communiqué du GET

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par pelon » 03 Mai 2003, 07:51

CITATION (clavez @ samedi 3 mai 2003, 06:32)dans les grandes lignes ce que tu dis me va. Que ce que j'évoque soit du domaine de la dépravation politique, pour sûr. N'empêche que j'ai vu beaucoup de petit groupe où, au bout du compte, les discussions tournait, de fait, sur des pb d'ego, et donc de question de pouvoir.
[/quote]
Oui, beaucoup de problèmes d'égo et de pouvoir ... tout petit, vu la taille des groupes. Bien entendu, la taille d'un groupe n'est pas criticable en soi. Dans les années 30, les groupes trotskystes qui se sont créés, petits, luttaient contre le courant dans des conditions difficiles (et dangereuses).
Il n'empêche que Trotsky voyait le problème que représentait leur taille mais surtout leur composition sociale. Dans les circonstances de reflux de l'époque, les petits bourgeois qui rejoignaient les organisations ne manquaient pas de qualités. Ils comprennaient ce que représentaient la social-démocratie ou le stalinisme et ne manquaient pas de courage. Pourtant, ils n'étaient pas non plus sans défauts : prétentions intellectuelles pas toujours justifiées, gout pour le caudillisme (pour parler comme les latinos) manque de professionnalisme (il y a des anecdotes incroyables), gout pour l'aventurisme ... Bien entendu ils n'avaient pas tous ces défauts et chacun n'avait pas tous les défauts que je donne en exemple mais Trotsky qui connaissait bien le parti bolchévik savait qu'il n'avait pas là des organisations de combat. Il ne cessera, pendant des années, de discuter avec les différents groupes pour leur expliquer que gagner des ouvriers était une question de survie. Il ne s'agissait pas pour lui que d'une question de nombre mais aussi de nature. On n'est pas maître de la période et il peut être très difficile de recruter. Par contre, on est maitre de la politique que l'on mène et on peut décider (ou non) de diriger l'essentiel de ses forces vers le travail ouvrier. C'est ce que Barta a mis en application plus tard.
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Message par Louis » 03 Mai 2003, 13:41

je suis "en partie" d'accord avec toi : pas de politique révolutionnaire communiste sans etre implanté dans "la classe". Maintenant je considére que les conceptions de barta "tordent le baton dans l'autre sens" et débouchent si on y prend garde vers un ouviérisme que l'histoire des organisations marxistes condamnait tout aussi que la tendance inverse.

Le probleme n'est pas de s'implanter "uniquement" dans la classe. On doit aussi avoir des intellectuels, des jeunes qui ne travaillent pas encore (des lycéens, des étudiants, etc) D'ailleurs, lutte ouvriere n'est pas implanté, loin de la, que dans la classe ouvriere ! Mais par contre, elle ne fait aucun travail pour constituer des réseaux de véritables intellectuels révolutionnaires et se désole ensuite du fait que ces intelectuels sont organiquement rattrapés par la bourgeoisie !
Louis
 
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Message par pelon » 03 Mai 2003, 14:22

CITATION (LouisChristianRené @ samedi 3 mai 2003, 14:41)je suis "en partie" d'accord avec toi : pas de politique révolutionnaire communiste sans etre implanté dans "la classe". Maintenant je considére que les conceptions de barta "tordent le baton dans l'autre sens" et débouchent si on y prend garde vers un ouviérisme que l'histoire des organisations marxistes condamnait tout aussi que la tendance inverse.

Le probleme n'est pas de s'implanter "uniquement" dans la classe. On doit aussi avoir des intellectuels, des jeunes qui ne travaillent pas encore (des lycéens, des étudiants, etc) D'ailleurs, lutte ouvriere n'est pas implanté, loin de la, que dans la classe ouvriere ! Mais par contre, elle ne fait aucun travail pour constituer des réseaux de véritables intellectuels révolutionnaires et se désole ensuite du fait que ces intelectuels sont organiquement rattrapés par la bourgeoisie ![/quote]
Mais Trotsky aussi tordait le baton car il savait les réticences, les difficultés de nombre de militants pour faire ce travail dans la classe ouvrière. Dans les autres milieux (étudiant par exemple) il n'y avait pas le même problème. (Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas recruter parmi eux.)
Ensuite, une organisation trop influencée par la petite bourgeoisie peut se déformer.
pelon
 
