Homophobie

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par charpital » 07 Sep 2008, 13:28

Enfin, "the last but not least" l'homophobie au travail, un secteur vraiment crutial pour qui se reconnais dans le marxisme révolutionnaire :

("observatoire des inégalités" a écrit : L’homophobie se dévoile dans l’entreprise
le 4 septembre 2008
Une étude publiée par la Halde évalue la discrimination dont sont victimes les homosexuels au travail. Une pratique difficile à combattre, car souvent indirecte. L’analyse de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités. Extrait du magazine Alternatives Economiques.

11,6 % des salariés homosexuels auraient été, au cours de leur carrière, écartés d’une promotion interne du fait de leur orientation sexuelle. Près de neuf salariés sur dix auraient été victimes d’une forme d’homophobie plus larvée, faite de rumeurs ou de blagues. Une étude réalisée par le cabinet RCF Management pour le compte de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde) auprès de 1 400 salarié(e)s homosexuel(e)s fait la lumière sur l’homophobie dans l’entreprise (voir " Pour en savoir plus "). Une pratique connue, mais dont on n’avait jamais mesuré l’ampleur de façon aussi précise.

L’homophobie a parfois des conséquences directes sur la carrière. Ainsi, 4,5 % des salariés interrogés estiment avoir été licenciés du fait de leur homosexualité, 5,2 % n’auraient pas vu leur contrat renouvelé et 7,5 % auraient été écartés d’une embauche pour la même raison. De leur côté, 7 % des lesbiennes estiment que " leur carrière s’en ressent ", selon une enquête spécifique à la lesbophobie, réalisée par questionnaire fin 2003 et dont les résultats viennent d’être dévoilés.

Discriminations multiples

L’homophobie la plus répandue est cependant moins directe. Neuf salariés homosexuels sur dix se plaignent d’avoir été victimes d’homophobie larvée ou implicite au moins une fois dans leur parcours professionnel, et 39 % dans l’entreprise où ils travaillent. Cette discrimination prend d’abord la forme de blagues ou de propos homophobes (87 %), d’insultes (35 %) ou de menaces d’outing (dévoilement de l’homosexualité) dans 8 % des cas. Gestes, voix, coiffure ou tenue vestimentaire constituent les principaux objets de brimades. "L’essentiel de l’homophobie dont souffrent les gays et lesbiennes de l’enquête s’apparente à un mélange d’hétérocentrisme (*) pesant, de rejet de la différence, de formes d’ignorance et de préjugés sur l’homosexualité, ainsi que de blagues et d’injures qui sont banalisées dans la société française", indique l’étude de la Halde.

Cette enquête complète des travaux réalisés précédemment. Selon une étude menée auprès de 2 000 salariés hétéros ou homosexuels en mars 2007, dans le cadre du projet " Dans l’emploi, lutter pour l’égalité et contre les discriminations liées à l’identité de genre et à l’orientation sexuelle [1] " (Deledios), 6 % des salariés reconnaissent avoir tenu des propos homophobes (10 % des hommes et 2 % des femmes). 41 % des salariés estiment qu’être homosexuel a une répercussion sur le recrutement et 34 % sur la promotion et l’évolution personnelle. Au total, 3 % des salariés indiquent avoir subi un comportement homophobe (blagues, moqueries, harcèlement, violences verbales ou physiques).

L’un des points forts de l’étude est de montrer comment l’homophobie se conjugue avec d’autres formes de discrimination. " Les répondants perçoivent des discriminations que tous les salariés connaissent : le faible niveau de diplôme explique des difficultés dans l’accès à la formation continue ; l’âge et l’ancienneté dans l’entreprise augmentent les occurrences de possibles discriminations et réduisent les opportunités de carrière ; le sexe explique que les lesbiennes se sentent plus discriminées dans le domaine des salaires ", note l’étude de la Halde. L’enquête sur la lesbophobie fait particulièrement apparaître ce phénomène : " Les formes de discrimination se mélangent pour les femmes. Il est parfois très difficile de prouver que l’origine est liée à l’orientation sexuelle ", commente Stéphanie Arc [2], de SOS-homophobie, qui a suivi cette enquête.

