par picsou » 20 Mai 2025, 20:54
Je n’aime pas trop le terme « calomnies » parce que ça permet un raccourci pour monter sur ses grands chevaux et de couper court à la discussion. Si on parle de critiques, c’est une autre paire de manches.
Pour l’aspect crypto-stalinien, je crois que l’auteur entend par là l’adaptation de LO au PCF sur le terrain syndical. À titre personnel je n’ai pas grand-chose à dire là-dessus, si ce n’est le fonctionnement plus centralisé que démocratique qui m’avait agacé dans le temps, mais ça remonte à loin et je ne sais pas si ça a évolué. J’ai connu des militants LO qui consacraient leur vie à leur engagement (un qui pouvait être ingénieur de recherche s’était arrêté au troisième cycle parce qu’il avait fait le choix de militer, pour lui c’était plus important pour l’humanité), donc niveau sincérité, je n’ai aucun reproche à leur faire. En revanche, des reproches sur la ligne politique de LO me semblent possibles et justifiées. Gayraud de Mazars avait cité quelques textes sur ce forum, mais les réponses ne sont pas allées plus loin que du « je n’ai pas lu plus loin que… », ce qui dénote plus une faiblesse qu’autre chose.
Par exemple, comme on l’a vu durant le mouvement contre la dernière réforme des retraites, des militants LO (mais pas que) ont refusé tout net d’appeler à la grève générale sous prétexte que ça ne se décrétait pas, et ont au contraire soutenu et se sont limités aux journées d’action éparpillées dont on connaît le resultat. À mon avis, c’était plus parce qu’ils étaient liés aux syndicats et que LO ne voulait pas se mettre à dos leurs directions. Pourtant, la colère et l’envie de gagner des masses étaient bien là. C’est certes plus facile pour un petit groupe qui n’a pas de militants avec des responsabilités syndicales de critiquer LO là-dessus, n’empêche qu’ils n’ont pas tort.
De même, la ligne consistant à affirmer que c’est la grande bourgeoisie qui gouverne (c’est vrai) derrière l’appareil politique et que donc ce dernier n’a que peu d’importance (là, c’est faux), finir tous les bulletins d’entreprise ou presque par quelque chose comme « la classe ouvrière ne peut compter que sur elle-même » sans avancer des revendications (si possibles transitoires), les tâches du parti et une perspective, ça revient un peu à du démerdez-vous vous-mêmes, merci, au revoir.
Petit mot aux modérateurs : on commence à s’éloigner du sujet initial, il faudrait peut-être créer un nouveau sujet pour cette discussion.