a écrit :On le sait , le propre du système est l’augmentation permanente de la composition organique du capital : la proportion d’argent consacrée au capital constant (matière première, machine, énergie) etc… augmente relativement au capital variable (argent consacré au fonds de salaires).
Justement non, d'après les travaux de maints économistes, dont Duménil et Lévy, cette augmentation n'est pas permanente. Il y a eu des périodes de hausse de la composition organique du capital, qui ont globalement coïncidé avec les phases de baisse du taux de profit. Mais il y a eu aussi deux grandes périodes de baisse de cette composition organique (même si l'indicateur choisi par D&L n'est pas exactement celui-ci, il s'en rapproche fortement).
La première, aux Etats-Unis, prend place en gros de 1900 à 1950, et c'est celle où les sociétés modernes remplacent la petite entreprise d'antan. Le travail à la chaîne, l'invention des équipes, l'amélioration de la gestion en général, a été pour les capitalistes le moyen de diminuer globalement la somme de capital mise en oeuvre par chaque salarié, donc d'augmenter le taux du profit (et pas seulement de piquer du profit au capitaliste voisin, comme le suggère Tx).
Dans la période récente, on constate également une baisse de la composition organique du capital, due cette fois essentiellement à l'effondrement des prix des équipements en informatique et télécommunications, équipements qui parrallèlement représentent une part croissante des investissements.
Le pendant de tout cela, c'est que la "loi" de la baisse de la composition organique du capital désigne une configuration possible, ou probable, de l'évolution de la technique et des salaires, mais que cette configuratyion n'est pas la seule. Et au moins à deux reprises, on peut donc identifier des périodes de "hausse tendancielle" du taux de profit (avec des caractéristiques différentes pour les deux, mais c'est encore une autre histoire).