Et on est déjà en Syrie...
Pour analyser n'importe quelle situation on doit partir de la réalité concrète et non pas de nos émotions, sentiments, références, dégouts ou théories. Celui-là est le chemin de toutes les défaites, il faut avoir le cœur rouge et chaud mais la tête froide.
La Syrie, comme la Libye, comme la Chine des années 30, comme l’Éthiopie des années 30, comme le Brésil des mêmes années (ces trois derniers "cas" on été très, très clairement "traités" par Trotski), comme n'importe quelle pays agressé par l’impérialisme ou une coalition impérialiste, pose exactement le même problème aux communistes.
Que faire?
Il y a un sans fin des possibilités mais elles se résument à:
Ne rien faire. Autant croire que la classe ouvrière se des-entend des problèmes internationaux.
Appuyer l'agresseur. Exclu pour des communistes.
Appuyer le petit pays contre l'agression. C'est la politique de toujours des communistes. Il y a des pages entières de Lénine de Trotski, de Mao Tse-tung de tout ce que l'on veut pour soutenir, faire comprendre et mettre en action cette politique.
Prendre la position de Schatmann lors de l'occupation de la Pologne par l'armée rouge en 1939 et la discussion qui s'en est suivie résumée dans le livre de LT "En défense de l'URSS".
Dans le cas de la Libye, comme de la Syrie comme de l'Ukraine il s'agit des agressions caractérisées de l'impérialisme US par des proxy très réactionnaires. Donc il ne reste qu'à proposer un FUAI à ceux qui se battent objectivement contre l'agresseur, un agresseur qui se trouve est l'ennemi principal de tous les peuples et du mouvement communiste international.
C'est non seulement une question de principes mais une mesure élémentaire de renforcement et de lutte des communistes.
Com 71 dit
Lénine a fait disparaître de son projet de thèses pour le IIème congrès de l'IC l'"appui aux mouvements nationaux démocratiques-bourgeois" pour ne laisser que le ''soutien aux mouvements révolutionnaires dans les colonies et les pays arriérés".
Doctor No refuse de voir l'importance de "révolutionnaires" dans la 2ème formulation.
Je ne refuse rien du tout, je n'ai pas l'espace pour répondre à des choses qui ne devraient pas être posées comme je ne demande pas à com 71 s'il a lu le Manifeste Communiste.
D'ailleurs je parle des communistes, "révolutionnaires" est une formulation ambiguë qui peut très bien être prise par des "révolutionnaires petit-bourgeois".
Et forcément Lénine "à fait disparaitre" une formulation qui n'avait plus de réalité concrète.
Dans les faits la deuxième formulation rejoint, se dissout, se transforme en la première, car, tout mouvement "démocratique bourgeois" ne peut que devenir révolutionnaire anti-impérialiste ou s'il perd cette caractéristique, rejoindre le camp impérialiste.(Une discussion académique celle-ci vu que ce problème aujourd'hui est purement historique. Aucun pays se trouve dans ces conditions aujourd'hui et le sens d'une "révolution démocratique populaire" ou de "nouvelle démocratie" que certains (pas tous) maoïstes proclament, rejoint presque mot par mot les formulations du Programme de transition de LT...eh oui, messieurs les incrédules, lisez et constatez)
Si Com 71 veut extrapoler la citation et l'appliquer à des gouvernements nationalistes qui se sont (au début) opposés à l'impérialisme anglais ou français ou principalement US, tels certains gouvernements arabes ou latino-américains qui s'appuyaient sur l'URSS, toute la situation concrète oblige à se situer de leur coté contre l'impérialisme US en cas d'agression, mais jamais du tout jamais leur apporter une caution quelconque moins encore un appui politique comme certains mal nommés "trotskystes" l'ont fait. (Voir la caution du SU à des révolutions petite-bourgeoises partout dans le monde).
Ils étaient des mouvements objectivement révolutionnaires parce que anti impérialistes (voilà la nuance qui échappe à Com 71) et ainsi ils montraient que la lutte contre l'impérialisme (la lutte anti impérialiste) reste très importante dans l'ensemble des luttes qui mène le prolétariat pour son émancipation.
Il résulte donc que des mouvements qui avaient peu de "démocratiques-bourgeois" (sauf attribuer le concept de "démocratie bourgeoise" à des dictatures...) étaient révolutionnaires parce que anti impérialistes.
"Grise est la théorie Faust, devant l'arbre toujours vert de la vie".