Le CNR (Conseil national de la résistance)

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par artza » 23 Oct 2010, 10:09

Le Conseil de la résistance ce machin pensait De Gaulle fut imaginé puis mis en place par Jean Moulin.

Il s'agissait d'édifier une façade de la résistance présentable à la bourgeoisie et aux grandes puissances alliées en y intégrant le PC et en soumettant le tout à De Gaulle.

Jean Moulin mena l'affaire de main de maître, un Conseil sans pouvoir effectif composé d'une part des représentants des mouvements et réseaux de résistance (Combat, Libé-Nord, Franc-Tireur etc...) du PC de ses FTP et de son Front National (au moins pour une fois l'étiquette ne trompait pas sur la marchandise) et des représentants des syndicats dissous par Pétain CGT et CFTC et des vieux chevaux de retour des partis faillis de la 3ème république, radicaux, PS, droite républicaine...

Ce CNR eut un programme, pour l'essentiel de la daube genre programme commun, les pas trop vieux comprendront bien.

Aujourd'hui c'est la mode dans L'Huma, au PC, à la CGT de nous raconter des fredaines là-dessus.

Mais ils ne sont pas tout seul. Les altermondialistes, ATTAC et Monde Diplo aussi.

Même Besancenot chez Taddeï l'autre soir citant en exemple la politique de De Gaulle et des gouvernements PS-PC-MRP (droite catho), sans les nommer explicitement sans doute pour ne pas éveiller des soupçons chez l'auditeur critique, qui reconstruisirent la France tout en ayant une politique sociale super!

Un détail qui avait du échapper aux ouvriers de chez Renault, aux postiers et aux rotos de la presse parisienne.
artza
 
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Message par Crockette » 23 Oct 2010, 14:53

ARTZA d'accord à 90 % avec toi...

j'en ai lu ladessus ds l'huma...

mais sûr que la mission 1ere du CNR était de ramener le PC ds la république française, tout en exigeant que 100 % des résistants communistes rendent les armes...
néanmoins
la pacte communiste gaulliste était à mon avis une réalité puisque sous l'occupation nazie et du maréchal..les réseaux gaullistes et communistes ont souvent élaboré des stratégies communes surtout à partir de 1942-1943.

les gaullistes ont meme demandé aux communistes d'arreter de sacrifier leurs militants pour pouvoir en cas de débarquement avoir une force de sabotage suffisamment forte à l'encontre des nazis..et des collabos.

aujourd'hui je pense qu'on en rajoute sur ce cnr...meme s'il est à l'origine de l'éducation populaire, de la sécurité sociale...et du développment du secteur social professionnel...que ce soit à but non lucratif ou sur du service public.
Crockette
 

Message par luc marchauciel » 23 Oct 2010, 15:45

En effet, le jeu dans une réunion à laquelle participent des antilibéraux est de deviner à quel moment il y en a un qui nous sortira le couplet sur le programme du CNR.
Vous pouvez pas savoir comme à l'époque des collectifs post TCE et pré présidentielle, j'en ai soupé, du programme du CNR. Beurk !
Et après, ce seraient les trotskystes qui seraient passéistes !
Mais est-ce qu'à chaque réunion, nous, on broute tout le monde avec le Programme de Transition ?
luc marchauciel
 
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Message par Crockette » 25 Oct 2010, 13:52

avec bcp de précautions je pense à cette glorification (tacite) du CNR par des grands intellos de gauche comme Michel Onfray ou bien Emmanuel Todd. Mais je mets tout cela au conditionnel car je n'ai aucune preuve écrite...

ptêtre aussi que leur discours sous entend cette glorification...

bcp d'intellos de gauche sont clairement anti-libéraux mais ils sont à 100 % pour le capitalisme...(jepense aussi à Robert Castel qi a connu l'époque du CNR)donc ils essaient par de lourdes réthoriques de glorifier un système capitaliste ou des gens de droite et du centre avec un esprit humaniste scelleraient une union nationale avec des partis de gauche jusqu'aux communistes... etc.

le fer de lance idéologique de ces intellos serait d'installer une barrière douanière protectionniste à l'échelle européenne pour limiter l'impact de la mondialisation sur les salaires...un vrai programme de CNr en somme
Crockette
 

