(D. Mezzi a écrit :victoire antilibérale du 29 mai
Déjà le "point de départ" de son article est faux : le traité constitutionnel soumis au référendum n'était pas plus libéral que le traité de Nice qui continue de s'appliquer (d'ailleurs les ultra-libéraux anglais voulaient garder le traité de Nice car ils le jugeait plus libéral), donc le rejet du traité constitutionnel n'est pas antilibéral et il n'est pas plus une victoire pour le prolétariat.
Plus loin, il se félicite que les syndicats FSU, Sud et CGT se soient réunis localement pour faire rejeter ce traité constitutionnel alors que les syndicats ont ainsi joué leur rôle qui consistait à mystifier la participation à un référendum qui nous laissait le choix entre accepter de nouvelles chaînes pour nous brider ou garder les anciennes... Alors je ne vois pas ce qu'il y a de "prometteur" selon ses termes dans ce rassemblement des syndicats avec des associations et des partis politiques. Tout ce qu'on peut en attendre ce sont des sabotages des luttes ouvrières.
Il évoque ensuite "l'échec" des mobilisations contre la réforme des retraites de Fillon, sans même parler du rôle de saboteurs des syndicats qui ont fait des journées d'action espacées d'un mois comme à leur habitude au lieu de mobiliser pour une grève générale reconductible jusqu'à recul du gouvernement. Voilà qui peut expliquer le terme de "syndicalisme contemporain", dont un forumeur demandait la signification, : syndicalisme à journées d'action espacées... :hinhin:
Et avec la signification que je viens de donner, ça explique tout de suite pourquoi le "syndicalisme contemporain" "apparaît comme vite épuisé lorsqu'il faut fournir un horizon, ou des objectifs clairs, qui permettraient un cumul d'expériences et une dynamique cumulative nourrissant une vague sociale, apte à arracher au passage des acquis revendicatifs". C'est sûr une fois un certain quota de journées atteint, le quota devient épuisé, et donc ce syndicalisme n'a plus rien à offrir... :hinhin:
Un peu plus loin D. Mezzi écrit que "la description d'" une légitimité sans puissance " du syndicalisme nous parait juste", sans même dénoncer que ce syndicalisme contemporain est toujours suffisament puissant pour briser les luttes (dernier exemple en date : le conflit à la SNCM), notamment en empêchant l'auto-organisation des luttes grâce aux AGs. Quant au CNE, s'il n'y a pas eu de luttes à la rentrée c'est qu'ils l'ont bien voulu, et non par "incapacité".
Ensuite, comme tous ceux qui considèrent que la classe ouvrière ne saurait s'émanciper toute seule et qu'il lui faut des guides, D. Mezzi déclare que les syndicats devraient pour cela s'aider des "mouvements politiques dont c'est le " coeur de métier "", comme si la politique était un "métier". Pour les réformistes ou les capitalistes d'Etat, effectivement car il leur faut garder la main mise sur les masses, mais pour un révolutionnaire, la politique n'est pas un "métier", mais simplement une actitivité de propagande pour des idées et pour faire connaître l'Histoire révolutionnaire.
Par la suite, on a le droit à tout un verbiage sur la nature du renouveau qui doit s'opérer dans les syndicats, le tout en restant à des superficialités sans exemples concrets, et qui n'apportent rien au lecteur.
Par ailleurs, il nous fait la louange du mouvement altermondialiste qui serait une "esquisse" "précisieuse" "pour aller de l'avant", alors que c'est un mouvement qui se borne surtout à dire "qu'un autre monde est possible", mais sans jamais dire lequel, et qui ne nous est donc d'aucune utilité pour abolir le capitalisme et aller vers le communisme où les travailleurs dirigeront par et pour eux-mêmes la production.
Ce n'est qu'en fin de texte, qu'il nous offre une solution pour un "renouveau" du syndicalisme : "Elle est dans la coopération agissante, l'association voulue et contrôlée sur des projets [avec des mouvements politiques], et en même temps l'indépendance préservée de chacun. Ce qui passe, pour les mouvements syndicaux, par une condition (sine qua non) de fonctionnement fédératif: la démocratie pluraliste, la reconnaissance des points de vue différents, non pas réduits à la multitude des individus, mais capables de synthèses provisoires (le vieux droit de tendance), toujours résultat de pratiques collectives." On ne voit pas bien ce que cela changera quant à la nature des bureaucraties syndicales et à leur rôle de maintien du capitalisme, car ces bureaucraties syndicales trouveront à qui s'adresser - en supposant qu'elles suivraient la voie préconisée par l'auteur - : les bureaucraties partisanes. Et surtout la perspective de l'article qui est d'essayer de réformer ces bureaucraties syndicales n'en vaut pas la chandelle. La tâche des révolutionnaires, étant donné leur faible nombre, doit être de jouer leur rôle auprès des masses, en dehors des syndicats, et non pas auprès des syndicats, ce qui est une question d'efficacité car vouloir changer les syndicats, c'est comme vouloir combattre des moulins à vent.