LO: Trotskisme et conseillisme?

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par NazimH » 22 Jan 2004, 18:20

La première raison pour se revendiquer de Rosa Luxembourg c'est que c'est une responsable communiste, morte pour ses idées -assassinée par des miltaires avec l'approbation et sous la responsabilité des "socialistes" pro-bourgeois. Moi, déjà ça me donne envie d'adhérer au personnage.

Mais au-delà, Rosa Luxembourg a été de cette génération de militants qui ont contribué au développement des partis de la deuxième internationale (en Pologne et en Allemagne) et à y défendre les idées marxistes. Rosa a été à la fois une organisatrice - y compris dans la conspirativité- et une théoricienne.

Au sein du parti allemand, avant 1914, elle fut celle qui défendit avec le plus de conséquence les idées révolutionnaires face aux responsables qui, comme Bernstein, abandonnaient le marxisme. On peut trouver un écho de cette bagarre dans son ouvrage "Réforme ou révolution" où elle examine les premières idées réformistes (et ce sont les mêmes idées qui nous sont bien souvent ressorties sous une forme ou une autre pour "contrer" les idées révolutionnaires...) : elle y explique notamment comment le capitalisme ne peut assurer une progression continue du niveau de vie de l'ensemble du prolétariat des différents pays (elle le fait bien sûr à son époque en soulignant la progression du militarisme, l'exploitation coloniale, les conditions de vie précaires de la majorité des prolétaires d'Allemagne... et d'une façon plus générale les limites du développement de l'économie capitaliste).

Un autre de ses livres "Grève de masse, parti et syndicats" (qui s'appuie sur l'expérience des luttes des travailleurs russes de l'époque), montre comment les luttes revendicatives quotidiennes des travailleurs peuvent se transformer -car elles se heurtent à des ennemis communs et peuvent avoir les mêmes objectifs- en luttes politiques si les socialistes qui les dirigent en ont bien sûr la volonté. Rosa souligne également dedans que la grève générale ( la grève de masse) -une réverie très mal vue par certains responsables socialistes allemands -de fait des réformistes- était le chemin par lequel les travailleurs pouvaient prendre conscience de l'opposition de leurs intérêts avec ceux de la bourgeoisie toute entière et son état.

Enfin je comprends mal les hésitations de certains sur ce forum : Rosa - et plus encore à l'époque Karl Liebknecht- incarne la continuité des idées révolutionnaires en 1914, de l'opposition à la guerre contre la trahison des socialistes allemands. Elle ne cautionna jamais l'impérialisme, ni le sien ni celui d'aucun autre pays, fut mise au bagne pour cela. Ces choix tactiques sur le fait de quitter plus ou moins vite le parti social-démocrate ne change rien au fait qu'elle se fixa toujours comme objectif de contruire un parti révoltionnaire pour conduire les exploités à la prise du pouvoir. Elle a, je crois, dit de la social-démocratie allemande qu'elle était devenue un "cadavre puant". C'est avec elle -et les partakistes- que Lénine voulait, tenait, à lancer l'internationale communiste. Et cela c'est une continuité dont je crois qu'il est vital de se réclamer.

pour ce qui est des désaccords entre Rosa et Lénine ou les bolcheviks : il y en a eu mais pas plus qu'au sein du parti bolchevik lui-même... On peut refaire ces débats aujourd'hui mais il faut comprendre que c'étaient des discussions entre militants qui partageaint énormément (et je parle ici d'un programme vérifié dans l'action par eux mais aussi par des dizaines de milliers d'autres et même davantage...) . Par la suite les militants qui avaient été proches de Rosa se sont dans l'ensemble ralliés aux idées des bolcheviks au sein de l'internationale communiste. (ceux qui ont tenu à développer un autre point de vue et ont voulu absolument être "luxembourgiste" n'ont jamais eu de rôle notable... ce qui n'est pas un argument définitif mais ...)

Au passage pour le copain LCR, je ne crois pas que Rosa a été plus conscient que Lénine des dangers de bureaucratisation (Lénine a écrit des dizaines de pages et surtout fait des centaines de choses contre cela dès le départ tout comme bien d'autres militants). mais ce n'est pas le sujet.
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Message par Spartaco » 06 Fév 2004, 17:10

J'ai trouvé sur les site "Marxist Internet Archives":

Le remède decouvert par Lenin et Trotsky, l'abolition de la démocratie,
est pire que le mal qu'elle censé guérir, car elle renferme la source
d'ou peut venir la guérison à tout les maux des institutions sociales

La Révolution Russe

http://www.marxists.org/archive/luxemburg/index.htm


Je pense que bcp ne veulent pas accepter les querelles entre :luxemburg: :lenine: :trotsky:
Spartaco
 
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Message par pelon » 06 Fév 2004, 17:35

(Spartaco @ vendredi 6 février 2004 à 17:10 a écrit :J'ai trouvé sur les site "Marxist Internet Archives":

Le remède decouvert par Lenin et Trotsky, l'abolition de la démocratie,
est pire que le mal qu'elle censé guérir, car elle renferme la source
d'ou peut venir la guérison à tout les maux des institutions sociales