Message par com_71 » 25 Oct 2010, 15:16

(extrait du dernier cercle léon trotsky a écrit :En France, à la sortie de la guerre, le Parti communiste revendiquait un million de militants. Il avait une influence considérable dans la classe ouvrière. Il contrôlait des centaines de municipalités avec une présence militante dans toutes les cités ouvrières. Directement ou par l’intermédiaire d’associations culturelles, sportives ou caritatives, le PC influençait de larges pans du monde du travail.
Entre 1944 et 1947, le PCF mit tout ce crédit au service de la bourgeoisie en participant pour la première fois au gouvernement sous la tutelle de De Gaulle. Dans cette période où des millions de travailleurs attendaient que leur sort change après les années de privations, il leur fit accepter le maintien des tickets de rationnement, les salaires de misère et les conditions de travail exécrables.
Le principal instrument du PC pour encadrer la classe ouvrière était la CGT. Au congrès d’avril 1946, renforcés par un afflux massif vers les syndicats, les communistes étaient devenus majoritaires. Les militants se transformèrent en véritables contremaîtres dans les principales usines du pays. Benoît Frachon, co-secrétaire général de la CGT, déclarait par exemple en 1944 : « gagner la bataille de la production est aussi important que d’avoir gagné la bataille de la Libération ».
La participation du PCF au gouvernement ne dura que le temps de remettre en selle tout l’appareil d’État. Mais l’intégration des syndicats, y compris de la CGT à majorité communiste, fut bien plus durable.
La bourgeoisie ne voulait pas seulement restaurer son appareil d’État. Elle voulait aussi reconstruire son appareil de production, détruit par la guerre, non renouvelé depuis des lustres, sans financer elle-même les investissements nécessaires. C’est pour ces raisons que les gouvernements nationalisèrent des pans entiers de l’économie, des banques aux charbonnages en passant par le gaz et l’électricité.
Le rôle des syndicats fut d’aider au redémarrage de la production. C’est pour faciliter ce rôle d’encadrement des travailleurs par les syndicalistes que furent créés les Comités d’entreprises qui n’eurent jamais de réel droit de regard ni sur les comptes ni sur la marche des usines.
C’est pour fournir au patronat une main-d’œuvre en bonne santé, tout en mutualisant les coûts et en maintenant des salaires faibles, que fut créée la Sécurité sociale.
Toutes ces dispositions furent prises avant même la fin de la guerre, au sein du Conseil National de la Résistance, le CNR, auquel la CGT participait. Ces structures de collaboration, organismes de Sécurité sociale, Conseil Economique et Social, Comités d’entreprises, etc., absorbèrent des milliers de militants. Roger Linet, responsable de la CGT-métallurgie, confiait dans ses mémoires que la CGT eut du mal à trouver assez de militants expérimentés pour occuper tous les postes à pourvoir.
Les structures paritaires ou les comités d’entreprises rapportaient également des ressources financières aux syndicats et réduisaient le poids des syndiqués sur la vie de ceux-ci. Elles transformaient des militants en petits chefs du personnel gérant cantines et autres œuvres sociales. En outre ces militants échappaient au travail dans l’atelier ou le bureau, se coupaient des préoccupations et du contrôle des travailleurs.
Pour augmenter encore le poids des bureaucraties syndicales, le CNR garantissait le monopole de la représentation des travailleurs à une liste fermée de syndicats : seules la CGT, la CFTC et la CGC pouvaient présenter au premier tour des candidats pour les délégués du personnel. FO et la CFDT furent ajoutées par la suite.
Toutes ces dispositions, prises dans le cadre du CNR, allaient dans le même sens : augmenter l’autonomie des appareils syndicaux vis-à-vis des travailleurs, limiter le contrôle des syndiqués sur leurs propres syndicats et accroître la dépendance des organisations syndicales vis-à-vis de l’appareil d’État.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par jeug » 25 Oct 2010, 15:39

(com_71 @ lundi 25 octobre 2010 à 16:16 a écrit :extrait du dernier cercle léon trotsky

J'allais dire qu'il y en a qui on leurs entrées.
Mais non, le texte des 2 derniers CLT est en ligne depuis aujourd'hui !
jeug
 
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