Communistes contre Staline

[Gertrude]

Il y a eu une période, dans le mouvement ouvrier, où dire un avis "divergent" était s'exclure soit même du parti... :dry:

Pierre Broué, qui nous a quitté récemment, a entre autres écrit deux livres que Gertrude vous conseille pour les fêtes : à s'offrir soit même ou à se faire offrir :noel: :

- Communistes contre Staline, massacre d'une génération,
Editions Fayard, 2003, 440 pages.

- La question Chinoise dans l' Internationale Communiste,
Editions EDI, 1976, 539 pages.

Deux bouquins à lire ! :yes:

[artza]

Il y a eu une période, dans le mouvement ouvrier, où dire un avis "divergent" était s'exclure soit même du parti...  .

Un conseil à Gertrude, il faut être une lectrice plus attentive.

La question chinoise dans l'IC, n'est pas un bouquin de Broué.

Simplement une compilation d'articles divergents sur cette question, présentée par ce dernier.



Bonne lecture (attentive) à tous quand même. :wavey:

[Gertrude]

Broué a quand même écrit... les 8 pages de l'avant-propos, 2 pages d'introduction à la première partie, 3 pages d'introduction à la deuxième partie, 3 pages d'introduction à la troisième partie, 2 pages d'introduction à la quatrième partie, 2 pages de conclusion, 11 pages de chrono, 7 pages de repères biographiques, 2 pages de repères géographiques, 5 pages d'index des noms cités

[Crockette]

est il vrai que le propre fils de staline en a bavé ?

son père aurait décidé de le sacrifier en refusant de l'échanger contre des prisonniers de l'armée de l'empereur guillaume ?


je profite de ce sujet car j'ai vu un reportage sur planete édifiant : où j'ai appris que Staline lors de diners avec des proches amis, s'amusait à lancer des boulettes de pain sur ses invitées...au grand désespoir de sa compagne... :wacko:

[yannalan]

est il vrai que le propre fils de staline en a bavé ?

son père aurait décidé de le sacrifier en refusant de l'échanger contre des prisonniers de l'armée de l'empereur guillaume ?


je profite de ce sujet car j'ai vu un reportage sur planete édifiant : où j'ai appris que Staline lors de diners avec des proches amis, s'amusait à lancer des boulettes de pain sur ses invitées...au grand désespoir de sa compagne... :wacko:
Pour l'échange, oui, c'est vrai, mais c'était Hitler qui était en face, pas l'empereur Guillaume !
Dommage qU'il ne s'e soit pas contenté de jeter des boulettes de pain sur ses invitées... ca fait moins mal qu'une balle dans la nuque ou trente ans de goulag !

[Crockette]

désolé pour l'anachronisme :wacko:
ds le reportage on voit aussi qu'à
à la fin du règne de staline sa propre famille (nièces et tantes) n'était meme plus en sécurité vis à vis de ses purges


autre passage important ds le reportage : lors de l'invasion de l'URSS par les nazis, Staline s'était isolé de longues heures car il y croyait pas un seul instant, et ensuite sa stupeur se serait transformée en peur...peur d'être arreté par les membres du parti pour haute trahison...

lorsque la délégation est venu à sa splendide maison, il était sur la défensive, convaincu d'être arrêté, et ils lui ont demandé quels étaient les ordres...c'est là que sa personnalité s'est décuplé, il était devenu conscient d'être le père du peuple...malgré ses énormes erreurs, il restait le papa de l'urss :dry:

[redsamourai]

si tu veux crockette, tu peux lire l'Orchestre Rouge qui, entre 1000 autres trucs, raconte aussi à quel point Staline est resté sourd aux renseignements que lui envoyait ses services d'espionnage sur l'imminence de l'attaque, pourtant les plus performants du monde à l'époque...

le bouquin raconte l'histoire du dirigeant des services de renseignement soviétique pendant la seconde guerre mondiale, comment le réseau avait réussi à pénétrer jusqu'au sein de l'état major allemand... et rend ainsi hommage au courage et à la valeur extraordinaire de ces hommes et femmes dont on parle pas dans nos livres d'histoire mais dont a peut-être dépendu beaucoup beaucoup... grand bouquin.

