a écrit :Quant à la question de la discusion de l'intensité de la répression, il y a encore à dire. Ce n'est parce que l'exagération des uns fait ces régimes un mystère incompréhensible, que la réalité de la terreur et de l'oppression est un tant soit peu diminuée. La répression est avant tout une arme dirigée à la tête des militants et des masses; la terreur est un phénomène "irrationnel" qui appelle à l'instinct de conservation. Sans préparation politique, elle peut ravager les masses et les militant avec quelques "exemples" de brutalité. Et cela n'a pas manqué ni dans un cas ni dans l'autre.
Il y a tout de même une différence irréductible entre le nazisme et toutes les autres dictatures du XXème siècle (y compris le colonialisme) : dans tous les cas sauf le sien, il n'y a pas vraiment de projet. On terrorise pour ne pas être chassé, point final. C'et le cas aussi en URSS, à partir de l'enterrement des projets de révolution mondiale. Tous ces régimes pourrissent sur pied en attendant qu'on soit assez fort pour les renverser ou qu'ils cèdent la place devant une lassitude générale.
Rien de tel en Allemagne : il y a une mise en mouvement du pays vers une guerre mondiale à quitte ou double.
Contre cet OPNI ou plutôt OPAPEVR (objet politique aujourd'hui pas encore très vastement reconnu) quelle préparation militante eût été adéquate ? Je ne connais que le refus instinctif de Churchill, fondé sur son expérience militante pas vraiment de gauche (consistant à réfléchir pendant 40 ans sur la formation de la puissance impériale anglaise et les conditions de son maintien, et à agir au moins mal en conséquence), et ses efforts pour regrouper tout le monde contre ce danger (et à cet effet il n'hésite pas à chercher des alliances très à gauche, écrivant par moment sur le Front populaire français des choses à donner des apoplexies dans son milieu et son parti).