Je viens de le voir grâce au système de rediffusion
Bof, ceux qui ne l'ont pas vu n'ont pas perdu grand chose.
Le film est mauvais c'est tout.
A l'évidence peu de moyens, mais quand même on voit rien, le Grand qui fait trois discours pour la liberté et la discipline, deux flics glauques qui le traquent, et trois méchants du PC qui le jalousent.
Avec ça si ils veulent établir le culte de la "résistance" dans les jeunes générations c'est pas gagné, mais c'est pas moi qui vais m'en plaindre.
Y-avait quand mêmes des gens dans ce maquis, d'où venaient-ils, que voulaient-ils, y causaient de quoi et y faisaient quoi à longueur de journée?
Les relations avec les paysans rien? Avec les résistants pas PC rien? Avec les collabos?
Si on voit un discours aux GMR prisonniers, les CRS de l'époque " rachetez-vous, rejoignez-nous pour combattre pour la liberté" (c'était en 44

) ils acceptent d'enthousiasme...
Il faudrait présenter Guingoin, fils d'un militaire de carrière tué dès le début de la 1ère guerre mondiale (orphelin de guerre ce qui n'est pas une petite situation). Sa mère fille d'ouvrier est directrice d'école. Passe le concours de l'école normale, nommé instit adhère au PC en 1935. A n'en pas douter G est de coeur et de raison avec les "petits" et la révolution russe est un espoir, un exemple à l'Est.
Nous sommes en 1935, la date est importante Staline signe un pacte avec Laval alors chef d'un gouvernement républicain.
Conséquence les manifestants du PC doivent brandir des drapeaux tricolores, chanter la Marsaillaise et fleurir les statues de Jeannne d'Arc et crier Daladier au pouvoir.
La tâche de l'heure c'est l'union des partis de gauche contre le fascisme (Front populaire) à coup de bulletins dans l'urne dans le cadre des institutions et du calendrier établi.
Q'une grève générale non prévue survienne vite arrêtons-la dès les premières revendications obtenues.
A Moscou on condamne à mort des révolutionnaires qui n'étaient que des traîtres comme ils l'avouent. A Barcelone on mitraille des espions franquistes déguisés en anarchistes.
Voilà toute l'éducation politique donné au jeune Guingoin comme à des milliers d'autres.
La plupart embrouillés laissèrent tout tombé, jurant qu'on ne les y reprendrait plus.
La-dessus Staline signe un pacte avec Hitler. Ils se partagent la Pologne.
Le PCF qui venait de voter les crédits de guerre au gouvernement doit changer son fusil d'épaule, dénoncer la guerre impérialiste, l'Angleterre belliciste et De Gaulle son agent...
Guingoin a du prendre un sacré coup de bambou derrière les oreilles.
Pour échapper à une arrestation certaine il passe dans la clandestinité.
Ce que les auteurs appellent la résistance alors qu'en automne 1940, il n'y a pas un seul soldat allemand en Haute-Vienne (zone "libre"). Diffuse des tracts de sa sauce.
Après l'attaque de l'URSS par l'Allemagne le PC pourra redevenir super-patriote.
Guingoin doit être content et penser qu'il a vu juste. Il le dit et veut que son parti reconnaisse des erreurs.
C'est là où ça coince. Débarqué, isolé, il sera une proie facile pour les revanchards de la collaboration et les partis de la guerre froide et une façon d'attaquer le PC et son auréole.
Guingoin avait sans doute bien des qualités pour être un communiste mais pour ça aurait-il fallu qu'il en rencontre.