Désolé, dans l'ensemble de vos réactions, je trouve bien peu de curiosité intellectuelle et beaucoup de ronronnements satisfaits.
Les militants ont besoin de l'histoire... et cela devrait pouvoir être réciproque. Mais il y faudrait plus d'ouverture, de capacité de se laisser remettre en question par des choses qu'on ignorait, au lieu d'essayer à toute force de retomber dans son sommeil en ramenant l'inconnu au connu ou en guettant l'expression fautive (d'après soi) qui va permettre (ou plutôt permettre qu'on se permette) de jeter le tout. Par exemple, la personne qui me reproche de parler de la relation Hitler-Riefenstahl n'a visiblement pas poussé le scrupule jusqu'à cliquer pour voir de quoi il s'agissait. C'est le fait même de faire allusion à un objet aussi vulgaire qui à ses yeux me disqualifie : drôle de façon de dialoguer.
Outre mes quelques spécialités d'historien, il y a une compétence qu'on devrait me reconnaître : de savoir ce que cela fait aux publics les plus variés, notamment internautiques, d'entendre parler de la capacité manipulatrice de Hitler. Ici, vous dites presque tous que vous l'avez toujours connue et reconnue, mais croyez-moi, ce n'est pas une généralité !
Mais vous-mêmes ne la reconnaissez pas vraiment. Vous pensez qu'il s'agit simplement d'un art de l'enrobage, vous en revenez invinciblement à des précédents : Mussolini, les pompes et les oeuvres de l'Eglise catholique... Rien à voir, ou plutôt si : Hitler intègre ces registres, et en joue. Par exemple il joue au fasciste, pour abriter derrière le paravent de Mussolini ou de Franco son propre système, différent du leur par la place cardinale du racisme et la pulsion de meurtre y afférente (je dis bien afférente au racisme... je vois déjà ceux qui se précipitent sur leur clavier pour écrire que je dis que Franco et Musso n'ont jamais tué personne).
Je vous laisse le soin de découvrir à votre rythme les multiples facettes de cette manipulation que j'ai d'ores et déjà mises au jour (en ayant conscience de n'être qu'au début du travail). Par exemple sur le fameux arrêt devant Dunkerque : http://www.delpla.org/article.php3?id_article=44
Aujourd'hui je me contenterai d'une brève mise au point sur la prétendue "aile gauche" du nazisme. Elle n'a jamais existé. Elle n'est qu'un chiffon rouge agité par Hitler pour faire peur au bourgeois, et se mettre en mesure de le rassurer un peu plus tard. Le chef de cette aile serait Gregor Strasser : or Hitler le met au pas dès 1926 et, depuis lors, le prive de toute autonomie réelle. Et les violences de Strasser (qu'il est d'ailleurs assez incongru de classer à gauche, fût-ce la gauche de la droite, pour ma part j'appellerais plutôt cela du fascisme grand teint) ont dès le début ou presque un pendant avec les propos de Göring, faits pour séduire les élites. Cela ne veut pas du tout dire qu'il y aurait là deux tendances. Il n'y a qu'un Führer, se plaisant à jouer de différents masques et calculant ses effets au plus juste.