Le mouvement anti-Devaquet hiver 86

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par NazimH » 21 Nov 2006, 21:35

(Sterd @ mardi 21 novembre 2006 à 21:51 a écrit :

Pendant qu'on fait de l'agitation, que Nazim drague et que Jacquemard se collete à la réaction.

:altharion:
Je suppose que ce modeste "on" recouvre Sterd... qui est un gros jaloux parce qu'il était déjà trop vieux pour les jolies lycéennes.
Blague à part, ce qu'évoque Sterd sur les attaques de manif par l'extrème-droite, c'est vrai que cela en parlait beaucoup au début du mouvement. Mais pour le manifestant lycéen c'était vraiment le grand méchant loup qui menaçait de nous attraper. C'était quand même beaucoup le milieu socialiste qui était à l'origine de ces bruits sur l'affreux GUD (Groupe Union Défense, un groupuscule d'extrème-droite) qui allait fondre sur les pacifiques manifestants. Cela fonctionnait un peu, il y avait des lycéens que ça inquiétait autour de moi. D'autant plus que pas de chance il se trouve que nous faisions une assemblée générale des grèvistes de mon lycée dans un amphi de la fac de Jussieu (située pas trop loin) quand celle-ci subit une incursion de l'extrème-droite. Même si on ne vit pas un seul "fasciste" cela suffit pour faire que les grèvistes de mon lycée ne veuillent plus mettre les pieds à Jussieu !
Dans l'ensemble cette histoire d'extrème-droite servit donc d'argument à ceux (notamment du PS)qui voulait modérer les formes d'action et qui dirent "pas de manifs tous les jours, c'est trop dangereux car pas assez encadré"
NazimH
 
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Message par Sterd » 21 Nov 2006, 22:03

(NazimH @ mardi 21 novembre 2006 à 21:35 a écrit : :altharion:
Je suppose que ce modeste "on" recouvre Sterd... qui est un gros jaloux parce qu'il était déjà trop vieux pour les jolies lycéennes.
:altharion: Calomnies, j'ai passé mon temps à draguer dans ce mouvement. Mais moi j'étais majeur alors je ne m'occupais que des grandes filles.

Une photo de la manif du 27 novembre : Un vrai rève de lambertiste :sygus:




Image
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Message par Sterd » 21 Nov 2006, 22:07

Sinon pour les fafs, ce que dit Nazim n'est pas faux la menace était gonflée. Ceci dit ils existaient vraiment. J'ai pris la charge a Jussieu, j'étais pas loin de prendre un manche de pioche dans la g. et l'attaque du cortège du 27 j'étais à moins de 100m. Assez prêt pour voir les flammes des cocktails que ces manches n'arrivaient pas à lancer.
Sterd
 
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Message par Barikad » 21 Nov 2006, 22:30

(logan @ mardi 21 novembre 2006 à 21:04 a écrit :
a écrit :La suite plus tard, si ça interesse toujours.



:bounce:
Oui, il raconte bien papy, hein...
:hinhin:
Barikad
 
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Message par Sterd » 21 Nov 2006, 22:42

Allez faire un tour sur le site de l'INA pour visionner les journaux télévisés d'alors, vous verrez un peu l'ambiance

Journal du 27 novembre 1986
journal du 1er décembre 1986
Journal du 4 décembre 1986 (la délégation de la coord menée par un futur sénateur PS)
Journal du 5 décembre 1986 (compte rendu des affrontements de la veille)
journal du 6 décembre 1986 (compte rendu de la mort de Malik Oussékine par un futur député écolo)
Journal du 10 décembre 1986
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Message par Puig Antich » 21 Nov 2006, 22:42

Nazim parle de slogans contre le gouvernement. Est-ce que le faire chuter a été un objectif explicite de la coordination à un moment donné ?

Y as t'il eu des diffs devant les boîtes, comme lors du C.P.E. ?

