Bonjour,
Votre copier-coller ne m'aide pas beaucoup, surtout que vous évitez de répondre à ce que je dit sur le programme économique de LO, en vous esquivant avec un "© Medef". Vous ne me convainquez donc pas plus. En plus, je peux vous renvoyer vos compliments :
"les gens qui s'occupent d'améliorer le sort de la classe ouvrière", n'est-ce pas ce que vous vous proposez de faire avec votre programme électoral s'inscrivant dans le respect des institutions de l'Etat bourgeois, institutions certes modifiées à la marge avec des mesurettes comme la révocation des élus (on voit que cela ne change en fait pas grand chose : voir aux Etats-Unis par exemple, et puis si c'est pour virer un François Baroin et mettre à la place un social-traître du PS, quelle différence ?) ou le droit de vote pour les étrangers non-communautaires (en-dehors de l'Union Européenne donc) ? Ce qu'il faut, c'est déjà révolutionner les institutions politiques, abolir cet Etat bourgeois d'oppression et de domination, et faire émerger à la place une organisation politique fédérale partant de la base, partant du peuple, d'assemblées de quartier et de village.
Et c'est bien beau de vouloir rendre les livres de compte publics, mais mettez-vous à la place de l'ouvrier lambda, comment-voulez qu'il y comprenne quelque chose ? Il faut donc aussi assurer la gratuité totale de l'éducation, ce qui est finançable en abolissant l'héritage (au moins pour les riches), avec enseignement obligatoire de la gestion, de l'économie, du marketing et des mécanismes de fonctionnement des entreprises, et donner des formations de bases aux salarié-e-s sur ces matières, ce qui suppose aussi d'éradiquer l'illetrisme. Sinon, le prolétariat se fera encore avoir par une soit-disant avant-garde et par les bureaucraties syndicales possèdant le savoir ("le savoir est une arme").
CITATION Voyez ceux qui se présentent au nom de la droite ou de la gauche.
Mais pour changer quoi ? Diminuer le chômage, empêcher les licenciements collectifs ? Améliorer le système de soins ? Améliorer les salaires, les retraites et les revenus les plus faibles ?
Vous savez bien que non !
Permettre aux profits de s'afficher cyniquement ? Permettre au patronat de jouer au jeu de vendre, d'acheter, de revendre des entreprises avec, à chaque fois, des travailleurs qui restent au bord du chemin où roulent ceux qui profitent de ces injustices ? Cela oui, sûrement ! Quel que soit l'élu ![/quote]
Je peux donc dire, comme Révolution Internationale, que les "grands thèmes martelés tout au long de la campagne électorale sont non seulement destinés à engager un maximum d'ouvriers sur le terrain électoral bourgeois mais aussi à enfermer les prolétaires dans de dangereuses illusions réformistes et à dénaturer le sens même de la lutte de classe." (
http://www.internationalism.org/french/ri/321_LO.htm)
Ce n'est pas en diminuant le chômage, en empêchant les licenciements boursiers, en améliorant la protection sociale, que vous changerez le système, surtout que vous ne pourrez même pas appliquer vos réformes "humanitaires" et "philanthropes" ou alors vous mènerez le pays dans le mur comme a fait Lénine dès 1917, mais apparemment, vous préférez vous voiler la face et ne pas remettre en cause vos dogmes idéologiques.
Ceci s'applique donc bien plus à vous qu'à moi :
CITATION Notez que, par transformation des conditions de la vie matérielle, ce socialisme n'entend aucunement l'abolition du régime de production bourgeois, laquelle n'est possible que par la révolution, mais uniquement la réalisation de réformes administratives sur la base même de la production bourgeoise, réformes qui, par conséquent, ne changent rien aux rapports du Capital et du Salariat et ne font, tout au plus, que diminuer pour la bourgeoisie les frais de sa domination et alléger le budget de l'Etat.[/quote]
Moi au moins je le dis qu'on ne peut plus rien espérer de l'Etat tel qu'il est, qu'on ne peut rien espérer au niveau national et qu'il faut s'inscrire à une échelle européenne en tissant des liens de coopération avec les pays du Tiers-Monde pour dépasser ce système pourri dans lequel nous vivons. Ce n'est que la réalité objective des faits.
