programme de transition

[Cartapus]

Le programme des révolutionnaires, c'est... la révolution. Mais on ne peut pas vraiment défendre ça dans le cadre d'une élection, n'est-ce pas ? En tout cas pas sans une situation révolutionnaire.

Alors on défend des mesures qui ont une chance d'être reprises, comprises, approuvées par les travailleurs, qui correspondent à leurs préoccupations du moment, qui "appuient la tendance des ouvriers à une politique indépendante," (voir citation de L.T. plus haut). Et on en profite pour expliquer, argumenter, convaincre de la nécessité d'une politique indépendante, dénoncer la soumission des réformistes à la bourgeoisie, montrer que les révolutionnaires sont les seuls à défendre réellement une politique pour les travailleurs.

entre dire ça et dire qu'en dehors des périodes révolutionnaires les révolutionnaires ne peuvent qu'oposer un réformisme conséquent aux soi-disants réformistes, quelle est la différence?

La différence, c'est que l'objectif est d'armer les travailleurs politiquement, de leur montrer que les réformistes sont aux côtés de la bourgeoisie, et que seule une politique indépendante des travailleurs peut changer leur sort. Et les seuls à défendre un politique indépendante des travailleurs, ce sont les révolutionnaires.

La IV° Internationale ne repousse pas les revendications du vieux programme "minimum", dans la mesure où elles ont conservé quelque force de vie. Elle défend inlassablement les droits démocratiques des ouvriers et leurs conquêtes sociales. Mais elle mène ce travail de tous les jours dans le cadre d'une perspective correcte, réelle, c'est-à-dire révolutionnaire.
Dans la mesure où les vieilles revendications partielles "minimum" des masses se heurtent aux tendances destructives et dégradantes du capitalisme décadent - et cela se produit à chaque pas -, la IV° Internationale met en avant un système de REVENDICATIONS TRANSITOIRES dont le sens est de se diriger de plus en plus ouvertement et résolument contre les bases mêmes du régime bourgeois. Le vieux "programme minimum" est constamment dépassé par le PROGRAMME DE TRANSITION dont la tâche consiste en une mobilisation systématique des masses pour la révolution prolétarienne.

Bien sûr, hors des périodes révolutionnaires, on ne se limite pas à proposer cela, on défend sans cesse l'idée que ce n'est que par la lutte que les travailleurs peuvent se défendre, que les élections ne sont qu'une tribune. Et dans ces luttes, on milite encore pour que les travailleurs contôlent leur lutte, par exemple avec les comités de grève.

Ce n'est pas en disant à la fin de chaque meeting : " et ces mesures nous conduiront inexorablement à la révolution et à la prise du pouvoir" qu'on fera progresser nos idées.

là tu caricature vraiment...

Oui, tout à fait, c'était une image. Ce que je voulais dire c'est que ce n'est pas nécessaire de justifier les mots d'ordre de la propagande électorale par le fait qu'il s'agit de mesures transitoires et que le véritable objectif c'est la révolution.

Il s'agit de pouvoir proposer à chaque étape un nouveau pas en avant.

oui, mais pour faire vraiment comprendre ce pas en avant, il faut l'inscrire dans la perspective des pas suivants...

Justement, que veux-tu dire par cela ?

[piter]

Ce que je voulais dire c'est que ce n'est pas nécessaire de justifier les mots d'ordre de la propagande électorale par le fait qu'il s'agit de mesures transitoires et que le véritable objectif c'est la révolution.

oui, ce n'est d'ailleurs pas ce que je proposais.
plutot que les mesures transitoires dovient etre, dans la mesure du possible, présenté comme telle. si l'on est les seuls à savoir que la mesure qu'on propose est susceptible d'etre transitoire, cela veut dire que lorsque celle-ci sera reprise on sera les seuls préparé à aller plus loin. il me semble qu'il fauit chercher à faire comprendre que la mesure en question à vocation à devenir non pas seulement le point d'orgue d'un programme revendicagtifs mais aussi un point de départ pour des confrontation plus conséquente et determinante, ou la question du pouvoir se pose. on parle dans le dernier lutte de classe de "dualité e pouvoir économique", il me semble qu'il faudrait plus avancer cela, plus le développer, et pas seulement de façon allusive et trop rapide dans la lutte de classe (les élections dovient etre une tribune n'est ce pas...), pourquoi six lignes là dessus et quelques pages d'histoires des institutions bourgeoises? ça me semble un sens curieux des proportions et des priorités...
cela afin qu'une partie des travailleurs et pas seulement les plus initiés de la politique de LO soient préparé à cette perspective et soient susceptible de se saisir de la mesure transitoire de façon pleinement averti et ne soit pas dépassé par ses implications...

on peut évidemment dire : le moment venu les travailleurs trouveront eux memes la transition, ils y seront nécessairement conduit par la situation...
peut etre, mais se contenter de miser là dessus mais ce serait du spontanéisme le plus plat, le role des révolutionnaire consiste justement à préparer de telle situation (pas seulement il me semble en formant des cadres, mais aussi par la propagande, aussi lorsqu'il s'adresse à toute la classe...).
il ne s'agit pas de se laisser porter par le mouvement spontané mais d'orienter et d'élever celui ci vers les taches révolutionnaires.
il s'agit d'élever le mouvement spontané à la hauteur de notre programme. et pas éspérer que le mouvement palliera spontanément aux limites de notre programme...c'est d'ailleurs le ba ba (cf la polémique de Lénine contre les "économistes" dans Que faire?).

[Puig Antich]

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