La sécu, conquête ou pas conquête.

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par lavana » 04 Déc 2003, 09:41

a écrit :D'où il ressort que LO n'avait pas compris que le plan du gouvernement n'est justement pas de poursuivre la politique antérieure, mais de passer à une nouvelle étape : privatiser et démanteler


Stef, c'est une interprétation excessivement polémique du style pédagogique de l'article de LO.

a écrit :Que pour LO, la présence de syndicalistes (en fait il y a aussi le PS) est accessoire. Pour CPS tout à l'inverse, la présence des dirigeants FO et CGT est essentielle : le gouvernement a besoin de leur soutien pour casser la SS.
Problème d'orientation, là : combat contre les directions syndicales, le PS, le PCF ou pas.


Puisqu'on a quitté ce point d'histoire qui m'intéressait , à savoir : la lutte pour la Sécu, mythe syndicalo-politique ou réalité du combat de la classe ouvrière ? et que nous sommes passés aux choses concrètes.

Si j'ai bien compris, il faut interpeller les directions syndicales sinon cela revient de fait à collaborer avec elles et le gouvernement, ne serait-ce que parce que LO/LCR(de manières différentes) les "laisseraient tranquilles" en n'exigeant rien d'elles ?

Ne pas mener la politique de CPS(adresser des motions aux directions syndicales) c'est finalement de la collaboration de classe ?

Déjà pour le mouvement du printemps vous mettiez toutes les autres organisations (syndicales ou politiques)dans le même grand sac de la trahison.

a écrit :Mais cette fois, c’est l ‘évidence, se sont affrontés une grande partie du prolétariat et de la jeunesse au compte de l’ensemble de ceux-ci et le gouvernement du grand capital, de la réaction noire. A supposer que les travailleurs participants à ces mouvements n’en aient pas eu conscience, il fallait le leur montrer. Mais c’est le contraire qui fut fait : au fur et à mesure que se sont succédées les manifestations, les mots d’ordre contre le gouvernement pour le chasser se sont multipliés. Par contre, les Blondel, Viannet, Le Nouanic, Jospin, Hue et leurs flancs-gardes de Lutte Ouvrière, de la LCR, du Parti des Travailleurs ont fait tout ce qui leur était possible pour empêcher que s’engage le combat ouvert contre le gouvernement Chirac-Juppé pour le vaincre et le chasser.

Le mouvement de  printemps 2003
Article paru dans Combattre pour le socialisme n°13 de septembre 2003
lavana
 
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Message par stef » 04 Déc 2003, 11:03

a écrit :Le rapporteur a naturellement lu le rapport Chadelat...

La preuve c'est qu'il n'en est question nulle part. Ni avec le MOT ni du point de vue du CONTENU (privatisation de l'assurance-maladie).
Je rappelle que c'est CE rapport qui sert en fait de feuille de route au conseil pour l'avenir de la SS et pas une lubie arbitraire.
Et si c'était un problème de "pédagogie" comme le dit Lavana, il faudrait parler d'erreur compréhensible. Le problème est que le contenu du rapport CLT comme de l'article parlent d'autre chose : l'offensive contre les remboursements va se poursuivre, etc. Au lieu d'éclairer travailleurs et militants, on masque l'enjeu, on en fait une question parmi d'autres.
Or l'enjeu est énorme. Ainsi Le Monde indique que la question d'un remaniement gouvernemental se pose en relation avec cette "réforme".
Et puis. Si j'explique à un travailleur "Chirac-Mattéi veulent privatiser l'assurance-maladie" (ce qui est vrai), n'est ce pas mille fois plus "pédagogique" que tout ce que j'ai cité ?

a écrit :Il serait quand même bon de savoir qu'en règle générale les dirigeants syndicaux s'en tapent complètement, de ce "qu'exigent " les uns ou les autres....

C'est faux et ce n'est pas le problème.

Pas le problème. Moi la question que je me pose c'est : qu'est ce qui serait nécessaire pour portéger nos acquis ? Et à cette étape, c'est évidemment tout faire pour que l'opération d'association des organisations syndicale à la casse de la SS n'aie pas lieu. Ca ne règle pas tout, mais c'est un début.

