Une remarque pour Wolf, qui je le maintiens, est toujours aussi épatant.

Il veut que ce soit moi qui lui explique comment D-L calculent leurs chiffres. Soit, mais il peut aussi lire leurs travaux, tout est très bien décrit.
Mais ces chiffres, de toutes façons, ils les récuse par avance : les comptabilités des entreprises sont bidonnées, les chiffres du PIB sont des fourre-tout, les taux de croissance sont illusoires, etc. Très bien. A ce moment-là, on tire les conclusions d'une main, et l'échelle de l'autre : il est impossible de raisonner à partir des chiffres de l'économie capitaliste (après tout c'est une position qui se défend, même si je pense qu'elle est stérile). Gros avantage : on peut dorénavant raconter tout ce qu'on veut sur l'évolution de l'économie, sans risquer d'être contredit par les faits.
C'est d'ailleurs grosso modo l'attitude de Lucky : les chiffres, je m'en fous. S'il fait avec la politique comme avec l'économie, ça lui permettra de rédiger un commentaire sur les prochaines élections sans devoir attendre les résultats.
Mais Wolf, qui ne doit pas avoir envie d'adopter cette position caricaturale, préfère produire des chiffres... pour lesquels il se révèle beaucoup, beaucoup moins regardant que pour ceux des autres. A tel point que les "taux de profit" auxquels il fait confiance (parce qu'ils semblent appuyer sa thèse) sont respectivement des taux de marge et des parts de profits. C'est-à-dire des choses très jolies et très intéressantes, mais pas des taux de profit.
Alors, c'est bien de faire profession de précision et de la rigueur, mais alors, que ce ne soit pas deux poids deux mesures.