Mais rojo, ces "délicatesses" sont essentielles !
Tu dis que le prolétariat choisira les formes légales de sa domination. Certes ! Mais nous sommes maitres de l'orientation que prendra cette représentation de la politique. Si nous lisons "dictature du prolétariat" sans prendre le recul sur l'idéologie que nous défendons, nous pourrions bien oublier notre but premier, et pire, perdre la conviction du peuple.
Simple et traditionnel exemple : la Commune, grand espoir révolutionnaire. Emanation de la lutte de classes, ils ont cependant mené leur politique vers l'ineptie noire aux accents anarchisants à Lyon. J'ai envie de citer le faux Karl Marx sur le génialissime site Dialogus :
a écrit :À Lyon au début tout marcha bien. Sous la pression de la section de l'Internationale, la République y avait été proclamée avant que Paris ait eu fait cette démarche. Un gouvernement révolutionnaire avait aussitôt été institué: La Commune de Lyon, composée en partie d'ouvriers appartenant à l'Internationale, en partie de républicains bourgeois radicaux. Les choses se sont développées comme suit à Lyon. Les octrois ont été abolis: la chose s'imposait. Les intriguants bonapartistes et cléricaux étaient intimidés. Des mesures énergiques ont été prises pour placer le peuple tout entier sous les armes. Là aussi, la bourgeoisie, sans sympathiser pour de bon avec le nouvel ordre des choses, s'y est soumise, du moins, placidement. L'action de Lyon s'est fait sentir aussitôt à Marseille et à Toulouse, où les sections de l'Internationale étaient fortes. C'est alors que cet âne de Bakounine et un autre politicard dans son genre du nom de Cluseret sont venus tout gâcher à Lyon. Étant tous deux membres de l'Internationale, ils ont eu malheureusement assez d'influence pour dévoyer les quelques leaders conséquents. L'Hôtel de Ville a été pris - pour peu de temps - et l'on a proclamé les décrets les plus absurdes sur l'ABOLITION DE L'ÉTAT et d'autres insanités. Le seul fait qu'un Russe (dont les journaux bourgeois font un agent de Bismarck) prétende au titre de chef d'un COMITÉ DU SALUT DE LA FRANCE suffit alors à faire tourner la balance de l'opinion publique, et Lyon retomba sous la coupe des troupes de Thiers. Bakounine fut inepte sur toute la ligne. Quant à Cluseret, il s'est conduit comme un imbécile et un lâche. Les deux hommes ont quitté Lyon après leur échec.
http://www.dialogus2.org/MAR/reorganisationdenosforces.html(si vous connaissiez pas ce site, je vous souhaite une joyeuse et longue découverte)
Bien entendu, je rejoins entièrement ici l'avis de ce faux Karl Marx qui à mon avis ne se sent pas particulièrement bolchévique (ce serait un peu long de procéder sur ce forum à une étude de texte fastidieuse, venant d'un anonyme en plus).
Ce que je voulais dire, c'est souligner l'importance de ces "formes légales souhaitées". Elles ne sont pas le plus court chemin vers la réussite et il faudra être précautionneux, et surtout ne pas croire que leur émanation sera juste et naturelle.
En abolissant le multipartisme et en tuant la liberté de la presse (suivez mon regard), on correspond sans doute à la nécessité du contexte historique pour mener une révolution à cet instant, mais on va dans une impasse à long terme.