En retard sur la société

L’homophobie dans l’entreprise constitue l’un des volets d’un phénomène plus large touchant l’ensemble de la société. Selon l’enquête presse gay 2004 réalisée par l’Institut de veille sanitaire et l’Agence nationale de recherches sur le sida auprès de 6 000 lecteurs de la presse destinée aux homosexuels, 31 % des répondants déclarent avoir été victimes d’actes homophobes au cours des douze derniers mois, 6 % de violences physiques et 8 % de brimades, critiques ou mises à l’écart en raison de leur orientation sexuelle. Cela ne signifie pas pour autant que l’homophobie est généralisée dans le monde du travail. " Là où il faut relativiser ces statistiques, c’est sur le fait que, sur un collectif de 30 ou 40 personnes au sein d’une entreprise, s’il y en a ne serait-ce qu’une seule qui pratique des actes homophobes, elle peut vous pourrir la vie ", explique Alain Piriou [3], porte-parole de l’Inter-LGBT (Interassociative lesbiennes, gay, bis et transexuels).

Les enquêtes d’opinion font apparaître une tolérance croissante dans la société française. Ainsi, selon l’enquête presse gay, les salariés homosexuels estiment que la proportion de leurs collègues de travail qui acceptent leur situation serait passée de 35 % à 63 % entre 1985 et 2004. " L’étude de la Halde va contribuer à la sensibilisation. Les syndicats commencent à se mobiliser un peu, ainsi que les autorités publiques. Mais ces signes sont loin d’arrêter la souffrance au travail aujourd’hui ", assure Jacques Lizé, président de Sos homophobie, association de soutien aux personnes victimes d’homophobie, qui dresse un bilan chaque année (voir " Pour en savoir plus "). " La situation est meilleure qu’il y a cinq ans, mais la société bouge beaucoup plus vite que le monde du travail, regrette pour sa part Catherine Tripon, porte-parole de l’Autre Cercle [4]. Dans les entreprises, les stéréotypes fonctionnent encore énormément, notamment pour l’accès aux postes de direction. "

Se saisir vraiment du problème

La prise de conscience est une chose, l’action en est une autre. D’abord parce que distinguer ce qui relève de l’homophobie n’est pas facile. Toutes les brimades dont sont victimes les homosexuels ne sont pas toutes le signe d’une homophobie ; d’autres salariés les subissent aussi. En même temps, certaines agressions à caractère non homophobe constituent de l’homophobie déguisée.

Par ailleurs, un grand silence entoure toujours l’homosexualité. " Nous sommes encore dans une époque où nous préférons cacher notre homosexualité au sein du travail pour conserver une bonne entente entre collègues. En résulte une certaine indifférence dans nos rapports avec les autres, nous sommes dans l’impossibilité de partager notre vie privée, contraints de mentir pour rester fidèles au personnage que nous jouons face aux autres, jour après jour ", indique un jeune homme de 23 ans interrogé pour l’étude de la Halde. Certains homosexuels ne peuvent pas être victimes, tout simplement parce qu’ils cachent leur situation. " Je suis professeur agrégé en mécanique dans un IUT. (...) La mécanique et le génie civil ne sont "pas faits pour les tantouzes" (j’entends ça au moins tous les jours !). Etre réputé homosexuel dans cette ambiance serait suicidaire : celui qui le fait savoir peut faire sa valise le lendemain ", indique un homme de 39 ans dont le témoignage est retranscrit dans l’étude.

Plus du quart des homosexuels n’ont donc jamais évoqué leur homosexualité au travail, qui est le dernier lieu où l’on en parle. Le phénomène semble être encore plus important pour les lesbiennes. " Rendre visible son statut, en soi, cela signifie des difficultés, explique Jacques Lizé. A ceux qui réagissent, on leur dit qu’ils "n’assument pas" leur homosexualité. On ne tiendrait pas des propos similaires pour d’autres formes de discrimination. " Faute de pouvoir se dévoiler, certains salariés ne disposent pas de certains droits accordés aux couples pacsés, eux-mêmes encore inégaux par rapport aux couples mariés (6).

