Révolution culturelle en Chine...

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par quijote » 19 Oct 2006, 00:38

(El convidado de piedra @ mercredi 18 octobre 2006 à 21:27 a écrit : Donc, Verié ose...
a écrit :2)Certes, nous sommes à l'époque de l'impérialisme et de la révolution prolétarienne. La victoire de celle-ci est rendue possible par le développement des forces productives suffisant pour une société socialiste... à l'échelle mondiale. Il n'en reste pas moins que dans certains pays la révolution bourgeoise n'avait pas été accomplie. Le retard de la révolution prolétarienne a donc permis l'apparition de nouvelles bourgeoisies sur la scène mondiale, ce qui semblait impossible, disons en 1940.

Et cela peut se defendre si, l'analyse des faits nous mene à cette conclusion. Naturellement ce serait une exception, à moins de reviser toute la caractèrisation de la période qui deviendrait: la "période des révolutions anti-impérialistes dirigés par la petite bourgeosie appuyée sur les masses paysannes" et qui donnerait des régimes "staliniens" non viables et des passages en douce au capitalisme. Pour faire court, on serait encore dans la période des révolutions bourgeoises. Ou on serait revenu à la période des révolutions bourgeoises.

Je propose autrement. Les révolutions anti-impérialistes, de libération nationale s'inscrivent dans la lutte d'ensemble du prolétariat international et des peuples opprimés contre l'impérialisme et la réaction. Elles en font partie et si elles ont dégénérées et/ou se sont revelées non viables c'est la faute à ce que trotsky appelait "la crise de direction " du proletariat, ce qui revient à dire que les défaites et/ou les errements du proletariat n'ont pas permis que ces révolutions à moitié chemin suivent la voie socialiste, se transforment en révolutions socialistes et cela veut dire aussi qu'elle ont suivi la voie capitaliste.

C'est à peu près ce que j'essaie de dire sur la révolution chinoise, mais en ajoutant que cette lutte entre les deux "options", entre les deux voies, entre la possibilité de trandformer la révolution en révolution socialiste ou suivre le chemin capitaliste (cela se reflete dans les orientations contradictoires sur l'économie chinoise entre autres) se fait à l'intérieur même du parti et cela depuis le début du parti chinois. C'est à cela qui sert de comprendre son histoire.

La droite et la gauche se sont disputés la direction sur touts les plans à presque tous les moments de cette révolution et le résultat a été que la ligne capitaliste a triomphée après une lutte acharnée et du fait des conditions objectives de l'arrièration chinoise et du retard de la révolution mondiale (ou de la crise de direction) C'est dire aussi que la Révolution Culturelle n'est qu'un épisode, episode importante c'est vreai; de cette lutte qui n'a pas encore fini mais qui, peut continuer tant à l'intérieur du parti comme à l'extérieur.

C'est peut être pour cela que "définir" la révolution chine est aussi difficile; peut-être tout simplement parce qu'elle est une forme hybride, mixte qui n'avait pas trouvé de solution et qu'elle la trouvera après une lutte acharnée à l'intérieur meme du parti.

En fait, l'analyse devrait se pencher sur les faiblesses et atouts des lignes respectives; vu que les nier est aller contre les faits. On verrait peut-être que la faiblesse de la ligne centriste-prolétarienne est le produit de l'arrièration de la chine, de la défaite de la classe ouvrière, de sa faible participation à la révolution, du manque d'une direction révolutionnaire prolétarienne mondiale de qualité, de la trahison staliniene, de la puissance de l'impérialisme etc. Ce sont les points fortes de l'autre ligne par conséquence. Mais l'expérience révolutionnaire des ouvriers chinois, l'élan révolutionnaire de la paysannerie pauvre et les reformes entreprises les premeirs années dans le sens de la planification et de la collectivisation des terres et les idées communistes malgré leur forme déformée constituent ses atouts.

La Révolution culturelle s'inscrit aussi dans cette lutte, dans ces évennements, comme l'essaie qui aurait pu devenir la rupture avec la ligne centriste (comme plusieurs témoignages le font voir) mais reste une expérience très intéressant à étudiar d'un mouvement où la consigne generale est de "critiquer tout, mettre tout en question, renverser tout", et "la rebelion se justifie" que comme l'a très bien dit Mao est "l'âme du marxisme".

Nous ne sommes pas revenu au 19 ème siècle , époque de la bourgeoisie montante . mais à l 'époque de l ' impérialisme .

