(wolf @ dimanche 14 mai 2006 à 19:28 a écrit : (Combat @ dimanche 14 mai 2006 à 19:26 a écrit : Quelqu'un aurait il des souvenirs des circonstances du depart de Cambadelis du PT(MPPT a l'epoque ou OCI?) en 1986. J'ai lu qu'il etait parti avec plus de 400 militants et rentre automatiquement au PS. Etait-ce de l'entrisme au debut ou bien une rupture avec le marxisme qui fut la cause de son depart? C'est quand meme etonnant que le numero trois d'un parti puisse degenerer a ce point.
Il a présenté ça en partie comme de l'entrisme, pour donner le change aux militants trotskystes qui l'avaient suivi - mais la responsabilité en incombe à la direction du PCI et la faillite de sa politique. Citations de Trotsky à l'appui et tout et tout.
En gros Cambadélis a expliqué que le mouvement sur lequel était fondé le lancement du MPPT existait bien, mais que ce n'est pas le MPPT qui le capterait, mais le PS.
Et qu'il fallait intervenir dans ce mouvement, qui était confirmé pour Cambadélis par le score remarquable du PS aux législatives de 1986, pour lutter au sein du PS contre les tendancesà sa destruction.
Il a donc constitué "convergences socialistes" sur la base matérielle qu'il tenait la direction de l'UNEF, avec sa publication " la lettre hebdo".
Mais franchement les alibis du type "entriste" ont fait long feu. Beaucoup de militants ex PCI ont pris leurs distanes plus ou moins vite, sauf ceux qui ont investi leurs compétences militantes dans l'appareil du PS (notamment à Paris) ou dans l'UNEF.
Dès 1988, Cambdélis était élu député.
Quant à mesurer sa dégénéresence, il faut avoir en tête que n°3 ou pas, Cambadélis était le pur produit d'un système d'appareil, l'appareil lambertiste. Et qu'il n'a donc pas eu beaucoup d'efforts à faire pour trouver une justification à son ralliement à la social démocratie, pour accéder à cette mangeoire que les années Unef lui avaient déjà fait miroiter.
L'étonnant, ce n'est donc pas la dégénérescence de Cambadélis. C'est la dégénérescence de la direction du PCI.
Le départ de militants trotskystes vers les bons postes que peuvent représenter des partis comme le PS n'était avec Cambadélis ni une nouveauté ni une surprise. Notons que les mouvements dans l'autre sens sont beaucoup moins fréquents.
Il ne s'agit donc pas de rendre systématiquement responsables les organisations politiques d'où sont issus ces transfuges. Pourtant, en l'occurence, la politique de l'OCI de l'époque pose quand même question.
Je me souviens avoir eu de nombreuses discussions avec des jeunes de l'OCI à la fin des années 70 et j'étais effaré par ce qu'ils disaient et surtout pensaient de la direction du parti socialiste. Ils étaient absolument acritiques. Pendant des années l'OCI ne voyait comme problème dans l'Union de la Gauche que la présence des radicaux de Gauche qui en faisait un Front Populaire plutôt qu'un Front Ouvrier. Mais toute critique de Mitterrand, par exemple, était exclue. La mention de son nom dans tout texte de l'OCI était suivie de "1er secrétaire du PS". Rien sur l'homme politique bourgeois, sur son passé en particulier dans les guerres coloniales.
Alors bien entendu, les vieux militants de l'OCI n'avaient probablement pas d'illusions sur Mitterrand mais ce n'était pas le cas de tous ses membres dont certains avaient une sympathie ou tout au moins une compréhension pour le PS. Alors, à jouer au plus malin, c'est le PS qui aura profité des tactiques machiavéliques de Lambert.
Sur Cambadélis, je crois me souvenir que dans les meetings de l'OCI il était présenté comme membre du PS. Mais peut-être que je confonds avec un autre. Tu peux me rafraichir la mémoire , Wolf ?