Faux. Il est bien évident que vus les scores électoraux prévisibles de LCR-LO une prise de position conjuguée à une intervention dans les organisations syndicales sur cette question aurait un écho important en leur sein.


Mais on peut inverser la question. J'ai dit ce que faisait CPS à sa mesure en défense de l'assurance-maladie. Que fais-tu, toi, Com ? Que fait ton organisation ?
J'ai déjà posé la question : pas de réponse. Penses tu donc que cette question ne mérite aucune intervention à cette étape (ce qu'indiquerait d'ailleurs le fait d'écrire que la présence des directions syndicales dans ce conseil est "accessoire") ?


Je rappelle quand même que lors de l'affaire des retraites la LCR et LO avaient pondu un communiqué sur le Conseil d'Orientation des retraites assez correct en soi. Le problème est qu'il n'a servi à aucune intervention réelle sur cet axe et que de toutes façons c'était déjà trop tard. Or Mattéi s'y prend exactement comme Fillon (il l'a même dit lui-même). Donc soit ce communiqué était faux, soit la même méthode doit être aujourd'hui appliquée. Mais correctement.
stef
 
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Message par pelon » 04 Déc 2003, 13:51

(stef @ mardi 2 décembre 2003 à 19:14 a écrit :

Mais je te rappelle quand même que ce n'est pas CPS mais bien LO qui a expliqué que somme toute Thibault n'avait pas grand chose à se reprocher après mai-juin 2003. Ca c'est pour ta mémoire qui m'a lair de fatiguer.

cela n'est pas ce que nous disons. Au contraire, nous pensons que beaucoup surestiment la direction CGT et que lui demander (pour lui imposer il faut d'autres moyens) de déclencher la grève générale, en eut-elle été capable, ce dont je doute, en particulier dans le privé, c'est demander du lait à un bouc. Voilà ce que nous écrivions cet été :

a écrit :
D'autres en ont tiré de l'amertume à l'égard de la CGT, accusant explicitement son secrétaire général, Thibault, de porter une responsabilité déterminante dans le fait de ne pas avoir appelé ouvertement à la grève générale. Mais la direction de la CGT ne mérite ni tant d'honneur ni tant d'indignité. 
La CGT est, comme les autres confédérations, un syndicat réformiste. Pas plus que les autres, elle n'a pour perspective la confrontation radicale de la classe ouvrière avec la bourgeoisie et son Etat. C'est une perspective qu'elle rejette au contraire, intégrée qu'elle est dans l'Etat de la bourgeoisie et dans ses institutions. Sa direction peut être plus ou moins radicale dans son langage et dans ses propositions suivant les circonstances, mais elle ne vise pas la mobilisation générale du monde du travail sur le terrain de ses intérêts fondamentaux. Et, lorsque cela se produit, elle freine des quatre fers. 
La CGT a fondamentalement les mêmes limites que les syndicats dont la direction assume ouvertement la collaboration avec l'Etat de la bourgeoisie, comme la CFDT ou aussi FO. La principale différence réside dans le fait que la CGT compte dans ses rangs bien plus de militants et qui sont bien plus sensibles aux aspirations des travailleurs qui les entourent et qu'en conséquence, la politique et même la tactique choisies par sa direction dans une lutte donnée ont bien plus d'importance pour le développement de cette lutte que ce que disent et font la CFDT, FO, sans même parler de SUD. 
La CGT n'a pas mis consciemment tout en oeuvre pour favoriser la généralisation de la grève, et c'est le moins qu'on puisse dire. Dans certains secteurs, comme la RATP ou chez les cheminots, à certains moments, notamment les jours qui ont suivi le 13 mai, elle s'est franchement opposée à ceux qui proposaient de prolonger la journée nationale par des grèves reconductibles. Par ailleurs, alors qu'en 1995, la CGT avait fait sien l'objectif du retrait pur et simple du plan Juppé, cette fois-ci, elle ne s'est fixé pour objectif que « de nouvelles négociations » pour « une autre réforme ».
Tout cela a compté, bien sûr, et a pesé sur les consciences, à commencer par celle des militants de la CGT eux-mêmes. Les ambiguïtés dans l'objectif fixé et les atermoiements dans l'action ont été des freins pour l'élargissement de la grève, à l'intérieur en tout cas du service public. 
pelon
 
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Message par Friedrich » 04 Déc 2003, 14:33

a écrit :D'autres en ont tiré de l'amertume à l'égard de la CGT, accusant explicitement son secrétaire général, Thibault, de porter une responsabilité déterminante dans le fait de ne pas avoir appelé ouvertement à la grève générale. Mais la direction de la CGT ne mérite ni tant d'honneur ni tant d'indignité.