Enfin, y avait-il des rapports réguliers avec des militants syndicaux combatifs en dehors des milieux d'extrême-gauche ? Y a t'il eu tentative, à part à la suite du décès de Oussekine, d'entraîner les travailleurs dans une grève générale ? Y a t'il eu des pressions sur leurs organisations traditionnelles ?

Enfin, est-ce qu'il restait aprés le mouvement un milieu étudiant intéressé par les idées révolutionnaires, qui aurait été voir par exemple les cheminots et les infirmières, et tentés de les appuyer par des campagnes de solidarité sur les facs ?

Je demande parce que j'y connais pas grand chose à ce mouvement.
Puig Antich
 
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Message par Sterd » 21 Nov 2006, 22:54

a écrit :Nazim parle de slogans contre le gouvernement. Est-ce que le faire chuter a été un objectif explicite de la coordination à un moment donné ?

Non, le retrait du projet était le seul objectif. Même si sur la fin on a entendu des "Pasqua démission" et des "Monory démission". Ce mouvement ce voulait et se revendiquait apolitique.
a écrit :Y as t'il eu des diffs devant les boîtes, comme lors du C.P.E. ?

Peu et généralement à notre initiative, mais une délégation de 10 sur une fac de 30.000 on peut pas dire que ça soit vraiment une tendance lourde
a écrit :
Enfin, y avait-il des rapports réguliers avec des militants syndicaux combatifs en dehors des milieux d'extrême-gauche ? Y a t'il eu tentative, à part à la suite du décès de Oussekine, d'entraîner les travailleurs dans une grève générale ? Y a t'il eu des pressions sur leurs organisations traditionnelles ?

:blink:
a écrit :Enfin, est-ce qu'il restait aprés le mouvement un milieu étudiant intéressé par les idées révolutionnaires, qui aurait été voir par exemple les cheminots et les infirmières, et tentés de les appuyer par des campagnes de solidarité sur les facs ?

Non, ou de façon très marginale. On a eu les JCR et nous même un petit, tout petit milieu autour de nous pendant un an ou deux. mais ça c'est délité très vite. Dès le 15 décembre la vie avait repris un cours normal. Ca c'est arrêté aussi vite que ça a démarré
a écrit :Je demande parce que j'y connais pas grand chose à ce mouvement.

de rien
Sterd
 
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Message par Ottokar » 21 Nov 2006, 23:11

(Puig Antich @ mardi 21 novembre 2006 à 22:42 a écrit : Y a t'il eu tentative, à part à la suite du décès de Oussekine, d'entraîner les travailleurs dans une grève générale ? Y a t'il eu des pressions sur leurs organisations traditionnelles ?

Oui, nous les militants et sympathisants de LO, et plus généralement d'extrême gauche, nous avons tenté d'embrayer sur un mouvement de grève générale. Pas en gueulant "grève générale" ni en allant quémander aux appareils ou en faisant voter des motions ridicules. Nous avons été aux portes des entreprises, et là où nous étions en position dans les coordinations, nous avons appelé les travailleurs à se joindre au mouvement. Dans les boîtes, nous en avons parlé aussi et Daniel Vitry, dirigeant de LO et futur leader de la coordination cheminote de décembre, avait réussi à démarrer une grève sur sa ligne durant 24 ou 48 h.

La question d'un nouveau 68 était donc discutée. Les anciens de 68 étaient ressortis mais les manifestants criaient "68 c'est trop vieux, 86 c'est mieux". On leur disait "chiche"...

Le problème était que les socialos, qui venaient de perdre le gouverment, préparaient leur retour (Mitterrand était encore président). Et ils disaient "en 68, les élections ont ait peur aux classes moyennes et débouché sur un ras de marée à droite. Ne recommençons pas cette bêtise".

