Pour mémoire : comment l'Internationale Communiste s'exprimait, en 1921, au sujet de la répression contre un militant dont elle dénonçait pourtant explicitement les actions(Afin d'éviter tout faux débat, je précise que je ne compare évidemment ni Max Hölz à Marinus van der Lubbe, ni l'"action de mars" à l'incendie du Reichstag -- je ne fais qu'illustrer la différence de position à partir d'un exemple célèbre... mais on pourrait en trouver bien d'autres dans l'histoire du mouvement révolutionnaire)
CITATION (Adresse du 3ème Congrès de l'Internationale Communiste - 1921)
Adresse pour Max Hoelz
AU PROLETARIAT ALLEMANDAux deux mille ans de prison et de peines correctionnelles qu'elle a infligés aux combattants de mars, la bourgeoisie allemande ajoute l'emprisonnement à perpétuité contre
MAX HOELZ
L'Internationale Communiste est adversaire de la terreur et des actes de sabotage individuel qui ne servent pas directement aux buts de combat de la guerre civile, elle condamne la guerre de francs-tireurs menée en dehors de la direction politique du prolétariat révolutionnaire. Mais l'Internationale Communiste voit en Max Hoelz l'un des plus courageux rebelles contre la société capitaliste, dont la rage s'exprime par des condamnations de prison et dont l'ordre se manifeste par les excès de la canaille qui sert de base à son régime. Les actes de Max Hoelz ne correspondaient pas au but poursuivi ; la terreur blanche ne saurait être brisée qu'à la suite du soulèvement des masses ouvrières, ce n'est qu'ainsi que le prolétariat pourra conquérir la victoire. Mais ces actes lui étaient dictés par son amour pour le prolétariat, par sa haine contre la bourgeoisie. Le congrès adresse donc ses salutations fraternelles à Max Hoelz, il le recommande à la protection du prolétariat allemand et exprime son espoir de le voir lutter dans les rangs du parti Communiste pour la cause de l'affranchissement des ouvriers, le jour où les prolétaires allemands auront brisé les portes de sa prison.[/quote]
* Extrait de "
Manifestes, thèses et résolutions des quatre premiers congrès mondiaux de l'Internationale Communiste - 1919-1923" - page 139 (réédition en fac-similé, PEC & SELIO, 1984)
* Sur Max Hölz : voir, par exemple, "
Histoire de l'Internationale Communiste - 1919-1943" - Pierre Broué - pages 216-218 (Fayard, 1997)
... Quant à l'affaire Varga :* je ne la citais, à titre d'exemple, que pour illustrer le genre de difficultés auxquelles conduisent des raisonnements du genre "
Je ne vois pas trop fondamentalement ce que ça change" lorsqu'il s'agit de prendre position par rapport à des calomnies avérées. Pour être encore plus clair, peut-on se prévaloir de ce que lesdites calomnies ne changent effectivement "
fondamentalement" rien au cours de l'Histoire (pour celui qui est visé, c'est évidemment différent) pour refuser de les combattre ou, pire, les colporter par inertie ? Je ne le pense pas... et c'est pourquoi j'estime que LO a eu raison de participer à la commission d'enquête sur l'affaire Varga (même si, dans le cas où LO s'y serait refusée, cela n'aurait "
fondamentalement" rien changé !)
* sur le fond de l'affaire Varga, les lambertistes -- avec qui il militait auparavant -- l'accusaient d'être un agent payé par je ne sais plus quel(s) service(s) secret(s)... Pour les détails, il faudrait se reporter à l'article de
Lutte de Classe qui présentait les conclusions de la commission d'enquête à laquelle LO avait participé (je ne l'ai pas sous la main, mais je peux le rechercher si nécessaire... c'est-à-dire si LCR le souhaite absolument

)