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Message par Louis » 03 Mai 2003, 15:12

CITATION une organisation trop influencée par la petite bourgeoisie peut se déformer[/quote]

Forcément... Mais ce n'est pas le seul risque possible... Et ça ne change rien au fait d'avoir en son sein une équipe d'intellectuel (forcément la composition majoritaire de ce groupe va être petite bourgeoise) De fait, la "déformation" que va subir cette équipe ne sera pas essentielement du aux mesures "protectrices" (ce qui ne veut pas dire qu'on ne dois pas en prendre) de l'organisation, mais aux développements "hic et nunc" de la lutte de classe
Louis
 
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Message par Barnabé » 04 Mai 2003, 05:53

Evidemment, une organisation révolutionnaire recrute parmi les intellectuels, étudiants, etc. d'une part parce que c'est souvent plus facile (accès aux idées, temps libre...) d'autre part parce que c'est une nécessité pour une telle organisation d'avoir des militants extérieurs pour assurer le boulot sur les secteurs de boîte.
Mais des militants révolutionnaires même issus de la petite-bourgeoisie doivent avoir pour préoccupation l'intervention politique dans et en direction de la classe ouvrière car nos idées n'ont de sens que si elle correspondent à une intervention réelle dans les luttes ouvrières. Cela évidemment a tout quelques implications sur la composition des organisations. Il faut qu'il y ait des militants ouvriers pour qu'il puisse y avoir de réels interventions politiques sur des boites. Et du reste on voit mal comment une politique révolutionnaire pourrait s'élaborer indépendamment d'un lien le plus étroit possible avec la classe ouvrière.
Cela n'est pas non plus qu'une question de composition des organisations, mais c'est aussi celle de mener une politique volontariste dans ce sens.
Barnabé
 
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Message par alex » 07 Oct 2004, 12:48

(GET @ a écrit :
En 1972, suite à la parution d'une brochure (Jacques Roussel, Les Enfants du Prophète, Editions Spartacus) faisant de LO le prolongement de l'UC et reprenant sa version de la grève Renault d'avril-mai 1947, Barta avait publié une Mise au point: «Sous la plume de Roussel transparaît une version du passé qui est celle des dirigeants de Lutte ouvrière qui prétendent continuer sans Barta (tout en s'appropriant ses actions et ses écrits) ce que Barta leur a soi-disant enseigné». Barcia (Hardy) avait alors répondu par un texte qui rayait Barta de l'histoire et dont la bassesse avait amené Louise Barta (Irène) à réagir. (...)

(...)Irène dément eu le rôle que lui prête R. Barcia dans les débuts de Voix ouvrière. Avec quelques anciens de l'UC, elle a soutenu des camarades alors jeunes malgré ses réserves et ses désaccords, refusant tout rôle politique (elle dactylographiait les tracts) Comme tous les anciens de l'UC, à l'exception de Pierre Bois et de sa compagne, elle a par la suite rompu avec Hardy et Voix ouvrière en déplorant le caporalisme et la vulgarité de ses méthodes.


Le GET doit faire erreur car Irene ayant rompu en 1972, Voix ouvrière n'existe plus.


a écrit :
Impossible, enfin, de ne pas citer l'impudente fin de non recevoir de Pierre Bois à Barta à qui, en 1965, il avait proposé une collaboration, semble-t-il sans l'aval de Hardy: «Après avoir rediscuté des dates de réunion du Comité de rédaction, nous n'avons pu trouver d'autre jour que le samedi matin qui puisse convenir à chacun. Je regrette beaucoup que ce détail important soit un obstacle à ta collaboration» (Pierre Bois à Barta, 2 mars 1965, Lettres à un jeune… p.36). «Je suis prêt à examiner toute proposition qui permettrait une collaboration efficace» répondit Barta, «Mais plutôt que des obstacles matériels, ce sont, je crois, des obstacles politiques qui empêchent cette collaboration» (Barta à P. Bois, 11 mars 1965, Lettre…, p.36). Courrier resté sans réponse.