Si ça, ce n'est pas dire que "somme toute Thibault n'avait pas grand chose à se reprocher après mai-juin 2003.", je ne sais plus faire le lien entre les mots et leur sens.

a écrit :La CGT est, comme les autres confédérations, un syndicat réformiste. Pas plus que les autres, elle n'a pour perspective la confrontation radicale de la classe ouvrière avec la bourgeoisie et son Etat. C'est une perspective qu'elle rejette au contraire, intégrée qu'elle est dans l'Etat de la bourgeoisie et dans ses institutions.


Dont acte, c'est la réalité de la politique de sa direction. Cela signifie-t-il que nous renonçons à faire de la CGT un syndicat révolutionnaire ? La CGT sera, est, a été réformiste ? Cela signifie-t-il que nous renonçons à défendre notre politique dans la CGT ?

Le mot d'ordre de "dirigeants, appelez à la grêve générale" n'a d'autre fonction que de définir la politique nécéssaire du point de vue des intérêts des travailleurs que nous menerions à la place de Thibault et de permettre aux syndiqués et travailleurs qui veulent voir cette politique mise en oeuvre de se regrouper autour de nous pour au final créer le rapport de force qui permet d'imposer à la direction de la CGT, un politique juste. Car ce qui est certain, c'est que jamais les travailleurs ne se mobiliseront sur la ligne politique de Thibault quel que soit la gymnastique à laquelle se livreront ceux qui souhaitent mobiliser sur sa ligne. Puisque comme l'article de LO le précise, la ligne politique de Thibault vise à la démobilisation.

Il serait bon de lire ce texte fondamental de Trotsky sur le travail dans les syndicats : http://www.marxists.org/francais/trotsky/o...8/19400800.html

Le mot d'ordre "indépendance complète et inconditionnelle des syndicats vis-à-vis de l'Etat capitaliste" que Trotsky propose de défendre y compris dans des syndicats corporatistes et totalitaires (c'est à dire bien plus intégré dans l'état bourgeois que ce que n'est la CGT à ce jour) prend la forme particulière dans le cas de la défense de la sécurité sociale de " la confédération CGT doit quitter le haut-conseil de l'assurance-maladie. ".

Soit on renonce et on s'adapte à l'appareil syndical, soit on défend une politique révolutionnaire dans le syndicat contre l'intégration toujours plus étroite du syndicat avec l'état bourgeois.
Friedrich
 
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Message par pelon » 04 Déc 2003, 14:51

(Juju @ jeudi 4 décembre 2003 à 14:33 a écrit :
a écrit :D'autres en ont tiré de l'amertume à l'égard de la CGT, accusant explicitement son secrétaire général, Thibault, de porter une responsabilité déterminante dans le fait de ne pas avoir appelé ouvertement à la grève générale. Mais la direction de la CGT ne mérite ni tant d'honneur ni tant d'indignité.


Si ça, ce n'est pas dire que "somme toute Thibault n'avait pas grand chose à se reprocher après mai-juin 2003.", je ne sais plus faire le lien entre les mots et leur sens.


Sur ce point là (sur l'autre, c'est un vieux débat avec le courant OCI), je laisse les participants juges du procédé. Si on lit le reste de ce qui est cité, on explique que l'on ne peut demander à Thibault d'être autre chose que ce qu'il est. on explique que " la direction (de la CGT comme des autres confédés) assume ouvertement la collaboration avec l'Etat de la bourgeoisie".
Tu peux traduire cela par "Thibault n'a rien à se reprocher" mais c'est pour le moins spécieux. Car ce que nous disons c'est que "nous n'avons rien à attendre de Thibault" et ne sommes donc pas surpris de sa politique qui est "normale" compte tenu de ce qu'il est.
Discutons des vrais divergences, elles sont bien assez importantes comme cela.
Je me rends compte que je participe à la déviation du fil sur la sécu. Donc si cette discussion sur l'appréciation de Thibault par LO devait se pousuivre, cela doit se faire sur un nouveau fil. Avec mes excuses.
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Message par stef » 04 Déc 2003, 14:54

Ceci étant dit, Pelon, le passé m'importe moins que le présent.
J'aimerais donc bien avoir ton avis sur ce qui doit être fait ici et maintenant en défense de l'Assurance-maladie.

