Caractérisation de la période actuelle

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par reval71 » 19 Jan 2004, 15:37

Comme pas mal de monde sur ce forum, je considère que nous sommes dans une période de recul de la CO. Contre les attaques gouvernementales et patronales devenues quotidienne , malgrès les fortes mobilisations du printemps 2003, la classe ouvrière , en partie du fait de la trahison de ces représentants notamment syndicaux mais aussi du fait de son manque de confiance en ces capacités, n'a pas réussie a faire en sorte que les attaques qu'elle subit soient renvoyées ad patrem.

Je pense qu'il faut maintenant s'appuyer sur tout les points qui peuvent redonner aux travailleurs le gout de la lutte. Faire en sorte de ne pas négliger, la moindre des opportunités d'organiser les gens autour de nous pour mener un combat, même s'il ne sagit pas de "grands" combats et ce aussi bien dans les quartiers que dans les usines. Par exemple, organiser les gens dans les quartiers pour défendre un service public de proximité, défendre la présence d'un bureau de poste menacé de fermeture, défendre la présence d'une ligne de bus menacée d'etre détournée... a l'usine, se battre pour défendre nos intérêts (augmentations de salaires, intervenir pour refuser des licenciements). Mais a chaque fois, ne jamais négliger le fait qu'il faille faire en en sorte d'amener le plus grand nombre a se lier à la lutte afin que ce plus grand nombre reprenne confiance, petit a petit, dans le fait que c'est par le combat qu'on obtient ce que l'on veut. Et ne jamais s'abstenir de faire le lien entre les luttes que l'on mène même contre des attaques locales et le fait que ces attaques locales sont les conséquences du système économique capitaliste.

J'ai un peu l'impression de dire des platitudes mais c'est comme ça que je conçois le boulot maintenant.
reval71
 
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Message par Mariategui » 19 Jan 2004, 18:30

Je pense que si l'on arle de carcatérisation de la période, il faut différencier plusieurs échelles spatiales et temporelles. Ainsi, ils est sans doute correct de dire que depuis la grande vagiue révolutionnaire des années 20, la classe ouvrière est en recul puisqu'elle a été incapable de mener à terme une révolution (le Cuba pour ne prendre qu'un exemple est pour moi un exemple de révolution mais inabouti).

Mais je pense qu'il faut s'attacher aussi aux variations de la combativité de la classe ouvrière dans des périodes plus courtes et dans d'autres lieux. Ainsi, il me paraît clair que le niveau de combatitivité de la classe ouvrière latino-américaine augmente et qu'elle se renforce progressivement dans ses combats, du moins dans l'Équateur, la Bolivie et l'Argentine (malgré la défaite, les organisations ouvrières et les révolutionnaires sont bien plus forts que durant l'ère de Menen). de même, le niveau de conscience et la combatitivité de la classe ouvrière francaise a beaucoup changé dans ces derniers décennies mais j'ai l'impression qu'elle se renforce un peu. Bien entendu, aujourd'hui, nous sommes dans le lendemain d'une défaite majeure mais je ne trouve pas que les AG des profs disaient que des platitudes, moi, j'ai plutôt l'impression d'un mouvement conscient de la demension profondément politique et "sociétale" de la lutte mené et la revendication des 37,5 pour tous a surgu quasiment spontanément du mouvement. C'etait quand même magnifique de voir toutes ces pancartes maison, toutes avec le même mot d'ordre.

Dire que la classe ouvrière est en recul est un constat politique nécessaire. Mais il faut analyser parallèlement ses petites variations de la combatitivité qui pourraient permettre aux organisations ouvrières de relancer l'offensive. Si on ne s'approprie pas de toutes les possibilités de luttes, on se condamne à attendre "la grande crise économique mondiuale", un peu comme les bordiguistes. En tout cas, j'ai compris la stratégie trotskyste du Front Unique Ouvrier justement comme un moyen de passer de la défensive à l'offensive. ref, le trotskysme est pour moi la négation du défaitisme, la combatitivité et la conscience fluctuent, c'est à nous de profiter ces fluctuations pour relancer les luttes.

Bien entendu, cette question est alors en directe relation avce l'évaluation de la force des militants de l'EG. Je pense que nous arriverons tous vite à l'accord que la CO recule même si elle le fait à des rythmes dífférents dans l'espace et dans la durée. La vrai question est de savoir si on peut peser sur la classe ouvrière en certains moments pour lancer des luttes. Je pense que Trotsy nous a legué le levier pour le faire, le Frony Unique Ouvrier et le combat des LU-Danone montre, à mon avis, qu'ils est possible parfois de peser un peu avce des moyens militants minimaux. 2 militants de la Fraction et 1 de la ligue pour lancer un belle manif, c'est quand même pas mal. Certes, les résultats ont été maigres mais infiniment supérieurs à nos forces et à ceus que le PS ou le PC auraient voulu.

Fraternellement Mariategui l'optimiste.

PS: j'ai oublié de dire que je suis cpmplétement d'accord avce Reval lorsqu'il parle du rôle quotidien des militants. C'est dans ces petits combats (et parfois très grands, la survie d'une usine est vitale pour ses travailleurs et pour des villes parfois) que le rapport de force est construit.
Mariategui
 
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