La position qu'a prise LO, et qui est rediscutée tous les ans est clairement que l'URSS est toujours un etat ouvrier dégénéré. Je ne reprendrai pas ici tous les arguments publiés dans les LDC (textes de congrès), avec lesquels je suis en accord.
Je voulais juste souligner que la caractérisation d'un état n'est pas économique, mais politique : quelle classe sociale exerce le pouvoir.
En ex-URSS nous pensons que nous sommes dans une période de contre révolution. Mais cette période n'est pas arrivée à son terme, et c'est bien là le problème. Il est assez aisé de constater, entre autre, les précautions prises par le capital occidental pour réinvestir en Russie, et bien d'autres choses développées dans les articles déjà cités.
Puisque les transformations sociales ne sont pas arrivées à leur terme en URSS (ce que dit aussi explicitement la fraction de LO tous les ans d'ailleurs), nous préférons continuer de défendre cette exception sociale, cet état où la bourgeoisie n'a pas totalement le pouvoir, issu de la seule révolution prolétarienne qu'ai connu ce siècle. Nous ne sommes pas pressé de nous débarasser de cette caractérisation, elle ne nous gène pas.
Elle gène surtout, je crois, ceux qui, sous prétexte de pureté dans l'analyse historique, voudraient se débarasser au plus vite du bébé avec l'eau du bain.
Les acquis de la révolution disparaissent un par un. Dans quelques années une véritable bourgeoisie (même si elle risque d'être seulement compradore) prendra peut-être définitivement le pouvoir. Mais en attendant, et tant que l'évolution est en cours, même si elle est bien avancée, cette position politique (je ne dis pas "analyse historique") continue d'être pour nous un thermomètre de l'attachement aux idées communistes.