" Il faut aussi très clairement que les entreprises, leur direction en particulier, se saisissent vraiment du problème. Qu’elles affirment clairement des règles. Que la politique d’écrémage en fonction de l’orientation sexuelle comme de la couleur de la peau ou du sexe cesse. Cela nuit aux intérêts mêmes de l’entreprise ", plaide Catherine Tripon. La Halde a recommandé une politique en trois temps : formation et sensibilisation des salariés, mise en place de dispositifs d’alerte favorisant le dialogue et protection des salariés en renforçant le rôle des médecins et des inspecteurs du travail. Elle indique, enfin, qu’une politique de sanction contre les actes et les injures homophobes doit être mise en place, au même titre que les actes et les injures racistes ou sexistes. L’Inter-LGBT, pour sa part, " demande aux pouvoirs publics et aux partenaires sociaux de se saisir du problème, pour que la lutte contre toutes les discriminations, dont celles liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre, devienne une priorité du dialogue social ".
L’homosexualité en France
Selon l’enquête sur la sexualité en France réalisée en 2006 par l’Inserm et l’Ined, 0,5 % des femmes et 1,1 % des hommes de 10 à 69 ans se définissent comme homosexuels, soit, en extrapolant, au moins 440 000 personnes. 4 % des hommes et des femmes déclarent avoir eu une relation de ce type au cours de leur vie. Une proportion en hausse, ou du moins dont la déclaration aux enquêtes augmente. Chez les 35-39 ans, la part de personnes ayant déclaré avoir eu une relation homosexuelle au cours de leur vie est passée de 3 % à 5,4 % entre 1970 et 2006 chez les femmes, et de 4,5 % à 5,6 % chez les hommes.
Une population - au moins pour ceux qui se déclarent - beaucoup plus diplômée que la moyenne. Dans l’enquête de la Halde, 4,4 % disposent d’un BEPC, contre 28 % chez les salariés, 57 % d’un bac + 2 ou plus, contre 14 % des salariés. Dans l’enquête sur la sexualité, 0,6 % des hommes sans diplôme se disent homosexuels, contre 1,9 % des titulaires d’un diplôme supérieur au bac. Mais l’acceptation de l’homosexualité est moindre dans les milieux populaires, ce qui peut conduire à une sous-déclaration.

Pour en savoir plus :
- Homophobie dans l’entreprise, par Christophe Falcoz (dir.), coll. Etudes et recherches, éd. La Documentation française, 2008. Synthèse disponible.
- Enquête sur la lesbophobie. Synthèse et Rapport sur l’homophobie 2008, de l’association SOS homophobie, 8 euros et 10 euros. Voir http://www.sos-homophobie.org/. extrait du magazine Alternatives Economiques n°270 - juin 2008.


[1] Coordonné par le Centre national d’information sur les droits des femmes et des familles. Voir le site http://www.infofemmes.com/

[2] Auteure de Les lesbiennes, coll. Idées reçues, éd. Cavalier Bleu, 2006.

[3] Le 6 mars 2008 sur le site Internet du Nouvel Observateur : http://tempsreel.nouvelobs.com

[4] Association de dirigeants et cadres d’entreprise ou d’administration qui défendent l’égalité en fonction de l’orientation sexuelle.
charpital
 
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Message par charpital » 07 Sep 2008, 21:12

Oui, bien entendu ! Mais l'article est globalement correct, et parle de quelque chose qui n'est pas assez a mon avis mis en avant dans nos millieux "militants" (ie la lcr et lo) : la discrimination que subissent au quotidien de nombreux homosexuels dans leurs ateliers, dans leur usine, leur boulot, etc.
charpital
 
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Message par Goox » 12 Sep 2008, 15:45

J’ai lu tout ce qui a été ajouté sur ce fil. Comme j’ai envie de défendre un peu plus la Gay Pride appelée maintenant Marche des Fiertés, je vous fais part de quelques passages d’une lecture qui me fait voir cette manifestation sous un jour moins superficiel. Ces extraits proviennent de
Didier Eribon, Une morale du minoritaire, Variations sur un thème de Jean Genet, 2001


