(Gaby @ mardi 7 février 2006 à 23:41 a écrit : (jerome.k.jerome @ mardi 7 février 2006 à 21:01 a écrit : Il n'en reste pas moins que ne pas favoriser au maximum la vie dans les soviets fut une erreur. Le prolétariat puise sa force dans son unité, sa confiance de classe, son auto-organuisation... et tout ça, c'est les soviets qui en sont le véhicule, le moteur... c'est pourquoi il y faut le maximum de vie, même en période de guerre civile.
Le problème est quand même un peu plus vaste que celà.
Je sais qu'il est convenu d'affirmer que les bolcheviks n'étaient pas des maniaques de la démocratie soviétique il y a là une affirmation hative et inexacte souvent confortée par une méconnaissance de la situation à diverses périodes successives dans le temps.
D'abord qui a bataillé pour faire respecter la volonté de la majorité dans les soviets à partir de juillet et août 1917 contre les bureaux de coalition mencheviks-Socialistes révolutionnaires, supporter du gouvernement Kerensky, qui le plus souvent s'étaient auto-proclamés "direction" des soviets lors de leur formation en février-mars 17 sinon les bolcheviks?
La guerre civile vida les soviets de leurs participants les plus jeunes, les plus dévoués, les plus dynamiques. Celui qui resta acoudé au bastingage de son navire à faire des ronds dans l'eau d'un bassin de Kronstadt alors que l'on se battait sur la Volga ou dans l'Oural n'était peut-être pas des meilleurs?
Ensuite Trotsky le souligne la guerre civile, et l'armée même rouge ne sont pas des écoles de démocratie....
Et puis après la guerre civile beaucoup d'usines étaient désaffectées ou tournaient au ralenti. La classe ouvrière s'était largement délitée pour subsister. Retour au village, replis sur des activités de petite production individuelle, détachement dans des tâches administratives.
Les soviets étaient des coquilles trop souvent vides et donc la démocratie un mot creux.
On ne peut y remédier par l'envoi d'une convocation à la prochaine réunion.
L'activité politique des travailleurs peut être encouragée ou bridée mais pas créée à l'initiative volontaire d'un groupe.
Aujourd'hui pour prendre un exemple plus connu. Nous avons des syndicats qui le plus souvent sont des coquilles vides. Ce ne sont pas les militants encore moins les adhérents qui décident des orientations et désignent dans les faits les dirigeants.
Faire régner la démocratie, les droits et le point des vues des travailleurs du rang n'est pas si facile. On ne se heurte pas seulement à l'hostilité ou à la mauvaise volonté des cliques dirigeantes.