(faupatronim @ mercredi 22 janvier 2003 à 12:58 a écrit : (LouisChristianRené @ mercredi 22 janvier 2003 à 11:21 a écrit :donc, si nous sommes d'accord la dessus, cela signifie un élargissement du périmetre de la classe ouvrière, avec des conséquences lourdes, par exemple sur la prolétarisation des intelectuels. Si les intelectuels travaillant pour l'industrie culturelle sont prolétarisés, cela implique qu'ils interviennent totalement autrement que si ils interviennent comme petits bourgeois
Tu trouves nouveau qu'une partie de la petite bourgeoisie soit "productive" ?
La paysanerie est pourtant dans ce cas depuis longtemps !
Les intellectuels n'ont pas besoin d'être des prolétaires pour être exploités et pour "produire". D'ailleurs la quasi totalité des acteurs ou scénaristes galèrent financièrement toute leur carrière, mais la pauvreté ne fait pas la classe sociale. Et ils sont attachés par bien des fils à ce système. Notament ils ont l'espoir, réalisable pour une infime minorité d'entre eux, de devenir eux même des bourgeois, producteurs et milionnaires.
Et si Lenine et Trotski n'en ont pas parlé, c'est peut être parcequ'ils accordaient au problème une place marginale. La petite bourgeoisie est constitué de bien des couches, mais ce n'est pas un moteur historique par elle-même.
bon, je vais faire un mixe entre ton intervention et celle de caupo (parce que les interventions se tiennent) et apres je répondrais a part a wolf
Tout d'abord, c'est des questions que je me pose, et qui résultent de mon expérience, de mon vécu personnel. Je n'ai pas trouvé la réponse et ne prétend pas avoir les outils intelectuels et politiques pour le faire
D'un autre coté, je n'ai pas vu de réponses satisfaisantes dans les réponses "conventionnelles"
bon, allons y
a écrit :
Je ne sais pas comment il est payé un scénariste. Pour son scénario? Dans ce cas là, il fait partie des professions libérales, c'est un petit ou grand bourgeois.
Passe 7,50 heures par jour, produissant des scénarios à la pelle qui se vendent sur un marché, et il est payé que avec les moyens nécessaires à sa survie et sa reproduction, il est un ouvrier scénariste. Et il fera les scénarios qu'on lui imposera. (L'autre aussi d'ailleurs)
Pour la plupart, ils évoluent en permanences entre les deux status. Ce qui correspond grosso modo au status des ouvriers au XIX siecle tel qu'on pouvait les voir du temps de marx : ils passaient du status de plus ou moins artisants a celui de prolétaire (avec des rytmes inégaux d'ailleurs, et particulierement lent en france ) Mais ce qui compte, comme on est dialectique, c'est le sens de l'évolution
a écrit :Un ramonneur de chéminées qui travaille à son compte, est-il un ouvrier? Non, bien sur, c'est un petit bourgeois.
Et on peut continuer ad vitas aeternam. Sans aucun profit. Il ne se me passera jamais par la tête qu'un scénariste ou un ramoneur des chéminées puissent être autre chose que des élements peu décisifs, marginaux dans la lutte de classes.
Effectivement, mais le sens de l'évolution compte tout autant que l'évolution en elle meme : si le ramoneur petit patron compte de plus en plus d'adepte, si le ramonage prenait de plus en plus d'importance dans la création de richesse, nul doute que marx lui aurait consacré une part importante du capital... Et c'est ce que je veux montrer dans le cadre de l'industrie culturelle, qui compte un peu plus que le ramonage dans la création de valeurs dans notre société
CODE Tu trouves nouveau qu'une partie de la petite bourgeoisie soit "productive" ?
La paysanerie est pourtant dans ce cas depuis longtemps !
A mon avis, tu commet une erreur en confondant la notion de "productif" et de "classes sociales"
a écrit :Notament ils ont l'espoir, réalisable pour une infime minorité d'entre eux, de devenir eux même des bourgeois, producteurs et milionnaires.
Ben moi je connais plein de prolo pur fruits pur sucre qui ont le meme espoir, et ceux qui prétendent devenir milliardaire par le cinéma a mon avis feraient mieux de jouer au loto, ou ils ont plus de chance
Mais pour finir, je signalait que le cinéma, ou les industries culturelles ne sont qu'une petite partie du probleme, mais il me semblait qu'en commençant par la on simplifierait le débat. Je redoute le momment ou on va parler de la production des circuits intégrés