Une question :
pourquoi imposer à Barta de se réunir le samedi matin alors qu'il est instituteur et donc dans l'impossibilité de le faire; Cela ressemble a une proposition dont on connait déjà la réponse à l'avance, non ?
Pourquoi il était impossible de se réunir à un autre moment (le samedi après-midi, le dimanche) pour s'adjoindre les qualités exceptionnelles de Barta ?
La sortie de la presse ne pouvait -t-elle pas être reportée sur un autre jour, comme cela s'est déjà passé pour la Lutte Ouvrière ?
Est-ce que Barta devait démissionner de l'"Education Nationale" pour se trouver un boulot où il ne travaillerais pas le samedi matin ?
alex
 
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Message par alex » 07 Oct 2004, 12:57

(GET @ a écrit :Leur proposer de rejoindre la LCR ? Bien sûr et certains le feront. Mais pas tous, pour un tas de raisons. L'idée d'une initiative visant à rassembler dans un être politique nouveau tout ce qui peut l'être à l'extrême-gauche me semble plus que jamais d'une urgente actualité et la perspective des forums en septembre bien tardive.

Richard Moyon, 3 juin 2002.


J'avais déjà posé la question mais elle est restée sans réponse et je n'ai rien trouvé sur le site de cinquième zone :
Est-ce que Richard Moyon a rejoind la LCR avec Cinquième Zone; Sur le forum quelqu'un de la Ligue a dit qu'ils avaient une revue dans les banlieues...
Personnellement je l'ai vu avec un autocollant de la ligue lors d'une manif :
alors sympathisant ou militant ?
alex
 
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Message par com_71 » 07 Oct 2004, 13:32

(alex @ jeudi 7 octobre 2004 à 13:48 a écrit :

a écrit :
Impossible, enfin, de ne pas citer l'impudente fin de non recevoir de Pierre Bois à Barta à qui, en 1965, il avait proposé une collaboration, semble-t-il sans l'aval de Hardy: «Après avoir rediscuté des dates de réunion du Comité de rédaction, nous n'avons pu trouver d'autre jour que le samedi matin qui puisse convenir à chacun. Je regrette beaucoup que ce détail important soit un obstacle à ta collaboration» (Pierre Bois à Barta, 2 mars 1965, Lettres à un jeune… p.36). «Je suis prêt à examiner toute proposition qui permettrait une collaboration efficace» répondit Barta, «Mais plutôt que des obstacles matériels, ce sont, je crois, des obstacles politiques qui empêchent cette collaboration» (Barta à P. Bois, 11 mars 1965, Lettre…, p.36). Courrier resté sans réponse.


Une question :
pourquoi imposer à Barta de se réunir le samedi matin alors qu'il est instituteur et donc dans l'impossibilité de le faire; Cela ressemble a une proposition dont on connait déjà la réponse à l'avance, non ?
Pourquoi il était impossible de se réunir à un autre moment (le samedi après-midi, le dimanche) pour s'adjoindre les qualités exceptionnelles de Barta ?
La sortie de la presse ne pouvait -t-elle pas être reportée sur un autre jour, comme cela s'est déjà passé pour la Lutte Ouvrière ?
Est-ce que Barta devait démissionner de l'"Education Nationale" pour se trouver un boulot où il ne travaillerais pas le samedi matin ?
De deux choses l'une, soit tu sais faire tourner les tables, soit tu ne peux demander des précisions qu'à Hardy (qui se fera naturellement un plaisir de te répondre), dernier protagoniste vivant connu de ce passionnant épisode.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par artza » 07 Oct 2004, 18:52

Quoi que l'on puisse penser de la démarche de P. Bois, de la répose de Barta et de l'issue de cet échange épistolaire le fait est que Barta a renoncé à l'activité politique avec Bois (était-elle possible?) et avec d'autres.
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Message par alex » 08 Oct 2004, 14:08

(rojo dans le fil sur Barta @ a écrit :C'est pas un problème de curiosité et tu as le droit de te renseigner.


(com71 @ a écrit :De deux choses l'une, soit tu sais faire tourner les tables, soit tu ne peux demander des précisions qu'à Hardy (qui se fera naturellement un plaisir de te répondre), dernier protagoniste vivant connu de ce passionnant épisode.


C'est une manière comme une autre de botter en touche pour ne pas répondre :(
Tant pis re :(

P.S. : Arlette n'est pas décédée, elle était déjà militante de Voix Ouvrière en 1965 !
Je suppose que tous les militants de l'époque ont été tenu informé de la proposition de collaboration de Barta.
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