par Jacquemart » 12 Fév 2004, 17:50
Quelques mots tout de même sur la "résistance antifasciste", les "75 000 fusillés" et la "fidélité au combat qui était tout entier celui de la classe ouvrière entrée en résistance armée contre l'occupant nazi qui voulu profaner notre Liberté."
Certes, on ne peut qu'admirer le courage, voire l'héroisme, dont on fait preuve durant l'occupation bien des militants du PC (qui n'était pas encore "F"). Mais l'héroisme est une chose qui peut être mis au service de trahisons politiques, voire de crapuleries pures et simples.
Oui, le militant du PC ont payé un lourd tribut à la lutte contre l'occupant. Il n'y eut peut-être pas 75 000 fusillés, mais il y en eut beaucoup, en tout cas. Mais cela ne doit en rien faire oublier que si le PC était le "parti des fusillés", il comptait aussi dans ses rangs un certain nombre de fusilleurs. Les camarades de la LCR ont cité Blasco. On peut ajouter Mathieu Bucholz, exécuté par les staliniens pour trotskysme. Et Pierre Bois lui-même racontait comment il n'avait échappé au même sort que d'extrême justesse.
Les militants du PC croyaient peut-être se battre contre le nazisme, pour le prolétariat, pour le communisme. C'est en tout cas comme cela que la direction du PC leur présentait en partie les choses.
Mais en réalité, le PC avait choisi un camp impérialiste contre un autre. Il avait fait cause commune avec - derrière - De Gaulle, un général réactionnaire qui avait comme unique objectif la sauvegarde de l'impérialisme français, de sa bourgeoisie, de ses colonies, de ses possessions.
Le PC se battait non contre le nazisme, mais contre l'armée allemande. Et sa politique d'union sacrée ne servait nullement le communisme, mais les intérêts de la bourgeoisie.
La fin de la guerre ne mit d'ailleurs pas terme à cette orientation, puisque le PC participa durant trois ans au gouvernement, où il mit tout son crédit pour faire accepter les pires conditions à la classe ouvrière française ("la grève, c'est l'arme des trusts") et cannoner les révoltes des peuples coloniaux (Algérie, Madagascar, Indochine).
Alors, la politique du PC durant cette période était à la politique révolutionnaire ce qu'Aragon et Déroulède sont à la poésie.