(titi @ lundi 27 juin 2005 à 15:30 a écrit :
eh bien justement, je trouve qu'on est déjà au-delà de ce système de bons, que le système bancaire tel qu'il existe ferait meme économiser la gestion de ces bons !
bien sur je ne dis pas que l'unité de compte a disparu, et d'ailleurs je pense qu'en société socialiste il existera encore une unité de compte.
mais pour tous les produits que l'on ne donnera pas de façon égalitaire, car les envies ne sont pas les memes pour tous (pour certains les bons vins, pour d'autres les livres), je pense que nous n'aurons pas grand chose à changer dans la façon de gérer les comptes
Il y a beaucoup de choses à préciser titi
1) Cela fait belle lurette que les pièces sonnantes et trébuchantes n'ont plus qu'une valeur fictive.Je m'explique : Auparavant la monnaie n'était pas seulement un moyen de circulation. Les pièces de monnaie étaient une marchandise comme les autres, c'est à dire une marchandise dont la valeur est la quantité de travail social moyen nécessaire à sa production:
La valeur des pièces en or était strictement proportionnelle à leur poids (Chapitre 3 et 4 du Capital)
Aujourd'hui Il est évident qu'un bout de papier sur lequel est marqué 500€ ne coute pas 500€ à l'Etat qui le produit!
La valeur du billet est donc purement fictive, totalement détachée de son côut de production.
2) Tu confonds argent et forme concretes de l'argentLes pièces, les billets, les chèques, les cartes de crédit, les virements bancaires, tout ça c'est de l'argent sous différentes formes.
Que l'on paie plus souvent la caissière en chèque ou en carte de crédit ne change strictement rien.
Dans tous les cas on reste dans un échange monétaire. C'est un échange qui est rendu possible en raison du caractère universel d'un moyen de paiement : l'argent.
3) L'argent est un rapport social. Marx l'a souligné, c'est ce rapport qu'il faut abolir et pas les pièces qui ne sont qu'une des formes dans lequel s'incarne ce rapport social.
4) Les bons de travail préconisés par Marx C'ets un jeu d'enfants à mettre en place techniquement.
Par contre la mise en place de ces bons est absolument incompatible avec le capitalisme et la monnaie.
Le principe du capitalisme :
On paie Le travailleur à sa valeur, comme n'importe quelle autre marchandise. C'est à dire à ce que coûtent la production et la reproduction de sa vie (alimentation, loyer, enfants)
Le principe des bons de Marx : Le travailleur obtient un droit à consommer proportionnel à ce qu'il produit, à ce qu'il apporte à la société. Le travailleur cesse d'être une marchandise. A la limite on ne sait même plus à combien se monte le cout de son existence.
Le rapport social capitaliste est aboli. Il n'y a plus d'exploitation.
Les bons ne sont plus de l'argent car il ne remplissent plus les mêmes fonctions que sous le capitalisme.