Michel Bakounine lui-même disait en 1865 dans son
Catéchisme révolutionnaire :
CITATION Contre cette réaction mondiale, la Révolution isolée d'aucun peuple ne saurait réussir. Elle serait une folie, par conséquent une faute pour lui-même et une trahison, un crime, contre toutes les autres nations. Désormais, le soulèvement de chaque peuple doit se faire non en vue de lui-même, mais en vue de tout le monde. Mais, pour qu'une nation se soulève en vue et au nom de tout le monde, il faut qu'elle ait le programme de tout le monde, assez large, assez profond, assez vrai, assez humain en un mot, pour embrasser les intérêts de tout le monde, et pour électriser les passions de toutes les masses populaires de l'Europe, sans différence de nationalité. Le programme ne peut être que celui que la Révolution démocratique et sociale.[/quote]
Quant à dire que j'essayarais "de dégoûter les ouvriers de tout mouvement révolutionnaire, en leur démontrant que ce n'était pas telle ou telle transformation politique, mais seulement une transformation des conditions de la vie matérielle, des rapports économiques, qui pouvait leur profiter." Cela non, je ne peux pas l'accepter. Si je dénonce Léon Blum, Maurice Thorez et Léon Jouhaux, ce n'est pas pour rien quand même, vous pouvez aller vérifier sur le forum du MJS si vous voulez... Alors oui j'ai certes dit sur ce forum du MJS qu'il était préférable de recourir à la voie parlementaire, mais cette voie n'est utilisable qu'une fois tous les cinq ans de toute façon, ce qui signifie qu'autrement il n'y a pas d'autre voie que la Révolution politique à l'échelle de la France et de l'Europe, et la Révolution sociale à l'échelle de l'Europe avec des liens avec le Tiers-Monde afin d'internationaliser la Révolution. Et en outre, j'y ai bien précisé que la voie parlementaire devait être utilisée de façon révolutionnaire en remettant la République sur ses pieds, en faisant émerger par la base la démocratie directe grâce à des forums-citoyens pour connaître les souhaits des citoyen-ne-s, leurs propositions, leur faire connaître nos propositions, trouver des points communs, des consensus, en organisant ensuite un référendum pour promulguer un autre type de référendum : le référendum à questions multiples et à plusieurs réponses, avec une rubrique suggestions, référendum ensuite dépouillé aux yeux de tous dans les bureaux électoraux, ainsi le peuple pourra instaurer lui-même le type de démocratie directe qu'il souhaite ou bien refuser la démocratie directe s'il n'en veut pas. (voir
http://www.mjsfrance.org/forum/read.php?f=...=21&i=428&t=428)
Et puis si j'étais véritablement un socialiste bourgeois, je défendrais les réformes Allègre-Lang-Ferry contre lesquelles les étudiant-e-s se battent en ce moment vu qu'elles visent à mettre en place des "pôles d'excellence" tout en laissant les petites universités et les universités de banlieues à la marge et en le justifiant par les mêmes arguments que la gauche caviar du PS ou que l'UNEF lorsque le gouvernement était de "gauche", la "gauche" étant leur alliée, donc à ménager, là c'est Raffarin, donc forcément l'UNEF peut y aller et peut taper sur Ferry. Et puis de même, je serais sagement resté au Parti Socialiste et à l'écart des mouvements sociaux de mai-juin 2003, ou bien je serais allé au PRG, parti de notables, qui représente "la gauche caviar-cassoulet", dont le but est de concilier prolétariat et patronat, de faire de la collaboration de classes... eux au moins c'est clair, c'est pas comme le PS. Avouez que pour être socialiste bourgeois, je suis quand même mal parti pour faire carrière... Même au PCF puisque je n'hésite pas à taper sur la CGT qui trahit le prolétariat depuis un siècle, et à critiquer l'action des Jeunes Communistes vis-à-vis du mouvement étudiant. Je suis intransigeant avec moi-même comme avec les autres. Je suis au PCF par défaut mais c'est tout, c'est juste histoire d'être organisé et puis si cela peut contribuer à faire changer le PCF, tant mieux. Je ne roule pas pour un parti, mais pour mes convictions profondes visant à rompre radicalement avec ce monde pourri.
Vive la Révolution démocratique et sociale !
Fraternellement,
Maël Monnier