Un certain nombre de nations se sont dégagées de la tutelle impérialiste. ( émancipation des ex-colonies )
Faute d 'une direction prolétarienne en Chine , c 'est la petite bourgeoisie intellectuelle , prenant un point d 'appui dans la guerre paysanne qui est parvenue , à la faveur des circonstances favorables , à ' affranchir plus ou moins la Chine de l ' impérialisme .


Mais sa lutte est restée confinée dans des objectifs nationalistes . A aucun moment elle n ' a rattaché sa lutte à celle du prolétariat mondial à la différence de la Russie soviétique et les tâches " démcratiques" qu 'elle a réalisé , telle que la réforme agraire et encore avec pas mal de limites, c 'était le minimum de ce qu 'elle pouvait faire , compte tenu de sa base sociale
Et c 'est resté dans un cadre dictatorial , bureaucratique , sans réel contrôle par les masses
Quant aux autres tâches , l 'établissement de libertés démocratiques , le suffrage universel , on attend toujouirs .

Donc ni dictature du prolétariat , ni démocratie au sens bourgeois .

Et c'est vrai que dans un premier temps et pour tenir , on a pris en Chine ceraines mesure de collectivisation ( les Communes paysannes , une certaine planification ou plutôt étatisation ).

Mais ces mesures seront bientôt abandonnées

Et une fois le danger passé , une fois que l ' Impérialisme a décidé de se montrer plus conciliant , la Chine a renoué dès les années 70 avec les puissances impérialistes , devenant partenaire privilégié des USA , par exemple

Donc , chassez le naturel il revient au galop

Alors que reste -t-il ?

Ce qui existe dans la plupart des pays du tiers monde : une forme dictatoriale , un développement économique plombé par le retard , la pression impérialiste et maintenant l ' inféodation économique à l ' impérialisme : " zones franches " , où les firmes occidentales peuvent surexploiter une main d 'oeuvre locale .

On en revient à une situation où la Chine sans être redevenue une semi colonie , est redevenue la proie des capitaux occidentaux , l ' " atelier diu monde " comme ils disent

Alors , on peut toujours parler de " gauche" et de " droite au sein de l 'unique ( je souligne ) parti dirigeant ( où est la démocratie prolétarienne dans cette histoire?) au fond , ces luttes internes qui se sont déroulées en dehors du prolétariat , voire des masses , ne faisaient que refléter la lutte de diverses factions pour savoir en définitive , qui prendrait le pouvoir .


Et je crois qu'il faut être aveugle pour ne pas apercevoir cela
quijote
 
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Message par Louis » 19 Oct 2006, 07:29

Pour détendre l'athmosphére (je sens que notre ami chilien tend vers l'apoplexie) un peu d'art dans un monde de brute : Art de propagande chinois
Louis
 
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Message par quijote » 20 Oct 2006, 10:30

Caupo est toujours aussi arrogant

Et Caupo ne répond à aucune des questions essentielles : le caractère national de la révolution chinoise , sans la moindre perspective de débouché internationaliste ( à la différence de la politique des Bochéviks qui firent tout pour rattacher idéologiquement et pratiquement la lutte du prolétariat en Russie à la Révolution mondiale . D 'où la création de la Troisième Internationale )
. Mais naturellement cela s 'explique parce que les forces sociales sur lesquelle s ' appuyait Mao et les siens sont au fond peu intéréssées par ces perspectives .

Aucune réponse non plus sur l ' évolution de la Chine au cours des nnées 70 et ses nouveaux rapports avec l ' Impérialisme .

Enfin que penser d' un marxiste qui prend pour argent comptant ce que disent d' eux les dirigeants , en se contentant pour définir un phénomène politique et social de leurs simples assertions ( cf : interview de Mao par Malraux ) ?
quijote
 
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Message par com_71 » 20 Oct 2006, 11:52

(El convidado de piedra @ jeudi 19 octobre 2006 à 20:04 a écrit :

Cela ne tient pas debout, ne peut pas tenir debout et les cadres ouvriers et intellectuels qui échappèrent aux massacres de Chang Kai shek et dirigeaient le PCCH, et comme Lénine le dit si bien étaient des communistes à l'intérieur d'un parti où les origines de classe s'effacent quand les militants adoptent et pratiquent les idées communistes étaient les représentants le plus directs du prolétariat chinois. On peut arguer que c'étaient les trotskystes chinois, mais vu qu'ils n'ont eu aucune influence dans la lutte de classes réelle en Chine on peut les traiter en quantité négligeable.

