Du point de vue de la majorité de la direction de la Ligue, le Manifeste n'arrive nullement après la bataille... même si, à ma connaissance du moins, presque tout le monde à la LCR (y compris donc au sein de la majorité) critique le texte, élaboré en fait par les plus droitiers de l'organisation, membres du conseil scientifique de ATTAC, d'où le ton presque exclusivement altermondialiste (reste évidemment à discuter pourquoi la direction de la Ligue leur a confié la rédaction du texte... ballon d'essai ?). En tout cas, la "bataille" à venir reste la transformation de la Ligue en tendance d'un (grand ?) "parti anticapitaliste, écologiste et féministe" que la majorité appelle de ses voeux. Même si, pour l'heure, cela reste à l'état de projet -- seuls des militants autour de la "plateforme 3" (la droite de la Ligue) semblent miser aujourd'hui sur un lien entre la création de cette "nouvelle force" et la campagne pour le Non au référendum (voir le couple Piquet-Mélenchon !) -- c'est ici d'orientation politique qu'il s'agit.
Poue le reste, critiquer le principe de la rédaction d'un Manifeste -- qui ne pourrait s'élaborer que dans les luttes -- me parait vain : il n'est pas faux, par principe, de chercher à (ré)exposer son programme politique. Même en dehors de luttes, cela peut répondre à des besoins politiques, voire organisationnels, parfaitement légitimes. La question essentielle reste le contenu... (pour mémoire je rappelle que LO, lors de son Congrès de 2003, a adopté un texte en forme de mini-manifeste intitulé "Les fondements programmatiques de notre politique", et ce pour des raisons uniquement internes, indépendantes de luttes...)