les enseignants maintiennent l'unité en 47

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Valiere » 26 Mai 2004, 22:05

En 1947, la tendance syndicale révolutionnaire Ecole Emancipée, après une discussion interne décide de proposer que la FEN reste provisoirement autonome afin d’éviter l’éclatement du syndicalisme enseignant avec d’un côté les enseignants FO et de l’autre les CGT…Marcel VALIERE dirigeant syndicaliste Ecole Emancipée élabore une motion qui sera présentée par le courant réformiste mais attaché à l’unité et l’Ecole Emancipée, d’où les deux noms accolés, Bonnissel étant un dirigeant réformiste.
Les staliniens qui s’appelleront les pro CGT et beaucoup plus tard les U et A s’opposent à cette proposition.
Une consultation démocratique a lieu dans tous les syndicats de la FEN qui donnera une très large majorité à l’option autonomie…
Vous pouvez constater à la lecture que ce texte de motion qui sera adopté au SNI, syndicat des instituteurs est une motion fort principielle et offensive

Jean-François CHALOT ( voici pourquoi ce pseudo)

Le texte ci-dessous a été ressaisi par la tendance « L’Emancipation », qu’elle en soit remerciée


Motion d'orientation Bonissel-Valière

Le Congrès du Syndicat National des Instituteurs constate :
1°) l'abaissement continu du niveau de vie des masses laborieuses,
2°) l'échec du mouvement ouvrier de décembre 1947 et la scission syndicale,
3°) l'abandon par les pouvoirs publics des lois et de l'esprit de laïcité,
4°) les dangers de crise intérieure et d'étouffement des libertés démocratiques et ouvrières,
5°) les menaces constantes de conflits mondiaux provenant des rivalités impérialistes.

LE CONGRES,
Placé devant la crise dans laquelle le mouvement syndical se débat en ce moment, crise dont la scission confédérale est une des manifestations et les luttes politiques internationales la cause essentielle.
PROCLAME sa foi dans la valeur révolutionnaire du syndicalisme, qu'il considère comme étant toujours l'arme essentielle des travailleurs dans l'œuvre d'émancipation devant aboutir à la disparition du salariat et du patronat, à l'avènement d'une société juste et fraternelle.
En vue de la défense de la condition ouvrière tant sur le plan national que sur le plan international, affirme sa confiance dans la lutte revendicative quotidienne pour la défense des intérêts professionnels et l'amélioration des conditions de vie des travailleurs ; l'utilisation de tous les moyens d'action y compris l'action directe, considérée comme l'arme ultime des travailleurs à laquelle il ne peut être fait appel qu'après consultation démocratique et décision des organismes syndicaux réguliers.
PROCLAME nécessaire :
- La conquête et l'aménagement de réformes sociales et la réalisation d'œuvres destinées à améliorer le sort des masses laborieuses en leur apportant plus de bien être et de sécurité ;
- Le développement de la capacité économique de la classe ouvrière, afin de lui permettre une participation de plus en plus large et qui doit revenir prépondérante, à l'organisation de la production, à la gestion des services et des entreprises ;
- La lutte pour la sauvegarde des libertés si chèrement conquises, le développement des institutions démocratiques ;
- L'application et le respect des lois laïques dans l'ensemble du territoire ;
- L'organisation de la coopération internationale des travailleurs, seule capable d'imposer aux gouvernements le maintien de la paix.

