a écrit :Il est dit tout et son contraire, donc dur de se faire un avis!
moi j'ai pas eu le courage comme Assassin de lire tout ce qui c'est dit plus haut
mais j'ai quand même mon petit avis à donner sur Cronstadt....
...d'abord il faut dire clairement que le massacre des ouvriers et marins de Cronstadt est une tragédie et une aberration pour le mouvement ouvrier...
où la classe ouvrière utilise la violence contre elle-même...après il faut se poser la question pourquoi ? et là il faut prendre en considération la dégénérescence de la révolution russe , comme je l'ai dit dans la discussion sur ce thème, l'isolement de la russie empêche le prolétariat de conserver ad vitam le pouvoir...ce pouvoir elle va le perdre progressivement au profit de la machine d'Etat qui va en son sein broyer le parti bolchévik en le bureaucratisant lui aussi progressivement....
...la révolte des ouvriers de Cronstadt est une réaction très saine de la classe ouvrière qui sent qu'il est en train de perdre le pouvoir, que les conseils ouvriers sont en train de se vider de leur contenu....c'est pourquoi leur mot d'ordre sera "vive le pouvoir des soviets, le vrai défenseur des droits des travailleurs!"
...face à cela c'est la machine d'Etat dont la bureaucratisation est bien entamée qui réagit , et défend son propre pouvoir...le parti bolchévik va réprimer cronstadt en pensant défendre la révolution mais ce qu'il ne voit pas c'est qu'ils sont entrain de défendre le pouvoir de l'Etat...ils ne le voit pas mais ils sentent qu'il y a comme une couille dans le potage
Isaac Deutscher dans sa bio de Trotsky note le malaise parmi les bolchéviks après l'écrasement de la rébellion
a écrit :les communistes qui se rendirent à Moscou, quelques mois plus tard, en pensant que cronstadt n'avait été qu'un épisode quelconque de la guerre civile furent 'surpris et troublés' de découvrir que les dirigeants bolchéviks parlaient des rebelles, sans la colère et sans la haine qu'ils témoignaient pour les gardes blancs...Ils en parlaient avec des 'réticences pleines de sympathie', avec des allusions désolées et énigmatiques qui étaient , pour le visiteur, le signe de la conscience troublée du parti
certains bolchéviks comme Miasnikov s'opposeront même très clairement contre la répression et même en accord avec les revendications des insurgés