(Jacquemart a écrit :Toute autre perspective est au mieux naïve, au pire c'est une tromperie qui laisse entendre qu'on pourrait construire un monde différent sans toucher à ce qui permet aujourd'hui aux classes dominantes de le mettre en coupe réglée.
Si pour toi créer des structures communistes en concurrence directe avec les structures capitalistes ne signifie pas les attaquer et "ne pas toucher à ce qui permet aujourd'hui aux classes dominantes de le mettre en coupe réglée". C'est tout le contraire.
Faire face à la mécanique capitaliste avec nos propres structures et prouver par l'action que le bon sens est de notre coté, c'est cela qui balayera l'économie capitaliste.
(Jacquemart a écrit :Oui, Gaby a raison. Et autant prôner les coopératives il y a deux siècles, c'était une manière de montrer qu'on pouvait se passer de la bourgeoisie, autant mettre ça en avant aujourd'hui, c'est se détourner du seul vrai objectif valable : arracher le pouvoir des mains de la bourgeoisie, lui enlever sa capacité de nuire, tant sur le plan économique que politique. C'est-à-dire lui ôter le contrôle de l'économie et celui de l'Etat.
Et j'ajouterai que c'est en arrachant les travailleurs exploités aux structures de production capitalistes (en prenant leurs contrôles ou en créant d'autres) que nous arracherons le pouvoir des mains de la bourgeoisie.
(granit a écrit :Le seul avenir possible c'est de transformer les rapports économiques qui eux transforment réellement la façon de vivre ensemble des hommes. (et ça à ce jour ce sont les bourgeois qui le font).
exactement, et c'est ce que je dis.
(granit a écrit :La société dans laquelle nous vivons nous a façonné bien plus profondément que nous le croyons et il faut bien mal se connaitre pour croire que l'on peut si facilement se passer des valeurs de la propriété et de l'autorité.
Ca c'est du fatalisme pur et dur. Et c'est avoir une bien piètre opinion de notre potentiel social. Si tu n'es pas prêt pour un changement radicale dans ta vie, ce n'est pas la peine d'attendre et d'espérer la révolution.
(Icar a écrit :Au début du siècle en Allemagne, le SPD qui était d'une puissance inimaginable avait dans la société allemande de l'époque un poids qui lui permettait de créer des structures pour l'amélioration des condition de vie de la classe ouvrière;
oui il y a eu des échecs et ce n'était pas du vrai communisme, mais doit on pour autant rejeter le concept et affirmer qu'il ne mènera nulle part ?
(Zappa a écrit :Le combat des Indiens du Chiapas avec Marcos par exemple. Depuis 1994, ils ont pris le maquis mexicain, organisés une autre manière de produire, de vivre au quotidien ect... et appellent depuis tous ce temps les mexicains à les imiter. Sauf que coupé du reste de la population, ces appels restent vain, et tout n'est pas si simple que de dire : "regarde comme c'est bien chez moi, fais pareil !"
je suis content que tu parles du Chiapas, enfin une façon de vivre plus "communiste" qui n'a pas échoué précipitamment. Ils ont le mérite d'exister et ce n'est pas parce que pour l'instant "l'expérience" ou la lutte ne se propage pas au reste du pays qu'il faut être pessimiste sur son avenir. Plus le temps passe et plus les mécanismes qui font fonctionner leur mini-société se rodent. Le gouvernement mexicain tient son pays pour l'instant et la propagande anti marcos est forte mais ça ne durera pas éternellement.
(Zappa a écrit :On sait que la révolution des travailleurs prendra le pouvoir politique et économique des mains de la bourgeoisie, [...] Quand les hommes seront en grande partie débarrassés de la contrainte oppressante d'avoir à subvenir à leurs besoins, ils pourront profiter de la vie. Qu'est ce qu'ils feront à ce moment là? J'ai envie de te répondre : ce qu'ils leur semblent bons ! Tu vois ça comment, toi?
Je pense que je viens de comprendre comment vous voyez les choses.
en gros : colère ---> Révolution ---> on a le pouvoir, qu'est ce qu'on en fait ? ---> développement d'une économie égalitaire ---> on satisfait à tous nos besoins ? ---> développement de rapports sociaux communistes et d'une société humaniste.
c'est ça ?
Je suis d'accord, ça se tient.
Mais à mon avis, là où ça coince, c'est que déjà pour que l'après révolution se passe bien (pour pas que ce soit le chaos), il faut d'abord avoir réfléchi très sérieusement à "comment organiser une économie égalitaire" et avoir tester réellement quelques concepts (expérimentation quand tu nous tiens

), et que pour déclencher cette révolution et un soulèvement total (car c'est ça qu'il faut si je vous ai bien compris), il faudra bien plus que des revendications et de la colère. Pour renverser un système il ne suffit pas que les gens se battent pour améliorer leur vies, il faut qu'ils se battent pour une idéologie et des concepts clairs.
(maurice a écrit :elle me confirme dans mon évolution "droitière"
(maurice a écrit :Voilà je l’avoue : je deviens un "petit bourgeois" radicalement humaniste qui mérite la rééducation pour avoir la ligne juste : je viens parfois sur ce forum wink.gif
Un petit-bourgeois humaniste, ça n'existe pas. Si ta condition n'est pas en accord avec tes idées, change ta condition sinon tu n'es pas digne de ces idées. Se mettre en accord avec ses idées est le premier pas vers le bonheur. si si
(lucifer a écrit :Fabien,tu as commencé par envisager des villes communistes vivant autrement,puis tu as rabaissé la barre a des quartiers et quelques entreprises types scoop en mieux,pour finir par nous proposer"un immeuble"en centre ville.
on est pas d'accord donc je "zoom" pour être le plus concret possible et comprendre la source de vos objections.
(lucifer a écrit :Avec quels moyens financiers réalise tu ce projet:location?,=loyers tres chers,achat?=investissement important.Donc ta proposition soit s'adresse a des communistes"nantis?",ou sponsorisés?ou veut tu dire qu'un parti de,disont 50 000 menbres leur demanderai a tous de cotiser énormément,pour que quelques dizaines d'entre eux,
j'ai pas dit que ce serait facile. Développer en premier lieu des structures de production bénéficiaire pourrait palier à ce problème de financement. Je n'ai pas réfléchi à un exemple en particulier mais je pense que c'est faisable.
pour l'immeuble, certains communistes sont propriétaires de leur habitation, se regrouper (vendre et acheter ensemble ailleurs) doit être possible non ?
(lucifer a écrit :ce n'est pas en installant quelques vitrines,que l'on remontera la pente,mais en reconstruisant des organisations qui,comme les"anciennes"savaient le faire, organiseront les luttes,mais,comme elles n'ont pas su le faire,en se dotant d'une politique au service des travailleurs Réellement INDEPENDANTE.
L'indépendance réelle n'existera qu'au lendemain de la révolution, tu es indépendant à partir du moment ou tu décides et tu disposes des ressources suffisantes à ton action. Le contexte, évoluer au milieu du système capitaliste, ne remet pas en cause ton indépendance.
(piter a écrit :effectivement il faut combiner la lutte politique, la destruction des institutions bourgeoises de pouvoir, mais aussi le développement de l'association des travailleurs, et c'est là que le mouvement coopérateur peut avoir son role à jouer. si l'on s'en tient à prendre le pouvoir et nationaliser sans développement des facultés des travailleurs à s'associer et se reaproprier le procès de production on ne s'engage pas vers le socialisme mais seulement vers un développement capitaliste étatisé qui maintient la séparation entre les travailleurs et les moyens de production.
100% d'accord.