La Révolution Russe

http://www.marxists.org/archive/luxemburg/index.htm


Je pense que bcp ne veulent pas accepter les querelles entre  :luxemburg:   :lenine:   :trotsky:

Oui, les critiques de Rosa Luxembourg sont connues mais celles entre lénine et Trotsky aussi. Je ne sais pas quel texte tu cites mais, par exemple, R.L. reconnaissait que l'assemble constituante, en octobre, ne représentait plus la peuple russe mais qu'il aurait fallu non pas la dissoudre mais appeler à d'autres élections. Sans rentrer dans les détails Lénine et Trotsky considéraient que cela aurait été une erreur. Ce que nous disions, c'est que ces divergences n'empêchent pas R.L. de se situer du même côté que Lénine et Trotsky. Le mieux est de la citer :
( fin du texte "La révolution russe" de R. Luxembourg a écrit :   
Les socialistes gouvernementaux d'Allemagne peuvent bien crier que la domination des bolcheviks en Russie n'est qu'une caricature de dictature du prolétariat. Qu'elle l'ait été ou non, ce ne fut précisément que parce qu'elle était une conséquence de l'attitude du prolétariat allemand, laquelle n'était pas autre chose qu'une caricature de lutte de classes. Nous vivons tous sous la loi de l'histoire, et l'ordre socialiste ne peut précisément s'établir qu'internationalement. Les bolcheviks ont montré qu'ils peuvent faire tout ce qu'un parti vraiment révolutionnaire peut faire dans les limites des possibilités historiques. Qu'ils ne cherchent pas à faire des miracles. Car une révolution prolétarienne modèle et impeccable dans un pays isolé, épuisé par la guerre, étranglé par l'impérialisme, trahi par le prolétariat international, serait un miracle. Ce qui importe, c'est de distinguer dans la politique des bolcheviks l'essentiel de l'accessoire, la substance de l'accident. Dans cette dernière période, où nous sommes à la veille des luttes décisives dans le monde entier, le problème le plus important du socialisme est précisément la question brûlante du moment : non pas telle ou telle question de détail de la tactique, mais la capacité d'action du prolétariat, la combativité des masses, la volonté de réaliser le socialisme. Sous ce rapport, Lénine, Trotsky et leurs amis ont été les premiers qui aient montré l'exemple au prolétariat mondial; ils sont jusqu'ici encore les seuls qui puisent s'écrier avec Hutten : "J'ai osé !"

C'est là ce qui est essentiel, ce qui est durable dans la politique des bolcheviks. En ce sens, il leur reste le mérite impérissable d'avoir, en conquérant le pouvoir et en posant pratiquement le problème de la réalisation du socialisme, montré l'exemple au prolétariat international, et fait faire un pas énorme dans la voie du règlement de comptes final entre le Capital et le Travail dans le monde entier. En Russie, le problème ne pouvait être que posé. Et c'est dans ce sens que l'avenir appartient partout au "bolchevisme".

Que veux-tu que l'on ajoute à cela ?
pelon
 
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Message par Spartaco » 07 Fév 2004, 16:44

Que faut-il rajoutter? L'Histoire nous apprendra la fin de l'equation Liberte + Socialisme = Communisme sur le beat du MIA
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Message par logan » 23 Fév 2004, 15:49

spartaco> le texte que tu cites a été écrit par rosa luxembourg... dans une prison allemande en raison de son activité anti guerre

Elle n'avait d'informations sur la révolutions russe qu'au travers des journeaux bourgeois allemand, et pas mal des critiques formulées dans ce livre sont dues à ce contexte. 8)
Par contre si tu lis tout le texte, tu verras qu'elle attribue à lénine et trotsky l'immense mérite d'avoir commencé la révolution internationale, et d'avoir agit au mieux dans les conditions russes...

Elle écrit aussi qu'en russie le problème de la révolution mondiale ne peut qu'être posé et absolument pas résolu
Affirmation qui ne sera remise en cause que par staline et sa théorie du socialisme dans un seul pays.
logan
 
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Message par clavez » 23 Fév 2004, 19:32

Quand LO dit, ou affgiche dans ses meetings, L'émancipation des travailleurs sera l'oeuvre des travailleurs eux même, il faut le prendre au pied de la lettre. Le fond du problème est là. et tout ça débouchera sur le mot d'ordre de tout le pouvoir au soviet qu'il faut comprendre comme tout le pouvoir aux travailleurs organisés.

En tout cas LO me semble plus conseilliste que la LCR, cart à LO on parle de contrôle ouvrier.
clavez
 
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Message par clavez » 23 Fév 2004, 19:39

Sur le luxemburgisme, je suis toujours surpris que les militants qui s'en réclame ne parle que démocratie et parti, pour finallement être antiparti, ce que Luxemburg n'était pas.
Plus intéressante me semble les divergeances sur la question nationale.
Finallement, pour le dire de manière provoquante, Lénine était pour diviser la classe ouvrière entre plusieurs parti face à une bourgeoisie, elle, organisée centrallement dans un Etat unique, alors que RL restait sur la position classique de l'internationale, à savoir un seul Etat un seul Parti.
Et qu'on ose me défendre qu'il fallait, avant 1918, organiser les socialistes alsaciens à la SFIO.
clavez
 
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