Communisation

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par logan » 28 Jan 2006, 19:52

(Patlotch a écrit :Sans entrer dans le vaste débat que la gauche italienne avec Bordiga a eu le mérite de pousser à ses limites avant que Camatte ne "quitte ce monde" invariablement, cette distinction entre parti historique et parti comme organisation est capitale, si j'ose dire, comme fut d'actualité, dans la période "programmatique" close depuis trente ans, celle entre "dictature du prolétariat" et "dictature du parti", comme représentant la classe.

Toute analyse, tout discours, toute stratégie, toute polémique... qui prennent pour les intérêts du prolétariat ceux d'une organisation, pour débat essentiel celui entre organisations, pour critère d'analyse historique ce qu'ont fait les organisations... en lieu et place d'une analyse de la contradiction capital-prolétariat du point de vue des prolétaires et de ce qu'ils ont fait, avec ou sans ladite organisation, jusqu'à justifier que le parti tire sur les ouvriers qui ne sont pas dans sa ligne quand ils se battent en fonction de leurs intérêts immédiats avec une certaine pertinence de fond... de telles analyses (le mot est excessif) ne peuvent pas se réclamer de l'héritage de Marx comme théoricien de la révolution communiste, mais seulement des organisations du mouvement ouvrier (ou prétendues telles) dans ce qu'elles ont cru bon de faire, au nom du prolétariat et du "marxisme", ou respectivement du "marxisme-léninisme" ou du "marxisme-révolutionnaire" ou de "l'ultra"... (on trouve toujours plus ultra que soi, c'est un sport militant, et comme chez Darty, si c'est moins cher, on rembourse) et de toutes étiquettes ayant existé ou qui seront créées (et dûment inventoriées pour le plus grand plaisir ego-révolutionnaire des militants dartystes).

Un critère décisif de l'intérêt d'un débat, c'est la place qu'y tiennent les considérations sur la contradiction capital-prolétariat dans les conditions actuelles, du point de vue prolétarien (et non partisan), et partant, l'analyse théorique des "conditions déterminées" dans lesquelles les révolutionnaires peuvent intervenir. Le reste, pour aussi concret et immédiat qu'il puisse apparaître, ne pourrait bien être, hors la situation d'une lutte particulière, que mauvaise littérature, c'est-à-dire littérature de parti au sens d'organisation, avec les interminables polémiques entre prétendants à la meilleure représentation de la classe, qui, pour l'essentiel, s'en fout, et qui, en ceci, a bien raison, car ce n'est pas ce qui détermine le cours quotidien de la lutte, ni son aboutissement.


N'est-ce pas un peu simpliste?
logan
 
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Message par shadoko » 28 Jan 2006, 20:00

a écrit :
Par conséquent, des "conditions...", on peut en avoir une idée, quand on s'en donne la peine.

Des conditions qui permettent de mettre en avant la gratuité des soins dentaires pendant les "100 premiers jours"? Non, certainement pas. Pas plus qu'on ne peut demander à quelqu'un de certifier qu'il va pleuvoir à 9h32 dans quinze jours à Plouménec, et que le savoir découle d'une analyse du climat mondial sur le siècle.

a écrit :
Il n'existe pas pléthore d'analystes sérieux du capital, de son économie politique actuelle, qui s'inscrivent dans la perspective communiste, révolutionnaire, pour qu'on puisse se passer de leurs travaux.

Ça, c'est bien vrai. Malheureusement, j'ai peur que nous n'ayons pas la même définition de "sérieux".
shadoko
 
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Message par Patlotch » 28 Jan 2006, 20:09

[quote=" (logan @ samedi 28 janvier 2006 à 19:52"]
N'est-ce pas un peu simpliste?
Admettons que ce soit présenté de façon simple et tranchante.

La question est de renverser la perspective, entre intérêts du prolétariat et intérêts boutiquiers. On peut observer et discuter de trois choses :

1) l'attention qu'une organisation donnée prête à ne pas être un but en soi, à ne pas prétendre être la classe ou connaître à sa place les intérêts, pour lui fourguer sa propagance extérieure à son activité face au capital;
2) la place qu'elle donne aux considérations théoriques sur le cours du capitalisme et de ses contradictions pour définir son intervention;
3) la question de l'organisation au sens de modalités pratiques de l'intervention révolutionnaire (et pas nécessairement de structures, de formes institutionnalisées); une lutte donnée se donne des formes d'organisation dans lesquelles interviennent des organisations au sens de structures partisanes, ce n'est pas la même chose.

Le rapport entre ces éléments est significatif, dans les luttes actuelles. Il prête peu à rêver du "grand parti ouvrier", dont les bases historiques se sont effondrées dans la restructuration du capital.
Patlotch
 
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Message par Gaby » 28 Jan 2006, 20:13

(Patlotch @ samedi 28 janvier 2006 à 20:09 a écrit :
(logan @ samedi 28 janvier 2006 à 19:52 a écrit : N'est-ce pas un peu simpliste?

