Natalia Sedova était proche de Munis un militant trotskyste espagnol réfugié au Mexique pendant la seconde guerre mondiale où ils se rencontrèrent.
Après guerre Munis animateur d'un petit groupe trotskyste, rompit avec l'analyse de Trotsky sur l'URSS devenu pour lui un capitalisme d'état et rejeta le programme de transition dépassé selon lui. Parallèllement il polémiqua avec le SWP américain qu'il accusa d'avoir failli au "défaitisme révolutionnaire" notamment lors du procès de Minnéapolis.
Il défendit ses idées au sein de la IV ème inter rabibochée à la hâte et à son congrès de 1948. Il quitta ce regroupement international entraînant quelques militants du PCI français. Il anima durant quelques années un petit groupe ( l'Union ouvrière internationale) auquel participait le poète surréaliste Benjamin Perret et l'ex-trotskyste Viet-Namien Ngo Van.
Natalia contacté par Barta en 1946 qui sollicitait auprès d'elle aide et conseils lui conseilla de rencontrer Munis et de "s'arranger" avec lui.
Ce qui ne donna rien.
Lors du décés de Natalia survenu en France en 1962 et de son incinération au Père Lachaise tous les groupes trotkystes tinrent à lui rendre un dernier hommage.
France Soir couvrit l'événement en page intérieure avec une photo et une légende savoureuse:" à gauche, seul André Breton, à droite un groupe nombreux et compact les jeunes de l'UCI".
Il y eut des prises de parole.
Isaac Deutscher, la plupart des auditeurs mirent plusieurs minutes à réaliser qu'il s'exprimait en français.
Pierre Frank accompagné d'un jeune porte-drapeau. Par trois fois Frank répéta que la IVème inter inclinait son drapeau devant Natalia ce que faisait le porte-drapeau pour joindre le geste à la parole.
D'André Breton je ne me souviens que de la chemise de couleur (verte d'eau?) et d'une cravate invraisemblable (vieux-rose?), de ses cheveux longs sur la nuque tout celà était original à l'époque.
Yvan Craipeau écrivit ensuite un article ému mais curieux dans l'Observateur (déjà Nouvel Obs ou encore France Observateur?).
Lui et ses copains (les jeunes trotkystes des années trente) étaient venus rendre un dernier hommage à la compagne de Léon Trotsky et du même coup "enterraient leur jeunesse"(sic) mais remarquait-il il y avait aussi de nombreux de jeunes, sans doute les jeunes de l'UCI répérés par France-Soir mais anonymes pour Craipeau on peut rompre avec le trotskysme tout en conservant chevillé ayu corps la rivalité inter-groupe.
Il posait la question mais eux (qui n'enterraient pas leur jeunesse) "que venaient-ils chercher là?" (sic).