"LA COMMUNE DE KWANGJUN
Le soulèvement de la ville de Kwangju au sud-est de la Corée du Sud débuta le dimanche 18 mai 1980 lors d’une manifestation étudiante à laquelle très vite toute la population se joignit. Des événements survenus la nuit précédente à Séoul avaient soulevé un vent de colère et de révolte : dans la capitale, l’armée avait décidé l’extension de la loi martiale à l’ensemble du territoire. Désormais officiellement, les militaires avaient la haute main sur toutes les décisions. Plusieurs dizaines de responsables étudiants qui se consultaient dans l’une des salles de l’université féminine 0d’Hewa avaient été arrêtés ainsi que, quelques heures après, de nombreuses personnalités politiques, dont Kim Dae Jung, l’un des principaux opposants au régime du dictateur Park Chung Hee. Le décret N°10 de la loi martiale complétait l’arsenal répressif déjà en place, en alourdissant encore la censure, en interdisant tout rassemblement et toute activité politique, en punissant toute critique des présidents passés ou présents, en fermant tous les établissements universitaires. C’est contre tout cela que les jeunes de Kwangju manifestèrent le dimanche 18. Durant 48 heures, la population fut pratiquement maître de la ville. Le mardi, les forces spéciales envoyées par Séoul attaquèrent avec une violence terrifiante. Elles matraquèrent sans distinction et tirèrent sur la foule. De nombreuses victimes portaient des marques de baïonnettes et avaient le corps criblés d’éclats de grenades. Selon de nombreux témoignages, des véhicules blindés ont été utilisés pour écraser les corps. Des femmes ont été dénudées, battues, violées et ont eu les seins coupés au coutelas. Au total, plus de 400 personnes ont été assassinés. L’un des principaux artisans artisans de ce massacre s’appelait Roh-Tae Woo. Il est aujourd’hui chef de l’Etat".
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