Aux pages 9, 10 et 11 :
La scène se passe à Barcelone en 1933 :
]« Celles que l’une d’entre elles appelle les Carolines, sur l’emplacement d’une vespasienne détruite se rendirent processionnellement. (…) Quand sa mort définitive fut constatée, en châles, en mantilles, en robes de soie, en vestons cintrés, les Carolines – non toutes mais choisies en délégation solennelle – vinrent sur son emplacement déposer une gerbe de roses rouges nouée d’un voile de crêpe. Le cortège parti du Parallelo, traversa la calle Sao Paulo, descendit les Ramblas de Los Florès jusqu’à la statue de Colomb. Les tapettes étaient peut-être une trentaine, à huit heures du matin, au soleil levant. Je les vis passer. Je les accompagnai de loin. Je savais que ma place était au milieu d’elles, non à cause que j’étais l’une d’elles, mais leurs voix aigres, leurs cris, leurs gestes outrés n’avaient, me semblait-il, d’autre but que vouloir percer la couche de mépris du monde. Les Carolines étaient grandes. Elles étaient les Filles de la Honte. » (Jean Genet, Journal du voleur, 1949)
(…)
« Arrivées près du port, elles tournèrent à droite, vers la caserne, et sur la tôle rouillée et puante de la pissotière abattue, sur le tas de ferrailles mortes, elles déposèrent les fleurs. » (J. Genet Ibid.)[/I]
(...)
Que signifie être une « fille de la honte » ? Et comment la honte – que ne se laisse donc pas analyser simplement comme un sentiment vécu par des individus, mais plutôt comme une matrice sociale qui les façonne – engendre-t-elle ses enfants ? Comment ces derniers réussissent-ils à transformer cette filiation lourde à porter et qui devrait les vouer à la peur, à la dissimulation, à la vie nocturne, en une source d’énergie qui produit sa propre lumière ?

A la page 294 :
Car, comme le dit Genet, « la psychologie de l’opprimé est décidée par celle de l’oppresseur » (Jean Genet, préface de Les Nègres, 1956). Et toute son œuvre s’organise autour d’une analyse du sentiment de la honte et des possibilités d’y échapper.

A la page 299 :
Comme dans le Journal du voleur, lorsqu’il évoque le défilé des Carolines, (…) Genet propose dans Notre-Dame-des-Fleurs une description (…) le cortège qui suit l’enterrement de Divine, au début du livre, offre une représentation symbolique analogue à celle de la procession des travestis barcelonais : le groupe y est rassemblé de manière exceptionnelle et se présente en tant que tel à la lumière du jour.

A la page 304 :
(…) le Carnaval bariolé des Folles comme symbole de l’orgueil et de l’affirmation collective de soi(…).

A la page 328 :
Car, la procession barcelonaise, dont les ombres lumineuses traversent les pages du Journal du voleur, n’est pas seulement une allégorie de la poésie. (…) La scène ne se passe donc pas, on l’aura compris, à Barcelone, en 1933. Elle a lieu tous les jours, dans la vie des « abjectés » dès lors qu’ils se révoltent. Le défilé des Carolines est la représentation imagée de la morale qui, dans les espaces minoritaires, ne cesse de s’inventer. Difficilement sans doute, car l’oppression ne disparaît pas du fait qu’on la combat. (…)
« (…) Cette démarche peut paraître imbécile. Cependant, encore que douloureuse, elle est joyeuse. C’est une folle. Sottement elle prend la figure d’une Caroline enlevée sur ses jupes et hurlant de bonheur ». (J. Genet Ibid.)



Que de courage ! Non ?
Goox
 
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Message par Vérié » 12 Sep 2008, 16:32

(Byrrh @ vendredi 12 septembre 2008 à 17:07 a écrit : Sur le même thème et à peu près la même époque, lire "Jésus-la-Caille" de Francis Carco.
Ah... mes souvenirs (anciens) des romans de Carco me laissaient plutot penser que cet écrivain était assez macho. Aurais-je tout faux ?
Vérié
 
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Message par Runner » 09 Oct 2008, 23:06

L'EXISTRANS, marche des trans et des intersexes
aura lieu ce Samedi 11 octobre à 14 heures , Métro Belleville
[ Parcours : Belleville -> Beaubourg / Horaires : 14h->16h ]




Communiqué de presse Existrans - lundi 29 septembre 2008

L'EXISTRANS, marche des trans et des intersexes (1)
aura lieu ce samedi 11 octobre à 14h, métro Belleville
[ Parcours : Belleville -> Beaubourg / Horaires : 14h->16h ]


Il y a onze ans que nous marchons, et depuis onze ans rien n'a changé.
Certains pays (la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni, L'Espagne, la Hollande, le Népal) ont adapté leurs législations à la transidentité. Même si ces aménagements sont loin d'être parfaits, ils témoignent d'une volonté totalement absente en France. Les réponses de la France à la question trans sont l'immobilisme, les psys transphobes, le sensationnalisme des médias, le mépris.
Dans notre communauté, la majorité fait face, bénéficie d'une vie professionnelle. Mais pour les autres, pour trop d'autres, c'est la précarité et le non-emploi, un taux de VIH qui double celui des gays, le travail sexuel non choisi, les violences subies rarement prises en compte par la justice... D'un point de vue médical, légal ou éducatif, tout reste à faire.

