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Message Publié : 18 Fév 2005, 15:05
par Pascal
Dans la discussion sur les crimes de l'Eglise, Croquette dit :

a écrit :En 1941, comme les communistes et les socialistes avaient disparu du grand reich (emprisonnement, expériences, tortures, intimidations)


Effectivement, le mouvement ouvrier allemand a été brisé dès 1933, de nombreux militants sont enfermés dans les camps de concentration, d'autres ont été assassinés et d'autres se sont exilés...

Mais pourtant, en 1941/1942, il reste (hors des camps de concentration, où des militants communistes allemands méneront une action de résistance jusqu'en 1945) des militants communistes en Allemagne.

Ainsi, des rapports de la Gestapo, entre autre, témoignent d'une action communiste, certes minoritaire, dans l'Allemagne nazie :

En 1941, la répression s'intensifie en Allemagne. On compte 8.817 arrestations "d'antifascistes et opposants à la guerre" en juin, 10.693 en juillet, 10.131 en Août, 11.609 en septembre, 10.776 en novembre et 8.398 en décembre. Malgré la répression, des tracts sont régulièrement distribués dans la plupart des centres industriels d'Allemagne. La gestapo recense ainsi avoir saisi 3.797 publications anti-fascistes en juillet 1941, des chiffres similaires en août et septembre, mais ce chiffre monte à 10.227 en octobre 1941. Un tract diffusé à Berlin indique : "La guerre de Hitler n'est pas votre guerre. Mettez fin à cette guerre de riches ! La défaite d'Hitler est votre victoire ! Malgré la terreur hitlérienne, le KPD vit !". A Breslau (Wroclaw aujourd'hui), en septembre, on trouve des inscriptions comme "Contre Hitler, pour la paix et la liberté !", "Renverser Hitler signifie la liberté et la paix" ou "Hitler assassin de nos pères et de nos fils".

Souvent, des militants du KPD s'unissent avec d'autres antifascistes pour mener leur action, parfois aussi du sabotage des armes destinées au front, comme à l'usine "Deutschen Waffen-und Mutinionsfabriken AG" à Berlin. Toujours à Berlin, d'anciens rédacteurs de la "Rote Fahne" publient à partir de l'automne 1941 le journal "Die Innere Front" (Le Front Intérieur) avec pour sous-titre "Pour une nouvelle et libre Allemagne". Certains numéros spéciaux de ce journal seront diffusés en polonais, russe, tchèque et français vers des prisonniers et travailleurs forcés. Le 4 février 1942, 200 militants d'entreprise du KPD sont arrêtés par la Gestapo.

A Dresde, en 1942, un rapport de la gestapo indique que les slogans suivants ont été peints sur des murs de la ville "Le peuple a faim, les riches (Bonzen) s'engraissent" ; "les riches s'engraissent", etc... à Rostock-Marienehe, dans l'usine d'avions Heinkel, des slogans comme "Celui qui croit Hitler et Göhring, c'est qu'on lui a volé son cerveau", "Nous avions lutté pour la liberté et le pain, nous avons les chaînes et faim" sur plusieurs portes, ainsi que des dessins symbolisant le marteau et la faucille. A Berlin, la Gestapo note la présence de plusieurs inscriptions avec des "slogans communistes" ou le mot "paix" sur des murs d'habitation ou dans les cages d'escaliers, ainsi qu'à la gare. Le slogan "Marteau et Faucille, la mort de Hitler ! Vive l'URSS, l'Armée Rouge et Staline" est cité comme exemple.

Toujours en 1942, huit ouvriers de la zone industrielle de Neuenbrandenburg (désignés comme "'anciens adhérents du KPD ou d'autres organisations de gauche") sont arrêtés pour avoir tenu des "discours communistes" sur leur lieu de travail. A Dormund également, huit personnes "majoritairement d'anciens membres du KPD" sont arrêtés pour avoir "influencé leurs camarades de travail dans un sens défaitiste".

Voilà ce sont juste quelques exemples, tirés du livre "Geschichte der Deutsche Arbeiterbewegung, Band 5", qui montrent que, malgré la répression, le KPD continuait d'avoir une activité en Allemagne en 1941-1942.

Message Publié : 18 Fév 2005, 17:55
par Crockette
Merci pour les infos Pascal, je pensais pas que les militants communistes étaient encore là à ce point, en 1941.

Cela dit il est vrai que Hitler a eu des opposants aussi chez les bourgeois catholiques, des oppositions moins virulentes mais efficaces.

Hitler en 1941 avait besoin du peuple entier derrière lui et se mettre les bourgeois catholique de l'ouest du Reich, à dos, c'était un danger.

Donc officiellement Hitler a demandé l'arrêt des expériences sur les enfants handicapés.