D'ailleurs je ne me reconnais pas vraiment dans le qualificatif de "révolté". Sans doute c'est le parcours normal de l'être, puis de dépasser ça. Mais je dois dire que je représente plutôt un parcours 'idéaliste de la classe moyenne' devenu matérialiste par la suite.
Quand j'étais dans les manifs et que je prenais des tracts de la Ligue (faut m'excuser mais dans ma ville de province je les voyais plus facilement) j'y voyais la radicalité contre la réforme du moment, mais ça ne me parlait pas plus que ça. J'étais évidemment en phase avec les mots d'ordre immédiats, mais je voyais pas en quoi il fallait être spécialement militant pour ça... A la limite ça se résumait souvent pour moi à une histoire de média alternatifs pour que de la contre-info circule.
Je ne voyais pas ce qu'être révolutionnaire pouvait signifier. Et être radical pour être radical (comme ça que je voyais les anars et surtout les toto bien plus présents dans ma génération) ne m'a jamais attiré plus que ça. C'est quand j'ai compris qu'on pouvait fonder son engagement sur une méthode théorique et pratique (marxisme) solide que j'ai vraiment commencé à militer.
(com_71 a écrit :l'extrême gauche n'est bien souvent que "plus radicale, plus motivée", c'est à dire pas vraiment révolutionnaire
Oui, et je suis d'accord pour appuyer sur la différence fondamentale entres politiques réformistes et révolutionnaires.
Quand je pense d'ailleurs qu'à plusieurs reprises des anars me citaient tout fiers l'exemple de l'Espagne, alors que c'est précisément l'illustration la claire de leur échec...
(com_71 a écrit :alors ce qui importe dans le recrutement c'est pas "sont ils beaux, séduisants, etc.?", mais "comment présentent ils les leçons de la commune et de la révolution russe ?"
Ca a quand même un impact, mais pas évident à mesurer. La figure de Besancenot par exempel. Ca attire des votes éphémères, ça c'est assez net.
Mais je sais, et pas seulement avec mon exemple, que ca a "conscientisé des jeunes". Et je sais aussi que parmi ces jeunes certains ont fini par en avoir marre du côté marketting et sont maintenant dégoûtés, ou anars... ! Dans tous les cas, du gâchis.