Pour éviter les erreurs que le mouvement syndical a commises dans le passé, il est nécessaire que les statuts du mouvement confédéral reconstitué apportent à chaque travailleur la garantie formelle du respect des droits de la personne humaine et du libre exercice de la démocratie syndicale.
A cet effet, le Congrès propose l'adoption des mesures suivantes :
1°) Liberté totale d'expression et de discussion par la parole et par l'utilisation de la presse syndicale.
2°) Interdiction du « noyautage » des organisations syndicales par des groupements extérieurs et sanctions immédiates en cas de défaillance ou de manquement des responsables.
Ce « noyautage » sera rendu plus difficile au fur et à mesure que s'éveillera et se développera, chez chaque travailleur, le sens de ses responsabilités syndicales et le goût de participer de façon active à la vie de son organisation.
3°) Election à bulletin secret par tous les syndiqués de base des responsables syndicaux.
4°) Election à la représentation proportionnelle des organismes administratifs et homogénéité des organismes d'exécution.
5°) Possibilité pour toutes les listes de faire connaître, un mois avant les élections, leur programme et leur composition par une publicité égale : insertions dans la presse syndicale, réunions organisées par les directions en place, affichage sur des panneaux installés à cet effet dans les Bourses du Travail, Unions, etc...
6°) Présentation au moins un mois à l'avance des rapports des directions syndicales.
7°) Révocabilité à tout instant des responsables et leur non-rééligibité après une période de cinq années.
8°) Interdiction du cumul des fonctions syndicales et des fonctions politiques à l'échelon national, fédéral, interfédéral et confédéral, tout acte de candidature politique entraînant automatiquement l'abandon des fonctions syndicales.
9°) Indépendance à l'égard des partis, des sectes et des gouvernements, et rémunération des permanents uniquement par les caisses syndicales.
10°) Démarcation précise entre les prérogatives des syndicats et des fédérations d'une part, des unions départementales et des organismes confédéraux d'autre part, afin que chaque syndiqué de base sache en clair les attributions des organisations syndicales à tous les échelons et ne se trouve pas tiraillé, comme il l'a été en novembre 1947, entre des mots d'ordre contradictoires.
11°) Nécessité du mandatement des délégués aux diverses instances délibératives, le délégué devant toujours exprimer loyalement par ses votes, l'opinion ou les diverses opinions des membres de l'organisation qui l'ont mandaté.

LE CONGRES,
Estimant que l'unité organique des salariés est une des conditions essentielles pour résister efficacement à l'offensive patronale, gouvernementale et impérialiste, proclame la nécessité absolue de travailler à la reconstruction d'une C. G. T. démocratique unique,
Et mandate les responsables du Syndicat national pour mettre tout en œuvre en vue de la réunification confédérale :
• en prenant contact avec les directions de la C.G.T., de F.O., de la C.N.T., des organisations autonomes afin d'obtenir à bref délai un congrès d'unité sur les bases ci-dessus énoncées :
• en entrant en rapport avec tous les groupements ayant des buts identiques afin de populariser l'idée de ce congrès ;
• en préconisant parallèlement un ensemble de mots d'ordre susceptibles de faciliter le regroupement nécessaire et capables de briser les attaques généralisées des forces anti-ouvrières.
1. — Revalorisation du minimum vital.
2. — Revalorisation de la fonction publique.
3. — Suppression des zones de salaires.
4. — Echelle mobile des salaires, traitements et péréquation des retraites.
5. — Contrôle ouvrier sur la production et la répartition.
6. — Lutte contre les intermédiaires par l'extension du mouvement coopératif.
7. — Défense résolue de l'école publique par les Cartels d'Action laïque et par une vaste campagne d'agitation et de propagande à travers le pays.
8. — Défense vigilante et active des institutions républicaines.

LE CONGRES,
• affirme de la façon la plus catégorique que rien n'oppose les uns aux autres les travailleurs des différents pays ;
• proteste contre les guerres coloniales actuelles et la prolongation du service militaire à dix-huit mois ;
• réclame une réduction massive des crédits militaires ;
• s'élève avec force contre la diplomatie secrète toujours en usage, contre toute idéologie nationaliste, raciale ou religieuse et contre toute forme de préparation matérielle, morale ou psychologique à la guerre ;
• invite les travailleurs à se défier des formules de liberté démocratie, droit, etc... employées par les maîtres impérialistes afin de faire accepter la défense de leurs intérêts de classe ;
• déclare se désolidariser totalement des deux « blocs » dont l'antagonisme risque de provoquer un troisième conflit mondial ;
• et proclame que seuls l'internationalisme ouvrier et l'union des prolétaires de tous les pays sont capables d'assurer la paix du monde.
Valiere
 
Message(s) : 0
Inscription : 07 Mars 2004, 22:35

Retour vers Histoire et théorie

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 3 invité(s)