Admettons que ce soit présenté de façon simple et tranchante.

La question est de renverser la perspective, entre intérêts du prolétariat et intérêts boutiquiers.
:sygus:
Gaby
 
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Message par Patlotch » 28 Jan 2006, 20:18

(shadoko @ samedi 28 janvier 2006 à 20:00 a écrit :
a écrit :
Par conséquent, des "conditions...", on peut en avoir une idée, quand on s'en donne la peine.

Des conditions qui permettent de mettre en avant la gratuité des soins dentaires pendant les "100 premiers jours"? Non, certainement pas. Pas plus qu'on ne peut demander à quelqu'un de certifier qu'il va pleuvoir à 9h32 dans quinze jours à Plouménec, et que le savoir découle d'une analyse du climat mondial sur le siècle.


L'enjeu de ce fil est sûrement au niveau de telles considérations, puisqu'au bout du compte, c'est le type d'argument que tu utilises pour le trouver "délirant" et nous inviter à "redescendre sur terre"

a écrit :
a écrit :
Il n'existe pas pléthore d'analystes sérieux du capital, de son économie politique actuelle, qui s'inscrivent dans la perspective communiste, révolutionnaire, pour qu'on puisse se passer de leurs travaux.

Ça, c'est bien vrai. Malheureusement, j'ai peur que nous n'ayons pas la même définition de "sérieux".


Je ne demande pas mieux que de connaître ce que toi, tu considères comme "sérieux" en la matière. Tu dois avoir en tête des références, non ?

*

Les polémiques d'évitement, c'est pas spécialement ma tasse de thé.
Patlotch
 
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Message par manu31 » 28 Jan 2006, 20:47

Bon Patlotch, quelques questions simples:

-A quelles conclusions tes analyses sur la communisation t'emmènent-elles sur les orgas révolutionnaires de ce pays? Avec quoi es-tu d'accord? Que leur reproches-tu?

-Question qui en découle: si l'un de ces orgas te satisfais, pourquoi n'y milites-tu pas? Si aucune d'entre elles ne te satisfait, pourquoi ne crées-tu pas la tienne?
manu31
 
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Message par shadoko » 28 Jan 2006, 20:53

a écrit :
Je ne demande pas mieux que de connaître ce que toi, tu considères comme "sérieux" en la matière. Tu dois avoir en tête des références, non ?

Des références sur quel sujet?
shadoko
 
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Message par Gaby » 28 Jan 2006, 20:56

(shadoko @ samedi 28 janvier 2006 à 20:53 a écrit :
a écrit :
Je ne demande pas mieux que de connaître ce que toi, tu considères comme "sérieux" en la matière. Tu dois avoir en tête des références, non ?

Des références sur quel sujet?
Rien que le fait qu'il te demande un bouquin en définissant aussi vaguement le sujet, ca te prouve le "sérieux"... :hinhin:
Gaby
 
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Message par Patlotch » 29 Jan 2006, 02:21

Ce qui est passionnant, c'est qu'au bout du jeu du plus con, les sieurs Gaby et Shadoko, sur le fond, n'ont rien à dire. Ils n'ont que des tactiques d'évitement et quelque basse provoc (je ne parle pas du spécialiste d'avant-garde du genre, Manu31)

Je parle d'eux en tant qu'individus singuliers appartenant à une classe, et non comme définis par un encartement (encartage ?), une esprit qui les rassure et leur épargne de penser par eux-mêmes, puisqu'ils se posent là, sans rien avoir à dire, comme dispensés de débat : hors-sujets labellisés.
Patlotch
 
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Message par Gaby » 29 Jan 2006, 02:56

Tu me rappelles un mec rencontré à une vente. Je me permets de raconter rapidement.
On discutait calmement avec ce quelqu'un qui est venu vers nous. Le type avait tout compris. La bourgeoisie mène le monde à la faillite, les guerres qui se multiplient s'expliquent par le pourrissement du capitalisme, la classe ouvrière est la seule qui puisse révolutionner la production, etc. Il nous a tout sorti. Il était meilleur que toi par contre, il avait lui compris que pour changer le monde, il faut défendre ses idées et donc se faire comprendre par ses interlocuteurs (car quand on écrit comme on se touche, c'est finalement très égoiste - parole de repenti). Finalement le copain a fini par dire : "mais t'as tout pigé, pourquoi tu t'organises pas et tu nous files pas un coup de main ?". Et il est parti sur un "oh bof", avec un sourire.

Manu31 ici, il joue le rôle du copain. Il te pose une question essentielle : à part de la "recherche" en jonglant avec des concepts, quelle pratique ? C'est finalement un truc de base, pour celui qui a compris que le premier enseignement de Marx, c'est que le commentaire de la société n'est rien sans essayer de la transformer. Et toi qu'est ce que tu y vois ? De la malice. Je crois pas que Manu jouait dans le même registre moqueur que moi. Laisse tomber...
Gaby
 
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