La médecine

Que ce soit le chirurgien qui opère un bébé né intersexué ou le psychiatre qui s'attribue le droit de dire si une personne est trans ou pas, le pouvoir médical nie trop souvent la parole et les droits des trans et intersexes.
Seul un rapport de confiance entre le médecin-psy et les personnes concernées, qui allie information médicale donnée et prise en compte des contraintes, peut permettre d'améliorer les choses. Le psychiatre devra être librement choisi par la personne trans, sans avoir de droit de veto sur le choix de la personne.
Prochainement la Haute autorité de santé (HAS) doit soumettre un projet au sujet de la prise en charge des trans au ministère de la santé. Sans avoir réalisé d'études épidémiologiques et statistiques sur les traitements hormonaux prescrits aux trans et intersexe, ou sur les interactions des antirétroviraux avec d'autres pathologies, il est difficile d'imaginer un projet sérieux et réfléchi. D'autant que le point central de ce projet prévoit des centres experts dont le fonctionnement ressemble fortement à celui des équipes actuelles. Si expertise il y a, elle n'est certainement pas entre les mains de quelques soi-disant spécialistes mais bien entre les mains des personnes trans et intersexe elles-mêmes, et l'usagerE doit avoir le mot final sur l'hormonothérapie et les opérations.

Les lois

Faire correspondre son identité sur les différents papiers administratifs reste une priorité dès lors qu'on souhaite avoir une activité professionnelle. Des évolutions doivent être mises en place : la mention de genre devrait pouvoir être changée, conservée ou supprimée à la demande des personnes. Idem pour le numéro INSEE (Sécu) dont le 1er chiffre devrait pouvoir être modifié ou supprimé. La modification de l'état-civil via une procédure administrative doit être simplifiée, sans recours à des expertises extérieures et sans contraintes de délais ou de modifications corporelles spécifiques.
Ces évolutions administratives ne pourront se faire que si les discriminations à l'égard des trans et des intersexes sont reconnues et combattues :
- maintien des droits parentaux pour les trans déjà parents,
- arrêt des répressions à l'encontre des travailleuses et travailleurs du sexe par l'octroi de statuts et de droits ;
- mise en place de dispositifs d'insertion socio-professionnelle ;
- prise en compte de la spécificité trans et intersexe et des risques que ces personnes encourent dans les espaces non-mixtes : milieu carcéral, piscines, logements étudiants, etc.
- intégration de la discrimination liée à l'intersexualité et la transidentié dans les critères d'asile politique, tout comme dans les divers textes de lois destinés à prévenir les discriminations (code du travail, HALDE, loi sur la presse, etc.)

L'Éducation

Chaque individu construit son genre qui doit lui être personnel, malgré les normes que nous impose la société. Nous demandons la formation, en partenariat avec des associations trans, de tous les personnels médicaux, administratifs et pédagogiques aux problématiques trans et intersexes. Parce que les trans et les intersexes sont confrontés avant tout à l'incompréhension de la société à laquelle ils appartiennent, parce qu'ils sont, dans de trop nombreux cas, en échec scolaire, parce que les violences urbaines naissent de l'ignorance, nous demandons que la transsexualité soit abordée, de la même manière que l'homosexualité, dans le cadre des cours d'éducation sexuelle.

Notre colère est à la mesure des discriminations dont nous souffrons.

RESISTRANS -- ASB -- Act Up-Paris -- MAG
Référents presse : July +33 664 257 518 / Kaleb +33 664 159 821

Des manifestations similaires auront lieu à Bruxelles, Madrid, Lisbonne, Corunha, Donosti, Bilbao, Gasteiz, Saragosse.
...............
(1) Trans : personne (opérée ou non) vivant socialement dans un genre autre que son genre biologique.
Intersexe : personne au genre biologique indéterminé à la naissance.


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Message par komsomol » 06 Nov 2008, 22:55

il existe également une homophobie liée a l extreme droite néopaienne en scandinavie;des musiciens de groupes de black metal ont assassinés des gays danns les années 90/de meme,je me souviens d une interview de ice t qui condamnait l homophobie de certains groupes de rap u.s,-plus recemment,eminem-ou dans le reggae.
komsomol
 
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