("Amanda" a écrit : Sterd est impressionant
Je sais, je sais :sleep:
part tri:A partir du 22 novembre, les facs se mettent presque toutes en grève. Il faut cependant modérer cette notion de grève. A part Villetaneuse, et peut être d'autres facs en province. La grève est assez loin d'être totale. A la fac ou j'étais la plupart des cours ont eu lieu. Une des tâches du matin consistait à aller faire débrayer les TD et les amphis et on a du faire ça du début à la fin, sauf les jours des grandes manifs (27 novembre et 4 décembre). Pour ma part
tous mes cours ont eu lieu. Et d'autres personnes que je connais ont elles aussi perdu 3 ou 4 semaines de cours. Le blocage des facs du mouvement contre le CPE ça aurait été la bonne technique, mais je ne suis pas sûr que l'on en avait les moyens. La grève était menée par une minorité bruyante et active et vu de l'extérieur nous passions pour une des facs les plus actives dans le mouvement. J'en connais même un qui a réussi l'exploit d'être dans la seule fac parisienne qui soit restée en dehors du mouvement :hinhin:
Dès le début donc on se retrouve au comité de grève. sur 40 membres ceux qui n'étaient ni LOR( :hinhin: ), ni PS (UNEFID ex PCI), ni LCR/JCR et ni LO devaient être moins d'une dizaine. Sur toute la première partie, grosso modo les conflits n'ont pas été très marqués. La grosse différence était que nous zotes on faisait en sorte de débrayer les amphis et les TD et surtout d'aller chercher les lycéens, tandis que d'autres s'interrogeaient plutôt sur des histoires de mandats et de démocratie formelle. Je ne dirais pas qui est qui, vous les aurez probablement reconnus. Mais en gros ça allait dans le même sens.
Tout ça nous fait arriver au 27, échéance de la première manif. Et là Ô surprise, on se retrouve à 200.000 dans la rue. C'est un choc parce que franchement on ne s'attendait pas à ça. Tout le monde est venu, y compris les lycéens qu'on attendait pas.
La manif est bon enfant assez colorée, bruyante, seulement perturbée par quelques fachos, à l'époque les voyous ne s'invitent pas encore. Cette manif monstre se termine par un enorme sitting devant l'Assemblée. Le trajet jusqu'a l'Assemblée était prévu dès le départ. Toutes les autres manifs (sauf les dernières) auront naturellement l'Assemblée comme but.
A l'assemblée il y a des scènes cocasses où LePen (alors député) vient faire de la provoc de l'autre coté des grilles, alors que les manifestants sont juste derrière les grilles et lui hurlent dessus. J'ai des photos ou on voit l'assemblée complètement encerclée par des manifestants.
Cette manif du 27 fait prendre au mouvement une ampleur qu'il n'avait pas encore.
Evidemment le gouvernbement fait la sourde oreille. Monory et Devaquet (ministres de l'éducation et son sous ministre à l'enseignement supérieur) reçoivent malgré tout une délégation à l'issue de la manif, délégation composée de délégués de "la Coord" et de l'UNEFID. Délégation qui réclame le retrait inconditionnel du projet. Les ministres refusent.
La réunion de la coordination nationale réunie le soir même (à censier ou à jussieu) décide d'une nouvelle manif nationale pour la semaine d'après le jeudi 4 décembre. D'ici là il est décidé de renforver le mouvement et de continuer l'agitation.