:prosterne:

mais on s'éloigne du sujet du fil

[Félix Edmundovitch]

8) tous les chemins mènent à Rome

Le sujet "communistes contre staline" peut aussi mener à Léopold Trepper et l'Orchestre Rouge de l'armée soviétique...

En l'occurence, Trepper, dont le combat est raconté dans le bouquin de Gilles Perrault, se retrouvera après la guerre... dans les taules staliniennes, et subira l'antisémistisme stalinien... :dry:

Ce n'est que... bien tard, comme dit le proverbe, que Trepper tira le bilan qui s'imposait :huh:

"Mais qui donc à cette époque protesta ? Qui se leva pour crier son dégoût ?

Les trotskystes peuvent revendiquer cet honneur. A l'instar de leur leader, qui paya son opiniâtreté d'un coup de piolet, ils combattirent totalement le stalinisme, et ils furent les seuls. A l'époque des grandes purges, ils ne pouvaient plus crier leur révolte que dans les immensités glacées où on les avait traîné pour mieux les exterminer. Dans les camps, leur conduite fut digne et même exemplaire. Mais leur voix se perdit dans la toundra.

Aujourd'hui les trotskystes ont le droit d'accuser ceux qui jadis hurlèrent à la mort avec les loups. Qu'ils n'oublient pas toutefois qu'ils possédaient sur nous l'avantage immense d'avoir un système politique cohérent, susceptible de remplacer le stalinisme, et auquels ils pouvaient se raccrocher dans la détresse profonde de la Révolution trahie. Eux n' "avouaient" pas, car ils savaient que leurs aveux ne serviraient ni le parti ni le socialisme". :hmpf:

extrait de "Le grand jeu", Léopold Trepper.

[Vérié]

Aujourd'hui les trotskystes ont le droit d'accuser ceux qui jadis hurlèrent à la mort avec les loups. Qu'ils n'oublient pas toutefois qu'ils possédaient sur nous l'avantage immense d'avoir un système politique cohérent, susceptible de remplacer le stalinisme, et auquels ils pouvaient se raccrocher dans la détresse profonde de la Révolution trahie. Eux n' "avouaient" pas, car ils savaient que leurs aveux ne serviraient ni le parti ni le socialisme". :hmpf:

extrait de "Le grand jeu", Léopold Trepper.
Bel hommage d'un ancien stalinien aux Trotskystes !

Cela-dit, il y a un point qui mérite d'être nuancé : "le système cohérent" des Trotskystes. Certes, le comportement de nombre de militants de l'opposition de gauche fut héroique. Mais d'une part il y en eut aussi qui se rallièrent à Staline. Certains sans doute par opportunisme, mais beaucoup parce que leurs analyses n'étaient pas si cohérentes que ça. Ainsi, certains se rallièrent au moment de l'industrialisation et de l'élimination des koulaks, estimant que, finalement, Staline adoptait le programme de l'opposition de gauche, même si sa politique était trop brutale. Des techniciens, ingénieurs trotskystes étaient soucieux de mettre leurs compétences au service de l'"Etat ouvrier". D'autres se rallièrent au moment de la seconde guerre mondiale et, dans les camps où ils étaient détenus, demandèrent à s'engager dans l'armée rouge.

Les témoignages des débats qui avaient lieu entre communistes anti-staliniens dans les camps et prisons, tel celui de Ciliga, montrent que rien n'était ni clair, ni évident, ni cohérent pour la plus grande partie de ces militants. Ce qui ne change rien bien sûr à l'admiration qu'ils nous inspirent.

[Jacquemart]

Ben si, Vérié, parmi les opposants au stalinisme, les trotskystes étaient ceux qui avaient l'analyse la plus cohérente de toutes. Ce qui ne veut pas dire que les individus se réclamant du trotskysme, eux, étaient forcément cohérents avec leurs idées.

En tout cas, quand je lis les "capitalistes d'Etat", je n'ai pas souvent l'impression de prendre une leçon de cohérence. Mais ça, hein, tu t'en doutais déjà... :hinhin: