers (ouvriers-bourgeois). Que s'était-il donc passé entre 1981 et 1984 qui ait justifié cela ? Qu'ils aient "trahi le mandat" ? Mais cela nous le savions dès le début, que le rôle du front populaire était de faire refluer le mouvement des masses, que PS et PCF avaient trahi, trahissaient et trahiraient encore. Alors ? N'était-ce pas plutôt la direction du PCI elle même, qui commençait à trahir "le mandat" historique qui était le sien : la défense du trotskysme ? C'était cela le contenu de la "ligne de la démocratie" : chercher une place dans le concert des forces défendant la société bourgeoise.
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Message par volia » 05 Jan 2007, 09:32

(anderson @ jeudi 4 janvier 2007 à 19:46 a écrit :Le PS est-il devenu un parti bourgeois ou demeure t-il un vieux parti ouvrier sur lequel les masses se réfugient à défaut du grand parti révolutionnaire encore inexistant ?
Je sais que la question divise beaucoup et dans tous les partis d'EG, que bien souvent celà conditionne les positions de chacun.
Pourrait-il y avoir un débat sur ce sujet ou ça doit rester tabou?

Dans les textes du dernier congrès de LO, il est dit que le PCF n'est plus un parti prolétarien, depuis bien longtemps. C'est bien sûr vrai pour le PS, qui en fait (si on prend sa date de création le congrès d'épinay) ne l'a jamais été.

Le texte en question est je trouve très complet et très claire sur ce sujet.
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Message par meichler » 05 Jan 2007, 10:10

Tout l'arc-en-ciel multicolore et chamarré du gauchisme va venir ici affirmer sur tous les tons que le PS a bien des traits de la bourgeoisie : le programme, sa politique (passée, présente et à venir...), et sa composition sociale : vous avez vu ça ?! Guère d'ouvriers là-dedans ! Quant à son électorat, hum hum ! pas si clair que ça.... Etc, etc...

Mais bien entendu mes petits camarades, le PS a de nombreux traits de la bourgeoisie. Mais vous ne pourrez pas (pas plus que ses propres dirigeants, et pourtant ils le voudraient bien !) lui enlever son histoire, qui le marque encore de façon (pour le moment) indélébile : il demeure le successeur de la SFIO (et tout le mouvement socialiste, POF, etc. qui l'a précédé, partis constitués par la classe ouvrière pour être leur représentants politiques et pour l'aider à accomplir la révolution socialiste), et cela le marque de façon très immédiate dans son étiquette même : "parti socialiste", dont à ce jour il n'a pas encore pu se défaire, malgré" les multiples tentatives des ses dirigeants.

Oui c'est une contradiction, mais elle n'est pas dans l'analyse, elle est dans la réalité.

La dialectique est chose étrange et incompréhensible pour les gauchistes. Elle est pourtant très simple pour les masses. Elles vont voter pour ce parti de traîtres, corrompus, salauds, tout ce que vous voulez, non pas parce qu'elles ont beaucoup d'illusions en lui, mais parce que c'est tout ce qui leur reste entre les mains comme instrument politique, issu de leur histoire passée, en tant que classe. Parce que les masses ne saisissent pas les partis essentiellement comme "idéologies" mais comme instruments pratiques, outils politiques de leurs combats. Elles savent bien que cet outil est de plus en plus déglingué et pourri, mais elles savent aussi la puissance qui est en face et la force qu'il va falloir pour la combattre. Et elles ne voient pas actuellement d'autre outil qui ait la force suffisante pour pouvoir leur servir, pour faire ce qu'elles traduisent par "battre Sarkozy".

Rien ne sert de pleurer, c'est ainsi. Le passé, l'histoire, continue à vivre à travers les organisations, même s'il est perverti et prostitué par ces mêmes organisations.

Reconnaître cela ne signifie en rien (bien au contraire) diminuer la condamnation de la politique du PS, ou "mettre un bémol aux critiques" à son encontre, ou encore préciser que sa politique, son programme, sont de nature 100% bourgeois.
Oui, il faut un autre parti, un parti qui soit aussi fidèle aux intérêts de la classe ouvrière que les partis comme l'UMP le sont à ceux de la bourgeoisie, un parti ouvrier révolutionnaire, fondé sur la programme du marxisme et de la révolution socialiste, et cela implique d'en finir avec le PS, mais en finir avec une "chemise sale", très sale même, cela signifie pour les masses (car le nouveau parti devra être un parti de masse) avoir une autre chemise à se mettre sur le dos. Et pour le moment elles ne la voient pas, il n'y en a pas.
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