Le problème surtout, a été que malgré les sympathies qui entouraient le mouvement, la vapeur n'était pas là, pour réaliser ce qu'avait fait le PCI à Nantes en 68, démarrer dans un grosse boîte significative et entraîner le reste malgré les réticences des appareils.
Ottokar
 
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Message par Sterd » 21 Nov 2006, 23:50

(Ottokar @ mardi 21 novembre 2006 à 23:11 a écrit : Oui, nous les militants et sympathisants de LO, et plus généralement d'extrême gauche, nous avons tenté d'embrayer sur un mouvement de grève générale. Pas en gueulant "grève générale" ni en allant quémander aux appareils ou en faisant voter des motions ridicules. Nous avons été aux portes des entreprises, et là où nous étions en position dans les coordinations, nous avons appelé les travailleurs à se joindre au mouvement. Dans les boîtes, nous en avons parlé aussi et Daniel Vitry, dirigeant de LO et futur leader de la coordination cheminote de décembre, avait réussi à démarrer une grève sur sa ligne durant 24 ou 48 h.
Exact. Le truc dont j'arrive plus à me souvenir c'est si la grève SNCF du RER C est partie de cette grève de solidarité ou si elle est partie un peu après sur sa dynamique propre. En profitant malgré tout de l'ambiance crée par la victoire du mouvement ?
Ma mémoire ne vaut plus rien :ermm:
Sterd
 
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Message par NazimH » 22 Nov 2006, 00:12

(Puig Antich @ mardi 21 novembre 2006 à 23:42 a écrit :Nazim parle de slogans contre le gouvernement. Est-ce que le faire chuter a été un objectif explicite de la coordination à un moment donné ?

Y a t'il eu tentative, à part à la suite du décès de Oussekine, d'entraîner les travailleurs dans une grève générale ? Y a t'il eu des pressions sur leurs organisations traditionnelles ?


Heu je crois que dans la phrase suivant "les slogans contre le gouvernement" repris par des lycéens je dis que penser que c'est le signe d'une politisation ou d'une radicalisation c'était bien une illusion gauchiste. (ou plutôt de jeunesse) Pour préciser, à la fin du mouvement plusieurs lycéens m'ont annoncé que j'avais bien raison et qu'ils étaient "communistes" et même qu'ils "allaient rejoindre lo". J'exagère pas.... sauf que une semaine après ils avaient oublié. Les ingrats !
Quand à faire de la chute du gouvernement un objectif non cela personne n'en a jamais parlé sérieusement. il y a eu juste quelques slogans hostiles au gouvernement surtout dans les derniers jours quand il y avait des interventions policières.


Sinon après la mort de Malik Oussekine, les syndicats de salariés (surtout la CGT) ont appelé à rejoindre la manifestation du 10 décembre. Ce qui a plutôt bien marché, il y avait pas mal de travailleurs dans la rue le 10 décembre (mais absolument pas de quoi parler d'un début de mouvement) En fait de pression, c'est plutot dans le sens inverse qu'elle s'est faite. Les quelques cortèges étudiants ou lycéens qui voulaient crier des slogans (avec en général des militants d'extrème-gauche dedans) se faisaient souvent sermonner par les socialistes (camouflés en syndicalistes) et parfois aussi par des communistes. Sous prétexte que la manif "devait être silencieuse"...De toute façon il y avait beaucoup moins de lycéens et d'étudiants que la semaine précédente ce jour-là ( de mon lycée on devait être 150 maxi 200 et beaucoup avaient déjà repris les cours)
Je pense que beaucoup de travailleurs (souvent de la CGT) qui étaient venus à cette manif étaient très contents que les jeunes aient fait manger -un peu- son chapeau à la droite et donc ils voulaient se montrer "solidaires". Et la -petite- manoeuvre socialiste a réussi à leur faire croire que la meilleure manière de le faire c'était en se taisant.
M'enfin dans l'ensemble les salariés sont venus pour être "solidaires" pas pour engager une bagarre sur des objectifs propres.

Sinon c'est un détail mais si une grève des cheminots a bien suivi, celle des infirmières c'est deux ans plus tard...
NazimH
 
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