On est là au coeur de la question. J'avoue bien volontiers n'avoir rien relu récemment sur la Chine, et n'avoir de toute façon pas beaucoup lu sur les développements de la révolution chinoise, mettons après 1940. Et même pas les contributions de Convivado ici même.

Mais ce que je sais de l'histoire de l'Internationale Communiste, et particulièrement des débats entre sa direction stalinienne et l'Opposition de gauche trotskyste au sujet de la Chine (et ce sujet à été un de ceux au centre de l'affrontement dans l'IC) est que la politique funeste de l'IC, menant par deux fois les ouvriers chinois à subir un bain de sang de la part de forces bourgeoises (Kuo-min-tang puis Kuo-min-tang de "gauche") auxquelles le PCC avait fait allégeance, avait abouti à la liquidation complète de la direction du PCC en tant qu'organisation capable de représenter les intérêts de la classe ouvrière.

Il faudrait vérifier si Trotsky a tiré cette conclusion explicitement au sujet de la Chine, mais c'est en tout cas bien ce que signifie, à l'échelle internationale, son orientation à partir de 1933, vers la création de la IVe Internationale. Et c'est la conclusion qui s'impose quand on lit les textes de 1932 où Trotsky examine l'éventualité d'un affrontement entre la classe ouvrière et les armées paysannes de Mao.

Les débats à l'intérieur du PCC sont à considérer dès cette époque comme des débats à l'intérieur d'une organisation qui n'avait de communiste que le nom.

Les trotskystes n'ont certes pas représenté grand chose dans la période de la prise du pouvoir par Mao (ce qui n'a pas empêché celui-ci de les faire mettre en prison, tout peu influents qu'ils étaient...), mais les idées trotskystes (celles de l'Opposition de Gauche) ont été bien présentes dans la période précédente, dans les affrontements au sein de l'IC et donc dans les choix de la direction du PCC. Le destin de Chen-Du-Xiu, principal dirigeant du PC jusqu'en 1928, et révisant ensuite ses positions au vu de la catastrophe à laquelle l'IC et lui-même a mené le PC, pour adopter les positions de Trotsky, témoigne amplement de ce fait.

Et l'alignement de l'IC (et de sa section chinoise) sur les positions de Staline représenta effectivement une défaite du communisme.

Que dirait Convivado à qui lui dirait que puisque Lénine a dit que la période était celle de la révolution prolétarienne, le "mouvement social" représenté par Hitler doit bien avoir quelque chose avec elle ? Il hausserait, je crois, les épaules.
Nous sommes tenté de faire de même quand il a le même type de raisonnement au sujet de la Chine et de Mao.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par piter » 20 Oct 2006, 13:18

a écrit :En fait la Conférence que elit Mao à la tête rompe avec la politique de Staline sans le dire

et :
a écrit :Et ce n'est pas parce qu'on se proclame "stalinien" (bien qu'on suive une ligne politique opposé à celle "proposée" par Staline et on foute dehors les "douze bolsheviques" envoyés foutre la merde par Staline lui meme) qu'on est forcement "bureaucrate".

et :
a écrit :les communistes chinois qui, meme s'il payaient des mots la "sagesse" de Staline, s'en méfient comme de la peste et faisaient exactement le contraire de cer qu'il "conseillait".


Mais de qui se moque-t-on ?

Un peu problématique tout de même cette idée que Mao serait opposeé à Staline tout en s'en réclamant, on pourrait en quelque sorte être "objectivement" non-stalinien tout en se réclamant de Staline, un peu comme les stals disaient de leurs adversaires qu'ils étaient "objectivement" contre-révolutionnaires...

Si Mao réellement avait pensé la ligne de Staline fausse, il aurait fallu impérativement qu'il le dise et ne cautionne pas l'idée que la direction stalinienne soit une direction valable pour le mouvement communiste.

Penser que Staline avait tort et ne pas le dire c'est tout de même franchement irresponsable et criminel de la part d'un révolutionnaire... à vrai dire c'est ne pas être si révolutionnaire que cela il me semble... Pour le moins avoir une drôle de conception des tâches d'éducation politique du parti révolutionnaire...

(cf. Leur morale et la notre de Trotsky sur les méthodes staliniennes...).
piter
 
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