(Byrrh @ mardi 15 juillet 2008 à 14:20 a écrit :
Je ne comprends pas trop cette façon de relativiser l'oppression des homosexuels. Je ne sais pas s'il existe une oppression spécifique de la jeunesse (peut-être bien, si l'on considère l'exploitation des apprentis ou les projets de SMIC jeunes de ces dernières années, le CPE, les vexations policières, etc.), mais la comparer à celle de homos, c'est comparer deux choses qui n'ont rien à voir. Ce sont deux oppressions qui ne s'expriment pas de la même façon, qui ne sont pas de même nature et qui ne mettent pas en jeu la même violence. Si Mahmoud Asgari et Ayaz Marhoni, respectivement 16 et 18 ans, ont été pendus en Iran en 2005, c'est parce qu'ils étaient homosexuels, pas parce qu'ils étaient jeunes...
Porto te répondra sur cette question, mais bon, c'est un tantinet méprisant cette façon de présenter les choses. Je ne sais pas vraiment si mon opinion sur le sujet est semblable à celle exprimée par Porto, mais je crois qu'effectivement il est nécessaire que dans un premier temps, les militants concernés par ces questions se concertent, échangent des infos sur leur propre vécu, sur ce qu'ils ont pu observer et sur les moyens de faire reculer l'homophobie dans notre classe. Personne mieux qu'eux-mêmes ne peut avoir une idée précise de la gravité du problème, de ses multiples aspects et des nécessités que cela implique. Cette vision des choses n'est pas contradictoire avec l'idée que le combat contre l'homophobie doit être assumé – avec le même sérieux – par tous les révolutionnaires.
Je ne crois pas à l'oppression spécifique de la jeunesse ou à celle des Corses, des Basques ou des Bretons. Je reprenais en partie les positions de camarades de la LCR. Je ne cherche pas à relativiser l'oppression subie par les homosexuels, mais à constater qu'on pourrait prôner l'auto organisation pour tout un tas de sujets.
Mais d'ailleurs je crois que mon principal "désaccord" avec Porto porte sur la définition de l'auto-organisation. Pour moi, les Black Panthers, la Nation de l'Islam et d'autres groupes pendant le mouvement noir américain faisaient une auto-organisation de la communauté noire, à savoir des organisations exclusivement noires, qui travaillaient ou non en réseau avec d'autres organisations. Et d'ailleurs à l'époque je pense que ça se discutait tout à fait. Mais tu vois l'auto organisation pour moi c'est plus ça.
Si pour toi, ça signifie qu'il faut que "les militants concernés par ces questions se concertent, échangent des infos sur leur propre vécu, sur ce qu'ils ont pu observer et sur les moyens de faire reculer l'homophobie dans notre classe", à l'intérieur du parti, c'est clairement autre chose. Et de prime abord comme ça, je suis tout à fait d'accord. Sa peut effectivement aider toute l'organisation à avancer sur le sujet, du moins déjà à mieux comprendre. Et si ça peut éviter en prime à quelques personnes de se dire " il faut des organisations uniquement composée d'homosexuels, ou de Noirs, ou de femmes pour que notre cause soit réellement prise en compte"... Car ces considérations là, même si elles peuvent être compréhensibles, légitimes, ne représentent pas moins un certain recul ; le but étant d'organiser ensemble l'avant garde prolétarienne, qu'elle que soit son sexe, sa couleur de peau, son origine, ou son orientation sexuelle.
Après au sein du parti, jusqu'où doivent aller les "réunions de militants concernés" par tel ou tel sujet ? Faut-il créer des commissions comme à la LCR ? Est-ce que les commissions peuvent prendre indépendamment du reste du parti des décisions concernant "leurs domaines" ? D'ailleurs de ce point de vue là, je sais pas trop comment ça fonctionne à l'intérieur de la Ligue. Je me suis jamais trop posé ces questions, mais je me rends compte qu'y a matière à discuter !
Sinon sur un autre fil, ou peut-être était-ce au début de celui-ci, tu parlais d'un crime homophobe qui avait été perpétré dans ton coin. Est-ce que tu es intervenu avec des camarades sur ce sujet là ? Et si oui, comment ?
Et d'hors et déjà, merci pour les textes conseillés. J'essayerai de lire tout ça rapidement.