Les militants de LO ne sont pas d'accord avec la ligne de la rupture avec le "Conseil". Pourquoi pas ? Mais alors quoi faire ?
Ou alors considérez-vous que la question n'a pas l'importance que nous lui donnons ?

Parce que le fait est que jusqu'à maintenant je n'ai pas vu grand chose en positif de ceux qui nous critiquent (ils en ont bien sur parfaitement le droit)....
stef
 
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Message par pelon » 04 Déc 2003, 15:07

Nous militons dans les entreprises contre les attaques que nous subissons et bien entendu, ce nous discutons avec les travailleurs (et les militants syndicaux) de ce qui se profile avec la sécu. Au delà du "Conseil" qui est la forme visible de la collaboration des organisations syndicales, j'ai depuis plusieurs mois, expliqué pourquoi la CGT (les autres aussi bien sûr) s'apprétaient à trahir les travailleurs (ce qu'ils appeleront des concessions) pour "sauver" la sécu. C'est ce qui explique leur inactivité ou leur activité stérile.
Le patronat et le gouvernement s'apprètent à lacher des "avantages" aux confédés en échange de leur trahison. Seule, une mobilisation importante des salariés pourraient les faire reculer. Les bagarres dans l'appareil ne suffiront pas.
pelon
 
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Message par stef » 04 Déc 2003, 15:15

(rojo @ jeudi 4 décembre 2003 à 16:02 a écrit :
(stef @ jeudi 4 décembre 2003 à 14:54 a écrit : Les militants de LO ne sont pas d'accord avec la ligne de la rupture avec le "Conseil".

Pas vrai, on est pas d'accord sur le fait d'interpeller Thibault à tout bout de champ. De la à dire qu'on est "pour" une participation au conseil .... J'hésite entre de la simple mauvaise foi ou de la malhonnêteté intellectuelle.
Où ai-je dit ce que vous étiez pour ce Conseil ?
stef
 
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Message par stef » 04 Déc 2003, 15:31

[quote=" (pelon @ jeudi 4 décembre 2003 à 16:07"]
Nous militons dans les entreprises contre les attaques que nous subissons et bien entendu, ce nous discutons avec les travailleurs (et les militants syndicaux) de ce qui se profile avec la sécu. Au delà du "Conseil" qui est la forme visible de la collaboration des organisations syndicales, j'ai depuis plusieurs mois, expliqué pourquoi la CGT (les autres aussi bien sûr) s'apprétaient à trahir les travailleurs (ce qu'ils appeleront des concessions) pour "sauver" la sécu. C'est ce qui explique leur inactivité ou leur activité stérile.
Le patronat et le gouvernement s'apprètent à lacher des "avantages" aux confédés en échange de leur trahison. Seule, une mobilisation importante des salariés pourraient les faire reculer. Les bagarres dans l'appareil ne suffiront pas.
D'abord, il ne s'agit pas de bagarres dans l'appareil. Notre politique est publique, des textes sur cette ligne sont diffusés à l'entrée des boites. Elle s'adresse à la masse des travailleurs car si celle des directions va jusqu'au bout - syndiqués ou pas - nous paierons tous les pots cassés.

Ensuite certes, comme tu dis, un grand mouvement est nécessaire. OK. On ne peut qu'être d'accord pour dire que "Seule, une mobilisation importante des salariés pourraient les faire reculer".

Mais quelle orientation ?
Aujourd'hui face au dispositif concret du gouvernement que proposes tu ? Juste un acte foi (alors qu'on sort à peine de se prendre une veste sur les retraites) ?

Tu dis toi-même que ce conseil est la forme visible de la collaboration que cherche Raffarin et tu l'ignores ! D'ailleurs pour ce qui de l'Assurance Maladie, ce n'est pas la forme visible : c'est le dispositif concret de concassage. Il n'y en a pas d'autre.
stef
 
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